Thread by @sophparm

Sixième jour d'audience au procès en appel de #Jawad Bendaoud. Qui va répondre cet après-midi aux questions de la redoutée avocate générale du procès Merah

#Jawad Bendaoud est comme chaque jour, survêtement-baskets. Même tenue pour son co-prévenu, Youssef Aït Boulahcen, qui est revenu au procès, aujourd'hui. Mais ce n'est pas son interrogatoire.

L'avocate générale se lève face à #Jawad Bendaoud. Elle rappelle qu'il est renvoyé pour recel de malfaiteurs terroristes, et a été relaxé en première instance.

"Monsieur Bendaoud, je vais vous poser un certain nombre de questions, il est dans votre intérêt d'y répondre précisément, d'autant que vous revendiquez votre innocence" dit l'avocate générale à #Jawad

L'avocate générale à #Jawad Bendaoud : "Je vous respecte monsieur, donc je vous demanderai de répondre sans dire de gros mot et sans élever la voix
Et si on pouvait éviter de dire flic, ce sont des policiers ce serait parfait !"

L'avocate générale parle à #Jawad Bendaoud de sa famille unie. Elle s'étonne que sa mère, qu'elle a fait citer, ne soit pas venue du Maroc. "Son frère est en phase terminale d'un cancer du poumon, vérifiez"

"Et votre père ?" demande l'avocate générale. "Il est âgé madame, il a 75 ans, sa place est pas dans un tribunal, déjà qu'il a pris dix ans d'âge à cause de moi", répond #Jawad Bendaoud

#Jawad Bendaoud dit qu'il est le préféré de ses parents. L'avocate générale lui fait remarquer que dans la fratrie, à part lui, personne n'a eu de problème avec la justice

L'avocate générale l'interroge sur son parcours scolaire chaotique. "Chaotique ? J'ai eu mon brevet des collèges avec 17 de moyenne, vérifiez ! Je suis passé en première et après je suis parti en vrille. J’ai un certain bagage dans ma tête", répond #Jawad Bendaoud

L'avocate générale lui demande pourquoi il n'a jamais reconnu son fils de 8 ans (né quand il était en prison) ? "Je suis pas trop mairie, paperasse, j'ai même pas de passeport", répond #Jawad Bendaoud

#Jawad Bendaoud a commencé à répondre sur un ton beaucoup plus calme qu'hier, mais très vite, il s'énerve face à l'avocate générale, qui elle, est plutôt douce, ne prend pas le ton autoritaire qu'elle a pu avoir au procès Merah

L'avocate générale l'interroge sur le djihad.
#Jawad Bendaoud répond : "Le djihad, à la base des bases, c’est pas ce que les terroristes du 13 novembre ont fait sur les terrasses".

"Quoique vous disiez, je suis contre le terrorisme", répète #Jawad Bendaoud à l'avocate générale, et il s'emballe

#Jawad Bendaoud, qui hausse le ton, se justifie face au président de la cour qui lui demande d'être calme. "Mais Monsieur, moi, c’est ma vie qui est en jeu, moi ma vie elle est niquée, de toutes façons !" dit-il

#Jawad Bendaoud accuse l'avocate générale d'utiliser des réponses tronquées en garde à vue. Il l'accuse d'être "paumée" dans le dossier. "Ne mettez pas en cause l'avocate générale ! ", le reprend le président de la cour d'appel de Paris

L'avocate générale cite les propos d'un co-détenu; "C'est un menteur ! Il a dit ça, il a cru que j'allais prendre perpét' Donnez-moi son adresse, vous allez voir !" dit #Jawad Bendaoud au président qui lui fait signe de se calmer

"Je cherche pas à vous piéger, je pose des questions dans votre intérêt", dit l'avocate générale à #Jawad Bendaoud

L'avocate générale l'interroge sur sa barbe en prison. "J'ai jamais eu une barbe de plus de quinze jours", rétorque #Jawad Bendaoud. "Vous avez dit que votre barbe était pas une sunna ?" (terme utilisé aussi pour désigner une barbe prophétique, dit Jawad)

"Mais la sunna, c'est pas une barbe ? Cela fait référence au prophète !" rétorque l'avocate générale.
#Jawad Bendaoud : "ah ! Vous me l'apprenez"

L'avocate générale l'interroge sur sa mère, musulmane. "Elle est islamiste modérée, ma mère, elle est pas radicalisée, elle regarde Les feux de l'amour tous les jours depuis dix ans !" répond #Jawad Bendaoud

L'avocate générale reconnaît que l'administration pénitentiaire n'a jamais relevé le moindre signe de radicalisation de la part de #Jawad Bendaoud. "Mais j'ai traîné avec des mecs radicalisés !", la coupe-t-il.

L'avocate générale l'interroge sur un des co-détenus radicalisés qui était incarcéré pour tentative d'attentat contre la DGSI. "Je sais pas s'il voulait le faire", précise #Jawad Bendaoud qui dit qu'il l'aimait bien, juste pour sa "joie de vivre"

#Jawad Bendaoud : "Dieu merci, j'ai pas été radicalisé en prison ! Imaginez que j’aie porté une djellabah et que j’aie hébergé ces mecs-là, mais j’aurais pris perpét ! "

L'avocate générale (qui avait requis au procès #Merah) interroge #Jawad Bendaoud sur des propos tenus sur Merah selon un de ses co-détenus.

#Jawad Bendaoud redit à la barre qu'il n'a jamais admiré Mohamed Merah, qu'il a juste dit en prison que Merah avait eu "des couilles" face aux policiers du RAID, mais il n'admet pas qu'on lui dise qu'il admire les crimes de Merah contre les enfants

#Jawad Bendaoud sort de ses gonds, se met à hurler face à l'avocate générale. Il explique pourquoi il a pu tenir de tels propos en prison "Quand on est en prison, on est pas normal, on est comme des animaux ! Et aujourd'hui, on voudrait que je sois Bouddha devant la barre !"

#Jawad Bendaoud s'énerve beaucoup, parle de plus en plus souvent très fort, jusqu'à crier. Là, il refuse que l'avocate générale l'interroge sur la mort de son meilleur ami (qu'il a tué dans une bagarre par accident, homicide pour lequel il a été condamné et a purgé sa peine)

Au cours de cet interrogatoire, #Jawad Bendaoud qui s'est échauffé, a retiré son sweat-capuche pour se mettre en tee-shirt. Tee-shirt rouge fluo "Yamaha 93". Dans son dos, on peut lire, entre autres, "innocent" et "Jawad Bendaoud". Son avocat lui fait vite remettre son sweat.

L'avocate générale l'interroge maintenant sur son activité de trafiquant de stupéfiants. #Jawad Bendaoud reconnaît qu'il vendait du crack, en plus de la cocaïne.

#Jawad Bendaoud précise qu'avant de reprendre le trafic, il a travaillé, 1900 euros par mois, et s'est fait virer

"Vous prenez de la cocaïne pour vous calmer ou pour vous exciter ?" demande l'avocate générale.
"Pour être off", répond #Jawad Bendaoud

#Jawad Bendaoud explique que sa consommation de cocaïne le rend parano, et qu'il a envie d'être seul, quand il en prend

L'avocate générale lui demande où était son ordinateur ? #Jawad Bendaoud qui parle toujours à la vitesse de l'éclair, affirme qu'il était chez quelqu'un qu'il a désigné aux policiers. L'avocate générale s'étonne qu'on ne l'ait pas trouvé.

#Jawad Bendaoud parle toujours beaucoup, fort, et en coupant beaucoup la parole. "Madame le greffier ne peut pas noter", regrette le président, "vous passez sans cesse d'une histoire à une autre"

"Ils m'ont bousillé le cerveau avec cette histoire", dit #Jawad Bendaoud, à la cour d'appel de Paris

L'avocate générale revient sur les six jours de garde à vue de #Jawad Bendaoud, en 2015. "Comment dans cette garde à vue que vous dites très difficile, vous avez réussi à ne jamais dire aux policiers votre trafic de stupéfiants ?"

#Jawad Bendaoud : "y a le code d'honneur, on balance pas dans les cités. Quand on a rien à voir dans une affaire, on a pas besoin de donner les autres pour atténuer la plus grosse. Je suis pas une balance", répète-t-il

#Jawad Bendaoud s'énerve encore, avec des insinuations irrespectueuses. "Taisez-vous !" ordonne le président de la cour d'appel

#Jawad Bendaoud enchaîne, toujours en parlant si vite qu'on a du mal à suivre...
"Je suis désolé, monsieur le président, je vous respecte, mais elle, là, elle commence vraiment à me chauffer le cerveau !" (il parle de l'avocate générale)

L'avocate générale se contient face à #Jawad Bendaoud. Son attitude est très différente de celle, autoritaire, qu'elle a pu avoir au procès Merah, tenant tête à Abdelkhader Merah, l'un de ses avocats Eric Dupont-Moretti ou même un directeur de la police judiciaire

#Jawad Bendaoud reprend un ton plus doux : "madame, je vais mourir avec ça ! Je ne savais pas qui était Abaaoud quand il est rentré dans l’appart."

#Jawad Bendaoud : "vous vous parlez des terro, moi, j'étais déjà dans la location d'après !"

L'avocate générale demande à #Jawad Bendaoud comment il a pu croire que deux Muslims allaient envoyer une femme pour trouver un hébergement ?" Perplexité sur les bancs des avocats de la défense... "Ils ont pris un intermédiaire pour se protéger. Ils sont tombés sur le gros lot !"

Le président de la cour d'appel de Paris ordonne une suspension et demande à #Jawad Bendaoud de revenir plus calme. "Je suis calme, monsieur ! Je vais aller fumer ma cigarette et revenir calme"

L'audience a repris et #Jawad Bendaoud ne tarde à s'énerver de nouveau très fort, alors que l'avocate générale l'interroge sur la location du squat aux terroristes du 13 novembre en cavale

L'avocate générale s'étonne qu'il ait installé la télévision dans le squat alors qu'il ne l'avait jamais fait avant. La télé pour suivre la traque après les attentats ? sous-entend elle... #Jawad Bendaoud dit qu'il a apporté la télé parce qu'il ne les connaissait pas

"A plusieurs, vous avez dit que vous dormiez avec eux ? Pourquoi vous dormez avec des locataires ?" demande l'avocate générale à #Jawad Bendaoud s'énerve

Le ton monte encore très fort. "Elle est malade ou quoi ?", demande #Jawad Bendaoud à propos de l'avocate générale. Le président demande à Xavier Nogueras de calmer son client.

"Arrêtez de parler, vous êtes complice !" crie #Jawad Bendaoud à l'avocate générale. Il est hors de lui. Les gendarmes s'approchent.

#Jawad Bendaoud est maintenant entouré de trois gendarmes. Il crie "fils de pute". Son avocat Xavier Nogueras tente de le calmer en vain. Un gendarme met Bendaoud à terre. Il est expulsé. L'audience est suspendue.

#Jawad Bendaoud est revenu dans la salle d'audience, calmé. Par son avocat. "Monsieur Bendaoud, il n'y aura pas une troisième fois ce genre de chose" prévient le président de la cour d'appel de Paris

L'avocate générale reprend ses questions, sur le 17 novembre. "Pourquoi vous utilisez des lignes téléphoniques avec un autre nom ?" C'est déjà écrit comme ça sur la puce, dit #Jawad Bendaoud, d'une voix redevenue très douce

"J'ai un caractère très nerveux, monsieur le juge, vous avez dû vous en rendre compte", confie #Jawad Bendaoud. "Ah bon ?", ironise le président de la cour, "oui, bien sûr"

La cour interroge #Jawad Bendaoud sur un incident de bracelet électronique. "Je sors pas de chez moi depuis 3 mois sauf pour des paris sportifs", répond-il, assurant que c'est en voulant réparer son papier peint, qu'il y a eu un bris de bracelet. "J'ai fait des vidéos sur snap".

"J'ai un bouquin qui est en sortie", répète souvent #Jawad Bendaoud, qui rêve maintenant d'ouvrir un commerce.

L'avocate générale cite un expert qui dit que #Jawad Bendaoud est très calme. "C'est là qu'on voit que ce n'est pas un expert, madame, quelqu'un qui me connaît sait que je suis pas calme !"

#Jawad Bendaoud précise aussi que lorsqu'il sort de chez lui, il est sans cesse arrêté dans la rue pour "des photos, des dédicaces"...

#Jawad Bendaoud dit qu'une psycholoque, Anaïs, lui a dit qu'il était en état de choc post-traumatique.