Deuxième semaine du procès en appel de #Jawad Bendaoud, assis au premier rang, en survêtement rouge. Son co-prévenu, Youssef Aït Boulahcen, est absent à l'ouverture de l'audience.
L'audience de ce matin sera consacrée à l'interrogatoire de #Jawad Bendaoud, le premier, depuis le début de ce procès en appel.
Des avocats de parties civiles avaient demandé l'extraction de Mohamed Soumah, ex-3e co-prévenu pour lequel le parquet général s'est finalement désisté de son appel. M. Soumah a refusé ce matin son extraction pour venir au procès en appel de #Jawad Bendaoud.
Le président de la cour d'appel demande à #Jawad Bendaoud s'il a fait partie d'un groupe de radicalisés ayant squatté le sous-sol d'un salon de coiffure.
"C'est faux de chez faux, monsieur le juge. Tout mon quartier peut confirmer", répond #Jawad Bendaoud.
#Jawad Bendaoud interrogé sur son rapport à la religion, en détention : "J’ai lu le coran parce que j’ai passé dix ans en prison. Mais j’ai jamais été radicalisé, parlé d’islam avec les détenus. J’ai tenu des propos un peu énervés parce qu’on me refusait des permissions."
La cour d'appel l'interroge sur Merah, cité en exemple, d'après un détenu. #Jawad Bendaoud : "C’est un menteur. J'ai dit peut-être que la prison était des fabricants de terroristes. Mais c’est des discours que je tenais dans l’énervement. Parce qu'on me refusait des permissions"
#Jawad Bendouad essaye d'expliquer au président de la cour qu'il n'était pas religieux en détention. "On pouvait pas mettre un truc coranique dans ma cellule.
Y avait des posters partout dans ma cellule. On aurait dit un coffee-shop".
La cour l'interroge encore sur ses liens avec des radicalisés. #Jawad Bendaoud : " J’ai juste parlé avec deux frères barbus. L'un, c'était pour un appartement, mais pas un barbu terroriste, un barbu normal. L'autre, c'était pour que je lui vende des parfums"
#Jawad Bendaoud reconnaît qu'il a vu "une dizaine de fois, facile", la vidéo dans laquelle on voit Abdelhamid Abaaoud traîner des cadavres derrière son pick-up de l'Etat islamique. La vidéo tournait en prison, parce que "c'était un mec de cité". Pas par admiration, selon lui.
La cour l'interroge sur le trafic de cocaïne avec Mohamed Soumah (ils ont été condamnés pour ces faits). #Jawad Bendaoud répond : "7, 10 grammes. Trois quatre fois maximum."
Le président lui demande s'il a été proxénète ? #Jawad Bendaoud : "Non, c'est faux. C'est juste que je connaissais des escort-girls. Elles avaient beaucoup d'argent. 20 000. Des filles qui roulent en Porsche." Elles lui faisaient des dons, gratuitement, assure Jawad Bendaoud.
#Jawad Bendaoud reconnaît ses trafics mais se défend d'être un voleur. "Je vole pas, monsieur. J’arnaque les gens qui vendent des trucs volés. L’ordi volé, je le prends, je le carotte, c’est pas du vol ! "
Et #Jawad Bendaoud montre à la cour une gourmette volée, qu'il a fini par récupérer. Il la porte à son poignet. "C'est du recel !" s'emporte le président. Ce que conteste vivement Jawad Bendaoud.
#Jawad Bendaoud reconnaît qu'il trafiquait de la cocaïne. "J'en vendais, j'en consommais". Mais il se défend d'avoir trafiqué de l'héroïne. "L'héroïne, ça rentre dans les os, la cocaïne, ça reste dans le sang".
Le président de la cour revient sur l'appartement de la rue du Corbillon, qui a servi de planque à Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux des terroriste du 13 novembre 2015. C'est un appartement que #Jawad Bendaoud a squatté.
#Jawad Bendaoud explique que c'est un squat qu'il s'était approprié pour le louer, pas pour le vendre. "Le louer trente euros, quarante euros la nuit. Pour faire des trucs un peu louches", dit Jawad Bendaoud à la barre, dans son survêtement rouge.
La cour détaille cet appartement de 2 pièces qui était au 3e étage. Il y avait un lit une place, et trois matelas l'un sur l'autre sous une couverture. Le 15 novembre 2015, #Jawad Bendaoud dit qu'il a apporté une télé sur demande d'Hasna Aït Boulahcen. La télé ne marchait pas.
La cour veut savoir combien de fois #Jawad Bendaoud a hébergé des gens avant les terroristes du 13 novembre. "Une vingtaine de fois". Souvent pour une heure, pour des "gars qui voulaient coucher avec une fille". Il dit aussi avoir hébergé des SDF.
Le président l'interroge sur le soir du 13 novembre. #Jawad Bendaoud : "au moment de l’explosion j’étais dans ma voiture en train de rouler un joint. Y a pas de comédy show, c’est la vérité. Je suis garé en bas de ma fenêtre", avec un ami qui a mis "Chante France", dit #Jawad
#Jawad Bendaoud dit que "Chante France" a diffusé Claude François. "On dansait sur les Magnolias et d’un coup y a un gros boum, comme une explosion de mortier. On était 6 ou 7. On continuait tous à danser. On a pas pensé à un attentat."
Puis #Jawad Bendaoud explique qu'il est rentré chez son père, a alors regardé la télé qui parlait des attentats, "mon père me dit qu'ils se sont fait exploser et que ça doit être Al Qaïda ou des pachtouns"
#Jawad Bendaoud : "le vendredi, chez mon père, c'est le seul moment où j'ai pu regarder la télé. Je suis sûr de moi, Monsieur le juge". Le juge se demande s'il n'est pas aussi passé le week-end, où il aurait pu voir l'avancée de l'enquête.
#Jawad Bendaoud commence à s'énerver, s'impatienter, face au président qui lui demande d'être calme. Et cherche à pointer du doigt des contradictions, entre les propos de garde à vue et aujourd'hui. "La garde à vue, c'était plus frais", dit Jawad.
La cour demande ce qu'il s'est passé le week-end du 14 et 15 novembre. "Je suis en pleine embrouille avec la mère de mon fils tout le week-end. Et la fille du 91 qui me dit qu’elle est enceinte et qu’elle veut pas aborder" dit #Jawad Bendaoud qui marmonne "week-end de m..."
#Jawad Bendaoud répète plusieurs fois qu'il n'est pas un "menteur". Qu'il n'a pas "préparé le procès" avec son avocat, Xavier Nogueras. Le président lui fait remarquer que c'est peu probable. "Pas préparé comme un combat", explique Jawad Bendaoud...
#Jawad Bendaoud est maintenant interrogé sur le lundi 16 novembre, jour de la rencontre avec Mohamed Soumah et Hasna Aît Boulahcen.
Soumah lui a donné 7 grammes de cocaïne, reconnaît Jawad Bendaoud.
C'est la première fois qu'il voyait Hasna, de près.
#Jawad Bendaoud, sur sa rencontre avec Hasna Aït Boulahcen, le lundi 16 novembre 2015. "J’ai jamais parlé avec elle. Je suis formel. Mais sa tête est familière comme si je l’avais déjà vue".
#Jawad Bendaoud, sur ses souvenirs du lundi 16 novembre 2015 : "Soumah, il me remet la drogue, et lui il me dit qu'elle cherche un appartement, et elle enchaîne". Le président de la cour pointe du doigt les différentes versions sur qui a parlé en premier, entre Soumah et Hasna...
#Jawad Bendaoud est formel : "c'est Soumah qui m'a demandé l'appartement. Il me dit y a ma copine, elle cherche un appartement."
#Jawad Bendaoud dit qu'Hasna Aït Boulahcen lui a demandé "un appartement pour quatre cinq jours. Elle me dit c’est pour son frère, ses deux frères. Après, le lendemain, elle m’a parlé de cousin, mais j’ai pas prêté attention."
#Jawad Bendaoud dit qu'Hasna Aït Boulahcen lui a dit que ses frères étaient sans toit, l'un chassé par sa femme qu'il aurait battue. "Je venais de me faire condamner pour violences conjugales", note Jawad.
#Jawad Bendaoud dit quand Hasna Aït Boulahcen lui demande un appartement pour un frère, ou 2 ? C'est confus. Mais "moi ce que je voulais, c'est qu'elle me donne 150 euros", dit Jawad Bendaoud. "J'ai pas cherché à entrer dans les détails. J'ai dit vous me donnez 150 pour 5 jours"
#Jawad Bendaoud, à son procès en appel : "à aucun moment, monsieur le juge, je me suis dit que j'allais héberger des gens qui avaient tué plus de cent personnes".
#Jawad Bendaoud précise qu'Hasna Aït Boulahcen lui a demandé si elle pouvait fumer, la 1re qu'il l'a vue, le 16 novembre. Et elle aurait ajouté : "ne le dis pas à mon frère demain."(son "frère" étant son cousin, Abaaoud ? Ou son frère Youssef, co-prévenu mais absent aujourd'hui)
#Jawad Bendaoud : "monsieur le juge, véridique, la location d'appartement, elle s'est fait en quelques minutes, en vrai blabla"
Le président l'interroge sur un appel de 3 minutes avec Hasna Aït Boulahcen. "C'était pour les couettes. Je voulais pas qu'elle vienne le soir même", le 16, dit #Jawad Bendaoud, qui estime qu'elle n'a pu lui parler 3 minutes. "Aucune conversation n'a duré plus de 50 secondes"
#jawad Bendaoud s'énerve encore, face au président qui est intransigeant, et ne supporte pas qu'on ne le laisse pas toujours finir ses phrases. "Vous n'impressionnez pas la cour", dit le président. "Je cherche pas à l'impressionner" répond Jawad, qui s'emballe surtout seul.
Sur les contradictions que note le président, #Jawad Bendaoud : " C’est la position de quelqu'un qui est tombé dans une affaire d’attentat, la plus grosse affaire de terrorisme de France, y a plein de choses que j’ai dit pour me sortir de la merde et je me suis mis dedans"...
#Jawad Bendaoud parle de ses propos de garde à vue, où il n'avait pas tout raconté, pas dit qu'il était avec une fille, ni consommé de la drogue. "Je suis pas un menteur" répète-t-il au président qui insiste sans cesse sur plusieurs contradictions.
Le président lui demande pourquoi il a appelé Abaaoud ou Soumah "frère" :
"chez nous, dans la cité, on dit frère comme quand chez les bourgeois, on dit sire", explique #Jawad Bendaoud. "Ne comparez pas sans savoir", rétorque le président, intraitable.
Hasna Aït Boulahcen, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh arrivent finalement le mardi soir dans le squat que leur loue #Jawad Bendaoud, le soir du 17 novembre.
La cour cite un témoin qui a dit que #Jawad Bendaoud avait déclaré ce soir-là "ce sont des frères musulmans de Belgique, je leur ai loué pour 500 euros".
#Jawad Bendaoud craque face à cour. A bout. Son avocat essaye de le calmer. L'audience est suspendue.
Maître Xavier Nogueras essaye de calmer #Jawad Bendaoud pendant la suspension. Il est à bout de nerfs. A craqué face au président de la cour, qui mène l'interrogatoire avec beaucoup de fermeté depuis le début.
Un dialogue de sourds semble avoir lieu entre #Jawad Bendaoud et le président de la cour d'appel. Le président ne supporte pas que Jawad Bendaoud réponde avant la fin d'une question. Bendaoud paraît faire des efforts pour répondre et garder son calme. Il a fini par s'échauffer.
#Jawad Bendaoud reprend la parole d'une voix étranglée.
"Quand vous voyez Abaaoud, est-ce que vous le reconnaissez ?", demande le président de la cour. "Non", dit #Jawad Bendaoud.
L'interrogatoire de #Jawad Bendaoud se poursuit dans le calme.
Au détour de l'interrogatoire, #Jawad Bendaoud dit : "je suis en train d'écrire un bouquin, je vais pas vous raconter des salades".
Le président : "vous avez quel âge Monsieur Bendaoud ?"
"32", répond #Jawad Bendaoud
Le président : "vous habitez où ?" #Jawad Bendaoud : "dans la rue du Corbillon, là où y a eu l'assaut du RAID"
Le président : "vous avez des frères et soeurs". #Jawad Bendaoud : "quatre, je suis au milieu".
Le président : "vous êtes de quelle nationalité ?" #Jawad Bendaoud : "française"
Le président : "vous avez quel niveau d'études ?" #Jawad Bendaoud a le niveau bac, mais il n'a obtenu que le brevet. Il n'a pas eu son bac pour "homicide accidentel", dit-il (la mort d'un de ses meilleurs amis qui voulait s'interposer lors d'une bagarre)
Le président interroge #Jawad Bendaoud sur son rapport aux psys. Réponse : "j'aimais pas trop la psy, elle voulait faire de moi un légume. Un traitement pour endormir un éléphant. Je préfère prendre du shit que les cachets, c'est naturel."
Le président : "un des experts note que vous avez une certaine propension au théâtralisme. Qu'est-ce que vous en pensez ?" #Jawad Bendaoud : "c'était un raciste, l'expert"
Le président : "est-ce que vous pensez que beaucoup de gens vous en veulent ?" #Jawad Bendaoud : "si je prends sur les 60 millions de Français, peut-être 5 millions m'en veulent. Si vous voyiez les menaces de mort que je reçois..."
Le président : "actuellement, quels sont vos moyens d'existence ? Vous êtes en recherche d'emploi ?" #Jawad Bendaoud : "là ? Ben non, c'est foutu. Je fais que des publicités sur snapchat, c'est ça qui me rapporte"...
"Tout ce qui est illégal, je fais pas", précise #Jawad Bendaoud. Le président : "vous avez cherché un emploi ?"
"J'ai cherché partout. Mais là je vais peut-être tourner dans une série. Je vais jouer un logeur de trafiquants de stupéfiants", explique Jawad Bendaoud.
Le président : "l'audience reprendra demain. Vous y répondrez calmement." #Jawad Bendaoud : "faudra juste pas me mentir".
Audience close.
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Le procès de @AyaNakamuraa démarre au tribunal de Bobigny aux côtés de son ex-compagnon Vladimir Boudnikoff, producteur de son clip "Pookie". Ils comparaissent pour violences réciproques.
@AyaNakamuraa Aya #Nakamura et Vladimir Boudnikoff sont arrivés côte à côte au tribunal de Bobigny, par l'entrée principale. Les voilà à la barre. Leurs avocats demandent le huis clos. La procureure s'oppose : "Cette décision apparaît comme une demande de faveur confort".
@AyaNakamuraa La procureure estime que : "La loi est la même pour tous. La même justice pour tous. Aucun privilège ne doit leur être accordé". L'avocat d'Aya #Nakamura réclamait "le même huis clos que celui récemment accordé à un député". Le huis clos avait été accordé à Adrien #Quatennens
Au procès en appel des attentats de janvier 2015, témoignages de survivants et proches endeuillés, aujourd'hui. Parmi les témoins attendus à la barre, Riss, le directeur de @Charlie_Hebdo_
@Charlie_Hebdo_ Lors du premier procès, Riss avait livré un témoignage très émouvant, racontant avec beaucoup de pudeur cette minute et ces 49 secondes où il a cru mourir, caché sous le bureau de Charb, entendant chaque tir de kalachnikov. Puis, le silence. Ses amis morts autour de lui. #Charlie
@Charlie_Hebdo_ Le procès reprend. Les accusés sont dans le box. "Monsieur Ramdani est dans un état catastrophique", regrette son avocate Me Daphné Pugliesi. Problème avec l'escorte. L'accusé Ramdani a la tête baissée, entre les mains.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme rend ce matin une décision très attendue par les familles dont les petits-enfants sont retenus dans des camps du Kurdistan syrien, avec leurs mères qui avaient rejoint Daech. Cela fait 3 ans que des grands-parents ont saisi la CEDH.
C'est l'avocate Marie Dosé du @DoseLevy_Avocat qui porte ce combat aux côtés de ces grands-parents. Deux couples de grands-parents. L'un a un petit-fils de 3 ans dans le camp de Roj, les autres un petit-fils et une petite-fille de 5 et 8 ans. Ils clament : #RapatriezLes
@DoseLevy_Avocat La décision de la CEDH porte sur ces trois enfants, mais pourrait faire jurisprudence. Il y a encore 200 enfants français derrière les barbelés du camp de Roj, au Kurdistan syrien, avec leurs mères -80 femmes.
Jour 148 au procès des attentats du #13Novembre
Le dernier jour avant que la cour ne se retire pour délibérer, au 10e mois de procès.
Les accusés vont prononcer leurs derniers mots.
Ils sont dans le box. Souriants pour certains.
@franceinter@ChPiret D'autres semblent stressés. Un papier à la main. Les accusés discutent avec leurs avocats. On perçoit une efferverscence dans la salle. Celle du dernier jour, après dix mois de procès #13Novembre
Durée hors norme.
Sur les bancs des parties civiles, certaines s'étreignent dans la grande salle d'audience. Emotion palpable. Salle relativement remplie. Beaucoup de parties civiles que l'on n'avait pas vues depuis longtemps. #13Novembre
Jour 146 au procès des attentats du #13Novembre
Ce sont les avocats de Mohamed Abrini qui vont plaider aujourd'hui.
Avant-dernier jour de plaidoiries de la défense.
Jour 144 au procès des attentats du #13Novembre
Aujourd'hui, ce sont les avocats de l'accusé Bakkali qui doivent plaider.
Bakkali déjà condamné à 25 ans de réclusion dans le procès du #Thalys ; il attend son procès en appel.