Cet après-midi, devant la cour d'assises spéciale, les avocats de la défense plaident pour les accusées. En ce moment : Me Nogueras et Me Ouhioun pour la défense d'Ornella Gilligmann.
25 ans de détention ont été requis contre elle par le parquet national antiterroriste hier.
Me Nogueras : "la 1ere idée qui me vient à l’esprit quand je me lève le matin avec l’angoisse chevillée au corps c’est une question qui est née de ces débats. C’est la question de savoir pourquoi les crimes de terrorisme sont considérés comme les crimes les plus graves"
Me Nogueras : "qu’on soit victime d’un acte de terrorisme, d’un chauffard, d’une balle perdue, d’un viol, d’un pédophile, on souffre de la même manière."
Me Nogueras : "moi, j’interviens beaucoup dans les dossiers de terrorisme et j’essuie régulièrement les reproches de mes proches qui me disent :” comment fais-tu pour défendre ces gens-là"?”
Me Nogueras : "parce que le terrorisme nous fait peur. On se dit que peut-être demain, ça pourrait être nous. Pas simplement parce que ces crimes là portent atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, mais parce que, d’une manière assez autocentrée, ils nous effraient."
Me Nogueras : "le départ d’Ornella Gilligmann, c’est septembre 2014. Quand on part vers cette zone en septembre 2014 et qu’on est une femme, mère de trois enfants, peut-on dire de façon affirmative, non-équivoque, qu’on est radicalisée ?"
Me Nogueras : "ce qu’on sait c’est qu’elle fait demi-tour. Et demi-tour, ce n’est pas une tentative, c’est un désistement volontaire." #bonbonnes
Me Nogueras : "toute l’argumentation d’Inès Madani c’est de rejeter l’initiative et l’organisation de cet attentat sur Ornella Gilligmann alors qu’à cette époque Ornella Gilligmann n’inquiète pas les services, qui ont pourtant un oeil sur elle."
Me Ouhioun : "mon confrère vous a livré sa question du matin, je voudrais moi vous livrer mon inquiétude du soir."
Me Ouhioun : "j’ai eu l’impression qu’à cette audience, la difficulté est qu’on exigeait des accusées de faire à la fois un travail d’introspection très important et très légitime sur ce qui les avait amenées à basculer ...."
Me Ouhioun : "... et à la fois, à chaque fois qu’elles tentaient de livrer des éléments de leur biographie, de leur fragilité, on leur reprochait de minimiser leur responsabilité. "
Me Ouhioun : "ce n’est pas minimiser les actes que de dire quelles ont été les fragilités de celle-là, dire le rôle qu’ont pu avoir la sexualité, la passion, la dépression. Ce n’est pas se victimiser que d’évoquer l’emprise sous laquelle on a pu se sentir au moment des faits."
Me Ouhioun : "Ornella Gilligmann souffre à cette époque de dépression post-partum. Elle passe ses journées et ses nuits avec trois enfants en bas âge. Et on arrive à une coquille vide." #bonbonnes
Me Ouhioun : "s’il n’y avait pas eu toutes ses filles tombées amoureuses de cet homme, on n’aurait jamais cru Ornella Gilligmann."
Me Ouhioun : "une relation virtuelle très très intensive, des milliers et des milliers de messages. Et un procédé de mise en rivalité avec d’autres femmes. Il va demander des services à ces femmes et si elles ne les rendent pas, c’est une autre qui va s’en occuper. "
Me Ouhioun : "cette relation va être déterminante, déséquilibrée, passionnelle, conditionnante."
Me Ouhioun : "vous avez Ornella Gilligmann qui va tout quitter. Pas seulement son mari et ses enfants, mais aussi l’image de la bonne mère qu’elle renvoyait à ses proches. Finalement, cette femme ne va pas être une bonne musulmane. "
Me Ouhioun : "dans les échanges, vous avez Ornella Gilligmann qui va lui dire qu'elle va faire la cuisine, s'occuper de ses enfants. Et lui, va incarner l'homme fort, un djihadiste aguerri. Et cet homme va la valoriser."
Me Ouhioun : "pour moi, ce passage à l’acte relève plus d’un crime passionnel." #bonbonnes
Me Ouhioun : "il n’y a pas du tout de volonté de mourir en martyr d’Ornella Gilligmann. Et une fois que le mobile passionnel disparaît, la participation d’Ornella Gilligmann à des actes terroristes disparaît complètement." #bonbonnes
Evacuation en cours au palais de justice. L'audience est suspendue.
Fausse alerte visiblement liée aux travaux en cours dans le palais de justice. Nous rentrons tous progressivement dans la salle. L'audience va pouvoir reprendre.
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Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."
Retour au procès dit du #VioleurdeTinder devant la cour criminelle départementale de Paris.
Salim Berrada, ancien photographe de mode, comparaît depuis hier pour les viols et agressions sexuelles de 17 jeunes femmes qu'il avait contactées pour de séances photo.
Cet après-midi les premières parties civiles témoignent à la barre. Louise (le prénom a été modifié) a tout d'abord raconté l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie de l'accusé. "Soudainement, il s'est jeté sur moi, il m'a embrassée avec la langue. Je ne voulais pas"
A la barre en ce moment, Caroline, maquilleuse qui a travaillé avec l'accusé.
"Avec l’affaire Salim Berrada, il y a eu un avant et un après : les gens ont commencé à parler"
"C’est un peu le #MeToo de la photographie ?" relève le président.
- C’était avant MeToo, mais oui.
Bonjour à tous,
Palais de justice de Paris, île de la Cité.
Dans la (petite) salle Diderot s'ouvre aujourd'hui le procès de Salim Berrada, ancien photographe de mode de 38 ans. Surnommé le #VioleurdeTinder , il comparaît pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes.
L'accusé, petites lunettes rondes, coupe afro, collier de barbe, est installé dans le box vitré.
Il avait été remis en liberté après un peu plus de deux ans de détention provisoire ... avant d'être réincarcéré à la suite de nouvelles plaintes pour viol.
Sur les bancs de bois de la salle d'audience criminelle départementale, plusieurs parties civiles. Ce femmes qui ne se connaissaient pas dénoncent toutes un scénario très similaire sur ces rendez-vous pour une séance photo qui ont tourné au viol.
Aujourd'hui, nous sommes au tribunal judiciaire, quartier des Batignolles. Une salle du 4e étage pour le procès de l'influenceur d'extrême-droite Papacito devant la 17e chambre correctionnelle.
Le Youtubeur toulousain encourt sept ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour provocation publique, propos homophobes et incitation à commettre une atteinte à l'intégrité physique d'une personne.
En l'occurrence, la personne visée dans 2 vidéos du youtubeur est le maire de Montjoi, village de 169 habitants où un banal litige sur l'usage d'un chemin rural a viré au règlement de compte sur les réseaux sociaux.
Harcelé et menacé de morts, le maire du village a porté plainte