L'audience reprend avec les auditions cet après-midi de la famille de la principale accusée, Inès Madani #bonbonnes
On commence avec l'audition de Patrick Madani, 52 ans, chauffeur de bus, père d'Inès Madani et de 4 autres filles. #bonbonnes
Patrick Madani : "on n’a pas tout à fait compris en tant que parents. Pour moi, même si certains vont penser que je minimise les faits, c’est une série de mauvaises rencontres, de crise d’adolescence, de malaises." #bonbonnes
Patrick Madani : "quand je cherche dans l’enfance de ma fille, il n’y a pas de situation familiale conflictuelle, de divorce, d’alcoolisme. Peut-être qu’il y avait un malaise et qu’on n’a pas su … je ne sais pas. " #bonbonnes
Patrick Madani : "il y a eu un moment où il y a eu un malaise au niveau d’un surpoids. Nous, dans la famille, on est tous fins. Et elle, elle prenait un petit peu de poids. Bon, c’est comme ça dans la vie, mais à 16 ans ça a créé un malaise." #bonbonnes
A l'écoute du témoignage de son père, Inès Madani est en pleurs dans le box. #bonbonnes
Patrick Madani : "je suis musulman, j'essaie de faire du mieux que je peux pour suivre ma religion et l'enseigner à mes enfants. Mais s'ils décident de ne pas y adhérer, je n'ai pas plus de pouvoir que ça." #bonbonnes
Au sujet de l'influence radicale d'Anissa M. sur Inès Madani, Patrick Madani témoigne :"Anissa, au niveau religieux, elle n’avait pas tant de savoir que ça. Moi je pensais qu'avec le savoir, on allait balayer tout ça." #bonbonnes
Patrick Madani : Inès "se sentait concernée par le fait qu’il y ait un petit groupe d’Etats qui se comporte comme si le monde lui appartenait, mais c’était pas dans un esprit de combat. C’était plus dans un esprit humanitaire." #bonbonnes
Patrick Madani : "moi, je travaille en horaires décalés, je me couche pas tard. Et bon ma fille, elle avait 16 ans, elle allait sur l’ordinateur. Moi, j'ai pas ressenti le besoin de la fliquer plus que ça ... " #bonbonnes
Patrick Madani : "je pensais pas que c'était aussi simple de communiquer avec quelqu'un dans un pays en guerre. Moi, j'ai ma famille en Algérie et parfois pour avoir mon cousin par Skype, c'est la croix et la bannière." #bonbonnes
Patrick Madani : "quand arrive l’adolescence, la chose qu’on craint le plus en tant que parents c’est que le malaise conduise à se dire “je vais me suicider”. " #bonbonnes
Patrick Madani : "elle parlait beaucoup de martyr, de mort. Moi, je lui disais “non, le suicide, il emmène automatiquement en enfer." Je lui ai amené des textes, pour essayer de la convaincre." #bonbonnes
Patrick Madani : "j’ai peut-être eu un surplus d’orgueil en me disant “je vais arriver à la convaincre”. Mais j’ai sous-estimé l’influence" [de la propagande djihadiste] #bonbonnes
Patrick Madani au sujet des faux profils d'homme de sa fille sur les réseaux sociaux : "j’ai pas fait d’études de psychologie mais pour moi se faire passer pour quelqu’un d’autre c’est quand on n’est pas satisfait de soi-même." #bonbonnes
Un mois avant la tentative d'attentat, Inès Madani passe des vacances avec son père : "j’ai fait le choix de l’emmener avec moi en Corrèze car je me suis dit qu’il y avait un travail de fond à faire ..." 1/2
Patrick Madani : "... et puis en Corrèze, il n’y a pas beaucoup de réseau. Donc je me suis dit “ça peut faire une sorte de cure.” En tant que parent, on essaie tous de faire au mieux parce que c’est nos enfants. " #bonbonnes
Six mois avant, les parents d'Ines Madani ont pris une interdiction de sortie du territoire car ils craignent un départ en Syrie. Patrick Madani : on a vécu ça comme une trahison. Alors, on est passé en mode flicage. On lui a pris son téléphone, elle sortait jamais seule."
Un soir, la veille de l'attentat, alors qu'elle doit être chez une amie, les parents d'Inès Madani découvre qu'elle n'y est pas. "J'ai signalé sa disparition au commissariat." #bonbonnes
Patrick Madani, au sujet des logiciels cryptés retrouvés sur l'ordinateur familial : "l’ordinateur est dans une pièce de vie, on passe devant .. J’ai considéré, peut-être à tort, que ça suffisait. Mais moi, l'ordinateur, ce n’est pas mon domaine." #bonbonnes
Ce soir de septembre, les parents d'Inès Madani signalent sa disparition. Patrick Madani : "le lendemain matin, on nous place en garde à vue pendant deux jours. Quand on sort, on est sonnés, elle est en cavale. On cherche les infos dans les médias ..." #bonbonnes
Président : vous trouvez que votre fille a changé ? Patrick Madani : "oui. Elle est à l’isolement, c’est assez efficace pour faire un point sur soi-même. Maintenant, la mascarade de Daech c’est fini. Donc de ce que je vois, les choses ont bien changé." #bonbonnes
Patrick Madani qui n'est pas arabophone, prend des cours d'arabe : "j’avais pour objectif de maîtriser l’arabe car, pour ne pas être assujetti à l’interprétation de certains, le mieux c’est d’avoir accès directement au texte. C’est le travail d’une vie, mais il faut s’y mettre."
Patrick Madani : "à un moment, je me suis dit "peut-être que ça me dépasse ...". Alors, il emmène sa fille voir un imam, se tourne vers l'association de Dounia Bouzar. #bonbonnes
Patrick Madani : "mes filles quand elles ont eu l’âge de s’intéresser aux garçons, je leur ai dit : dans l’Islam, c’est interdit d’avoir un petit-ami en dehors du mariage." #bonbonnes
Avocat général : "Inès a expliqué avoir subi deux agression sexuelles. Vous le saviez?"
Patrick Madani : “non, ça je l’ai appris par la presse.” #bonbonnes
Patrick Madani : "j’avais resserré la vis. Mais je pensais que si je l’emprisonnais complètement, je la perdrais. Donc, je la laissais recevoir des copines à la maison, tout ça. C’était peut-être naïf de ma part.” #bonbonnes
Avocat général : Inès a expliqué vouloir mourir. Comment réagissez vous ?
Patrick Madani, très très ému : “ça relèverait plus du constat d’échec. Je pense que tous les parents dont les enfants expriment ce souhait, se torturent l’esprit pour savoir où ils ont merdé.”
Patrick Madani : "on nous a dépeint comme une famille extrémiste, qui ne fêtait pas les anniversaires. C’est faux. Mes enfants ont eu des cadeaux. On faisait même plus de fêtes que les autres puisqu’on en a deux en plus. Après, on est musulmans, on ne l'a jamais renié."
Patrick Madani explique avoir passé "des heures à marcher ou dans la voiture pour être seul avec elle à parler" pour combattre cette idéologie. "Elle me promet alors que le départ en Syrie c'est fini." #bonbonnes
Patrick Madani va même jusqu'à envisager placer un mouchard dans le sac de sa fille pour éviter un départ en Syrie : "mais je me suis dit "ce n'est pas possible de faire ça avec sa fille". Ca revenait à dire "c'est fini, je n'ai plus aucune confiance en elle".
Après l’attentat, “j’ai eu beaucoup de mal à communiquer avec elle," témoigne Patrick Madani. "Même encore aujourd’hui, c’est compliqué. Après l’intrusion d’idéologie dans le cerveau, la purge met du temps. "
Patrick Madani : "pour la sécurité des gens qu'on aime, parfois il vaut mieux qu'ils soient enfermés". #bonbonnes
Juste avant de partir pour commettre l’attentat, “j’ai déposé une rose sur le lit [de ses parents] et un carnet avec un testament caché pour ne pas qu’ils le trouvent tout de suite. Je leur disais que je voulais les revoir au paradis", explique Inès Madani.
Place au témoignage d'Aicha Madani, mère d'Inès. Veste noire, foulard bicolore noué sur la tête, elle est très émue à la barre. #bonbonnes
Aicha Madani : "j’avais des relations très difficile avec Inès. Ce n'était plus ma fille, on était en conflit permanent, je n’avais pas d’autorité sur elle. Je l’ai un peu abandonnée on va dire, je n’étais pas la mère que j’aurais du être. " #bonbonnes
Aicha Madani : "j’étais en difficulté parce que ça n’allait pas dans mon travail, je venais de perdre ma mère. C’était une période difficile" #bonbonnes
Aicha Madani à la barre : "je voudrais lui faire des excuses.. J’aurais du comprendre son mal-être plutôt que d’être son ennemie. Je lui ai dit des choses blessantes, dures, qu’une mère ne devrait pas dire à son enfant."
Dans le box, Inès Madani fond en larmes
Au sujet d’Anissa, Aïcha Madani déclare : “elle s’est liée d’amitié avec cette femme plus âgée qu’elle. Elle avait beaucoup d’emprise. Je ne comprenais pas pourquoi Inès avait autant de belles choses à dire sur cette personnes. Je n’ai jamais voulu la rencontrer."
Dans les mois qui précèdent l'attentat, "elle était à la maison 80% du temps, enfermée dans sa chambre, les volets clos, sous la couette. Elle ne partageait plus les repas avec nous. Elle se levait la nuit pour manger si je lui laissais quelque chose", raconte Aïcha Madani.
Aïcha Madani : Inès "vivait comme une recluse. Elle s’était retirée du cercle familial.” #bonbonnes
Le week-end de l'attentat : "c'était un week-end qu'elle attendait, elle devait aller chez une amie que je connaissais. Je me suis dit qu'il fallait que je lui laisse un peu de répit, que j'arrête d'être toujours sur son dos," raconte la mère d'Ines Madani #bonbonnes
Aïcha Madani au sujet de la détention de sa fille : "elle reprend sa vie en main. Elle reprend des études. Elle ne reste pas à dormir en prenant des cachets en attendant .... en attendant que les années passent." #bonbonnes
Président : vous avez un sentiment de culpabilité?
Aïcha Madani : “oui, un sentiment de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir fait le nécessaire, de ne pas avoir été assez à l’écoute de son enfant.” #bonbonnes
Aïcha Madani raconte que quand un reportage sur la Syrie passait à la télévision, Inès "arrêtait de manger, elle partait dans la chambre, je l'entendais pleurer." #bonbonnes
Fin de l'audition de la mère d'Inès Madani. Leïla, une de ses soeurs aînées, s'avance à la barre. "On l'a vue sombrer", raconte-t-elle. #bonbonnes
Les soeurs, beaux-frères d'Inès qui se succèdent à la barre disent tous à peu près la même chose : la bascule d'Inès Madani, à peu près au moment où elle arrête le lycée, son repli sur elle-même. #bonbonnes
Ce moment où se pose la question de savoir si le frère du beau-frère de l'accusée doit ou pas prêter serment avant son témoignage devant la cour d'assises. #bonbonnes
Dernier témoin de la journée, un voisin de la famille Madani. Il est très ému : "Ce sont des amis à moi. Inès, je l'ai vue grandir. Je l'ai vu changer, mais sans perdre sa gentillesse. Et aujourd'hui, je me dis : qu'est-ce que je fais là? Qu'est-ce qui s'est passé? " #bonbonnes
Inès Madani est très émue par le témoignage de son voisin : "c'est l'image qu'il avait de moi [celle d'une gentille fille ndlr]. Aujourd'hui ça a changé." #bonbonnes
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Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."