Véronique Baudoux Profile picture
Nov 23, 2024 32 tweets 10 min read Read on X
1/n « Les chiffres, c’est comme les gens. En les torturant suffisamment, on leur fait dire ce qu’on veut ». Trucs et astuces pour embellir la mariée quant à la (prétendue) efficacité contre la transmission :
(Image, long discours, toussa toussa…) Image
2/n Récemment, un expert a qualifié de « fausse information » le fait de dire publiquement qu’on savait depuis le début que le vaccin n’empêchait pas la transmission… Image
3/n Et il fournit ses sources dans un tableau indiquant les chiffres d’efficacité contre la transmission de diverses études. Le critère utilisé pour étudier la transmission étant l’infection asymptomatique. Image
4/n Mais il suffit d’aller voir les données pour confirmer qu’il s’agit (encore une fois) de présenter les résultats de manière à donner l’impression d’une efficacité élevée. Un peu comme le célèbre slogan du Loto… Image
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5/n Le résumé de la première étude fournie en référence indique effectivement que le vaccin a une efficacité de 85 % contre les infections symptomatiques et asymptomatiques (Tests PCR +) Image
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7/n Il s’agit d’une efficacité basée sur la différence de risque RELATIF : celle mesurée entre les deux groupes : il y a eu 902 tests PCR + sur 442.605 soignants non vaccinés (soit 20 sur 10.000) et 3 tests PCR + sur 5.829 soignants vaccinés (soit 5 sur 20.000) Image
8/n L’efficacité relative 7 jours après la deuxième dose est calculée selon la formule : (1 - Risk Ratio ajusté) X 100 : donc : efficacité relative = (1 - 0,15) x 100 = 85 %.
9/n Mais, qu’en est-il si on regarde le risque ABSOLU ?
Si je suis un soignant non vacciné : j’ai 20 risques sur 10.000 (0,20 %) d’avoir un test PCR +
Si je suis un soignant vacciné : j’ai 5 risques sur 10.000 (0,05 %) d’avoir un test PCR +
10/n La réduction du risque absolu (Absolute Reduction Risk) est de : 0,20 % - 0;05 % = 0,15 %
Ce qui signifie que le risque qu’une personne vaccinée ait un test PCR positif est 0,15 % plus faible que celui d’une personne non vaccinée. Image
11/n Image, long discours, toussa toussa :
En ‰ Image
12/n Quand on présente les chiffres en réduction du risque absolu, cela fait déjà moins rêver…
(Le loto n’a pas choisi de dire que 100 % des perdants ont, eux aussi, tenté leur chance)
13/n Mais, ce n’est pas tout… Et les petits malins qui ont regardé le tableau des données attentivement l’ont certainement remarqué…
14/n Car si cette efficacité « miracle » est obtenue 7 jours après la deuxième dose (et on ne sait pas pendant combien de temps car l’étude ne va pas plus loin que 14 jours après la deuxième dose), on remarque en revanche
15/n qu’entre le 4ème et le 13 ème jour après la première dose, l’incidence des tests PCR + chez les soignants vaccinés est plus importante que chez les soignants non vaccinés (26 pour 10.000 contre 20 pour 10.000) Image
16/n Si on calcule l’efficacité relative = (1 - Risk Ratio) x 100 = (1 - 0,26/0,20) x 100 = (1-1,3) x 100 = -30 % : soit une efficacité relative négative de 30 % durant cette période.
17/n Ce qui explique le choix du délai de 14 jours pour considérer une personne comme vaccinée dans toutes les études d’efficacité et les statistiques.
18/n Tous ceux qui ont utilisé cette étude pour affirmer que le vaccin avait une efficacité sur la transmission savaient donc aussi dès avril 2021 que les personnes vaccinées présentaient plus de risques de transmettre le virus durant une 10aine de jours après la première dose
19/n Et pourtant, à aucun moment ils n’ont prévenu de cette augmentation temporaire de risque ! Alors, qui désinforme réellement ?
20/n En ce qui concerne les « dizaines d’études » qui prouveraient que « la réduction de la transmission est indiscutable », hé bien, leur méthodologie est identique : Image
21/n Ainsi, la deuxième étude donnée en référence (Amit et al.) annonce une efficacité relative sur la transmission de 75 % . Image
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23/n Mais la réduction du risque absolu n’est en fait que de 0,044%. Image
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24/n La troisième étude du tableau (Pawlowski et al.) annonce une efficacité contre la transmission de 88,7 % Image
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25/n Mais la réduction du risque absolu n’est que de 1,25 % Image
26/n Ce n’est évidemment pas un scoop mais cela vaut la peine d’être rappelé de temps en temps : l’efficacité de 95 % contre la maladie vantée comme le miracle du siècle, c’était aussi une efficacité RELATIVE.
La réduction absolue du risque n’était que de 0,84 % Image
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28/n Dans ce document émanant de la FDA et traitant de la manière dont il convient de communiquer au sujet des risques et des bénéfices, on peut lire : Image
29/n « Les patients peuvent être indûment influencés lorsque les informations sur les risques sont présentées en utilisant une approche de risque relatif; cela peut aboutir à des décisions sub optimales. Un format de risque absolu devrait être utilisé » Image
30/n Les « influenceurs médicaux » qui vous présentent l’efficacité des vaccins (quel que soit le critère sur lequel elle porte et y compris concernant la transmission) sous la forme de l’efficacité relative savent donc que vous êtes « indûment influencé » par cette approche. Image

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Aug 27
1/n Pour tenter de cacher leur harcèlement, les Inspecteurs Gadget disent cibler les publications de l’IHU car c’est là que la fraude serait la plus fréquente… Mais comment pourraient-ils le savoir s’ils n’analysent pas les publications des autres institutions françaises ? Image
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2/n Il n’est absolument pas scientifique de prétendre qu’un événement est plus fréquent dans un groupe A sans avoir évalué la fréquence de cet événement dans d’autres groupes B, C, D…
3/n Alors, pour savoir si la « fraude » est plus fréquente à l’IHU que dans les autres institutions françaises, il faudrait analyser les publications de ces autres institutions (comme le fait remarquer Woody Nist de manière très pertinente)
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Aug 9
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Jul 30
1/n Je suis impatiente de voir si les Chevaliers de l’éthique vont s’indigner en découvrant que des chercheurs de l’AP-HP (Bichât + Cochin) ont prélevé des échantillons de selles à des ENFANTS EN BONNE SANTÉ au Sénégal en 2009 sans autorisation d’un comité d’éthique sénégalais. Image
2/n En effet, ces chercheurs ont choisi un petit village du Sénégal (60 habitants vivant dans des huttes traditionnelles) pour demander à 20 enfants de 1 à 11 ans en bonne santé, un échantillon de selles. Image
3/n Selon les critères que les Inspecteurs Gadget appliquent aux recherches de l’IHU, depuis 2009, il faut une autorisation du CNERS (Comité National d’Ethique Sénégalais) pour demander un échantillon de selles à des enfants en bonne santé. Image
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Jul 27
1/n Waouw ! Pour la première fois, je suis d’accord avec les Inspecteurs Gadget ! En effet, chercher des bactéries dans des selles, ce n’est PAS de la recherche avec participants humains (= recherches NON RIPH). Image
2/ Pour être précis dans la terminologie, cela s’appelle des recherches secondaires sur échantillons biologiques existants. Et, comme l’indique l’article L1211-2 du code de santé publique, il ne faut pas d’autorisation d’un CPP (ni même d’aucun comité d’éthique). Image
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3/n Ce qui est interpelant, c’est que cet Inspecteur affirme cela le 10 août 2024… soit un an APRÈS la publication de l’article incriminant les publications de l’IHU pour « inquiétudes sur les autorisations éthiques », article dont il est l’auteur correspondant. Image
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Jul 20
1/n La machine à indignation sélective tourne à plein régime chez les Chevaliers de l’éthique… qui perroquettent à qui mieux mieux sans même faire attention aux titres des publications qu’ils incriminent (et qui pourtant les auraient mis sur la voie pour comprendre) Image
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2/n Sur les 248 publications mentionnant l’avis éthique 09-022 et recensées dans l’article accusant l’IHU de fraude éthique, il y en a 241 qui sont des recherches NON RIPH (parmi lesquelles 223 sont des descriptions du génome de nouvelles bactéries)…
3/n … découvertes dans des échantillons prélevés auparavant, soit dans le cadre des soins, soit dans le cadre d’une recherche précédente. L’utilisation secondaire d’échantillons biologiques existants n’exige pas d’autorisation d’un CPP Image
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