L'audience reprend avec l'interrogatoire de Bilal #Taghi sur les faits, dernier temps des débats avant les plaidoiries de parties civiles.
Bilal #Taghi : "je ne sais pas par où commencer ...
... le mercredi avant les faits, j'ai eu l'idée d'arracher un morceau de la fenêtre que j'ai mis plusieurs jours à affûter."
Bilal #Taghi : "le dimanche, je suis sorti en promenade. J'étais pratiquement au bout du couloir quand le surveillant m'a interpellé sur ce qu'il y avait dans ma serviette. Il me regardait fixement, alors j'ai frappé".
Bilal #Taghi : "le premier coup je l'ai raté, puis le 2e ... le temps paraît long, il me regarde. Puis j'essaie de donner d'autres coups, je tape sur un truc dur. Il se défend comme il peu. En arrivant au bout de la coursive, il se recroqueville, il me regarde."
Bilal #Taghi : "puis il y a un 2e surveillant qui arrive, il tend son bras. Puis j'ai un trou noir. Le dernier souvenir que j'ai c'est que je les vois à travers la vitre partir sur le côté."
Bilal #Taghi : "après, je suis resté dans la coursive à tourner en rond. Mais c'est assez flou dans mes souvenirs. Je me souviens les avoir provoquer, mais je n'ai plus les détails."
Bilal #Taghi évoque un "sentiment d'acharnement pour notre communauté". "Ca a réveillé la peine que j'avais pour mes frères [morts en Syrie, ndlr].
Bilal #Taghi minimise les éléments retrouvés sur sa tablette par les enquêteurs après son arrestation :"c'était juste des chants ... certes des anasheeds [chants guerriers de l'état islamique ndlr], mais juste des chants."
Ce moment où l'accusé d'une attaque terroriste cite les reportages qu'il regarde "sur Arte".
Présidente : votre projet d'attaque, il est né quand ?
Bilal #Taghi : "le jour où j'ai appris la mort de mon frère [en Syrie], le 25 décembre 2014, je voulais faire un attentat en France."
La présidente : "c'est toute votre famille qui va basculer dans le djihad : vos deux frères morts en Syrie, votre petit frère de 14 ans interdit de territoire pour ses velléités de départ ..." #Taghi
Pour fabriquer son arme, Bilal #Taghi passe plusieurs jours à aiguiser un morceau de métal de la poignée de sa fenêtre, finit l'affûtage avec des ciseaux, enroule un morceau de tissu puis fait fondre une coupelle en plastique dessus pour réaliser un manche rigide.
Bilal #Taghi raconte comment la lame a transpercé la gorge du premier surveillant attaqué. "J'étais surpris, je ne savais pas à quoi m'attendre".
Présidente : "est-ce que vous avez eu l'intention de tuer [les deux surveillants]?"
Bilal #Taghi : "oui"
Une ficelle artisanale de 40 centimètres de long est retrouvée sur Bilal #Taghi
Il a expliqué avoir eu le projet de tuer un 1er surveillant, puis d'attacher un 2e surveillant pour le tuer par la suite
Interrogé sur la taqqiya [la stratégie de dissimulation prônée par l'état islamique], Bilal #Taghi répond : "quand j'étais en détention en Turquie, j'étais en contact avec mon frère. Il m'a dit que quand je serai en prison en France, il fallait que je me fasse discret."
Présidente : "est-ce que aujourd'hui vous condamner les attentats?"
Bilal #Taghi : "complètement, mais à vrai dire peu importe ce que je dirais, je serai vu sous le prisme de la taqqya, la dissimulation."
La présidente rappelle que lorsque le juge d'instruction lui a demandé s'il voulait recommencer, Bilal #Taghi répond "pour le moment je me contiens car j'aimerais avoir des parloirs sans vitres avec ma mère. Pour le moment, je n'ai pas de projet particulier."
Qu'est-ce que vous pensez aujourd'hui de votre passage à l'acte ?
Bilal #Taghi : "je le condamne fermement et encore les mots sont faibles. J'ai gâché leur vie, j'ai gâché celle de la famille. Pourquoi ? Je ne sais pas."
Bilal #Taghi : "j'ai questionné l'imam sur le sens du califat. Il m'a expliqué que c'était n'importe quoi, que même à l'époque du prophète, des musulmans vivaient chez les chrétiens."
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Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."
Retour au procès dit du #VioleurdeTinder devant la cour criminelle départementale de Paris.
Salim Berrada, ancien photographe de mode, comparaît depuis hier pour les viols et agressions sexuelles de 17 jeunes femmes qu'il avait contactées pour de séances photo.
Cet après-midi les premières parties civiles témoignent à la barre. Louise (le prénom a été modifié) a tout d'abord raconté l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie de l'accusé. "Soudainement, il s'est jeté sur moi, il m'a embrassée avec la langue. Je ne voulais pas"
A la barre en ce moment, Caroline, maquilleuse qui a travaillé avec l'accusé.
"Avec l’affaire Salim Berrada, il y a eu un avant et un après : les gens ont commencé à parler"
"C’est un peu le #MeToo de la photographie ?" relève le président.
- C’était avant MeToo, mais oui.
Bonjour à tous,
Palais de justice de Paris, île de la Cité.
Dans la (petite) salle Diderot s'ouvre aujourd'hui le procès de Salim Berrada, ancien photographe de mode de 38 ans. Surnommé le #VioleurdeTinder , il comparaît pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes.
L'accusé, petites lunettes rondes, coupe afro, collier de barbe, est installé dans le box vitré.
Il avait été remis en liberté après un peu plus de deux ans de détention provisoire ... avant d'être réincarcéré à la suite de nouvelles plaintes pour viol.
Sur les bancs de bois de la salle d'audience criminelle départementale, plusieurs parties civiles. Ce femmes qui ne se connaissaient pas dénoncent toutes un scénario très similaire sur ces rendez-vous pour une séance photo qui ont tourné au viol.