B. #Griveaux a renoncé à participer aux municipales à Paris suite à la diffusion d'images à caractère sexuel. Mais saviez-vous qu'au Moyen Âge, certains dirigeants au contraire exhibent fièrement leur sexe... ? Un thread ⬇️ #histoire#medievaltwitter
Au XVIe siècle, le peintre florentin Bronzino peint un tableau pour l'amiral de Gênes Andrea Doria. Celui-ci vient de remporter une victoire sur les Ottomans et demande à être représenté sous les traits de Neptune #modeste
Le peintre s'exécute et représente Doria vêtu d'un mince tissu drapé sous ses hanches... Et même très en dessous des hanches... Vous noterez que le peintre prend soin de laisser discrètement dépasser la base du sexe de l'amiral, qu'une touche de lumière met bien en valeur !
Ici, l'exhibition du sexe est une façon de mettre en avant la virilité de l'homme, donc la puissance militaire et maritime de l'amiral, et, à travers lui, de Gênes toute entière.
Une exhibition déplacée ? Pas à l'époque, car la mode vestimentaire masculine est alors aux chausses très moulantes, avec une braghetta amovible, souvent en couleur, servant à souligner clairement le phallus #encoremodeste
Ces braghette sont toujours proéminentes. Parfois, on y incorpore des poches pour y ranger des lettres, un mouchoir ou même... un fruit !
Colorées, ornées de décorations, ces braghette servent à attirer l'attention sur le sexe masculin. Comme dans le portrait de l'amiral, il s'agit de mettre en avant sa virilité, et par-là sa puissance sociale, politique ou militaire.
Mais l'exemple contraire existe aussi. Pour se moquer de quelqu'un, on peut l'affubler d'un phallus ridicule, trop petit, trop fin ou trop mou... C'est le cas par exemple de Joseph, l'époux de Marie, une vierge qui le reste après son mariage : le saint est donc très souvent moqué
Chez le Maître de Memphis par exemple, saint Jean-Baptiste enfant place sa fine croix en bambou de sorte que l’objet rappelle visuellement le sexe en érection que le vieil homme n’a pas ! L’idée étant de souligner l’impuissance de Joseph, considéré comme cocu...
On voit ainsi que le sexe tient une place de choix dans les images médiévales, que ce soit pour valoriser ou pour dénigrer un homme. Aujourd'hui, même si les modalités de diffusion de ces images sont radicalement différentes, le sexe exhibé demeure une arme politique efficace...
Connaissez-vous les 7 péchés capitaux ? C'est comme les 7 nains, généralement on en oublie un...
En 1475, un enlumineur propose une superbe version illustrée dans un Livre d'heures copié à Poitiers (@MorganLibrary MS M.1001).
Un thread ⬇️!
On commence par l'orgueil, en latin "superbia". Le péché est représenté par un beau jeune homme s'admirant dans un miroir, monté sur un lion. En bas, le démon associé au péché est Lucifer, pointant vers une femme dédaigneuse et méprisante...
Numéro 2, l'envie. Incarné par Belzébuth, ce péché est symbolisé par la pie (oiseau voleur) et, en bas, par des gens qui convoitent le bien d'autrui.
Au XVe siècle, on se met à imprimer un peu partout en Europe. Mais l'imprimerie coûte cher et se lancer dans l'aventure exige souvent de dresser un contrat précis entre imprimeur, auteur, éditeur, libraire... Un thread à partir d'un ouvrage récent ⬇️!
Catherine Rideau-Kikuchi édite ici des contrats d'imprimeurs, trouvés dans les archives de plusieurs villes du nord de la péninsule italique, entre 1470 et 1528. Bravo à l'autrice car les recueils de sources sont toujours précieux ! @EditionsCG
@EditionsCG Ici, focus sur un contrat du 22 mai 1499, conclu à Bologne entre Filippo Beroaldo, humaniste, professeur de rhétorique à l'université, et Benedetto di Ettore Faelli, libraire et imprimeur.
Le plus souvent, on y représente des animaux plus ou moins fantastiques et des scènes du quotidien.
Mais, quand on y regarde de près, on s’aperçoit que ces scènes cachent parfois... des violences sexuelles. Un thread ⬇️!
Je vulgarise ici un excellent et passionnant article écrit par @M_PerezSimon et Delphine Grenet @Grenet81020939, dans ce volume. Merci aux autrices qui me l’ont envoyé et ont relu ce fil ! Poke @RCPPMassoc
@M_PerezSimon @Grenet81020939 @RCPPMassoc Les autrices rappellent que ces scènes de violence n’ont le plus souvent pas été vues ni nommées par les chercheurs. Ainsi de cette sculpture de cheminée de Bruges, intitulée « scène de séduction », alors que les gestes de la femme montrent qu'elle repousse une tentative de viol.
Au VIIIe-IXe siècle, les conquêtes arabes balaient la planète. Une question se pose aux gens : faut-il se convertir ? Au milieu du IXe siècle, Hunayn ibn Ishaq, un médecin chrétien de la cour du calife, distingue 6 raisons de se convertir à l'islam. Un thread ⬇️!
Je tire ce thread du livre suivant : Etienne de la Vaissière, Asie Centrale 300-850 (@BellesLettresEd), plus précisément p. 452-457 !
@BellesLettresEd 1/ La force. Lors des conquêtes, les conquérants imposent souvent l'islam à la pointe de l'épée. Mais cela ne dure pas, et ensuite on n'a aucune trace de violence d'Etat généralisée. L'apostasie est en théorie punie de mort mais c'est rarement appliqué.
C'est en forgeant qu'on devient... forgeronne ! Eh oui, au Moyen Âge, on rencontre des femmes forgeronnes dans les sources : pas dans la fiction, dans la vraie vie. Des femmes qui travaillent le fer et le feu, fabriquant armes et outils...
Un thread ⬇️!
Ces forgeronnes sont peu nombreuses. C'est logique. Les sources médiévales s'intéressent le plus souvent aux hommes, aux chefs de famille, et par ailleurs les femmes sont exclues des guildes ou corporations, et donc des sources de ces institutions.
Mais on en croise de temps en temps ! Ainsi de cette "Alice la Haubergière", c'est-à-dire littéralement "la fabricante de hauberts", active dans les années 1300-1310 à Cheapside (Angleterre), ou de "Eustacha l'Armurière", active en 1348.
Y a-t-il un "techno-féodalisme" ? Cette comparaison est très présente en ce moment...
Petit fil pour montrer 1/ pourquoi le concept est peu pertinent scientifiquement et 2/ pourquoi cette comparaison s'inscrit dans une histoire longue du médiévalisme ⬇️
L’hypothèse du "techno-féodalisme" : l'économie numérique a régressé vers des sites privés, qui seraient en fait de nouveaux « fiefs », dirigés de manière autoritaire par des patrons (= les nouveaux seigneurs), imposant leurs outils aux usagers (= les nouveaux serfs).
Selon ces deux auteurs en particulier, cette nouvelle économie serait "féodale" car articulée autour de la recherche d'un monopole et d'une rente, et pas du profit. Les techno-seigneurs (= Musk) toucheraient une rente, tout en se déconnectant du système de production.