C'est aussi le bon moment puisqu'on est en pleine Semaine Sainte, c.à.d. qui précède Pâques
Florus de Lyon on connaît pas bien ses dates, il est actif à Lyon vers 825-855.
Mannon de Saint-Oyen est mort le 16 août 893. Il a copié ce manuscrit en 848, d'après certains textes du manuscrit (ici f.75v).
Florus a puisé dans le manuscrit de la Vallicelliana des textes et instruments techniques pour faire un gros tuto “Calcule toi-même ta date de Pâques”
Sauf, ben… quand on les connaît pas.
Un an plus tard, thèse finie et soutenue youpi, on s'y remet.
C'est génial. Mais c'est pas complètement complètement simple.
Un jour dans un papier l'auteur écrivait: “An immense cloud of dust has been raised over the Pascal question…
… or rather, the Pascal questionS.”
J'oublierai jamais.
Et il l'a jamais publiée.
(détour entièrement, euh, calculé, hum hum)
👋👋
D'abord, l'article de Turcan-Verkerk sur Mannon de Saint-Oyen (1999) est libre sur @PerseeFr, mais l'autre (Florus préparant son recueil, 2003) est derrière un paywall. Une version libre est téléchargeable ici ➡️ academia.edu/10971452
1° Qu'en effet les spécialistes ne connaissaient pas ce texte (toujours la crainte d'avoir mal cherché — je l'ai toujours)
2° Qu'ils tomberaient de leur chaise en le lisant
Et elle m'a sorti un texte de saint Augustin qui correspondait pile.
Moi : 🤯
Je sais pas si vous situez bien le niveau de balèzitude, là : il est très très haut.
Donc j'avais effectivement mal cherché 🤪
À propos du passage qui nous intéresse (“Sent. 2” pour lui), Dolbeau conjecture que ce n'est pas quelque chose qu'Augustin a écrit, mais quelque chose qu'il a emprunté à un autre texte, perdu : (p.125)
On s'est esquintés ensemble sur les difficultés du latin et sur la traduction française, et on n'était pas trop de deux.
Bref. J'y serais jamais arrivé sans elle. Complémentarité parfaite.
Si tu fêtes pas Pâques le VRAI JOUR, tu fêtes pas le VRAI CHRIST. ➡️🔥🔥🔥
En réalité on peut très bien imaginer un calendrier lunaire strict, sans correction périodique : p.ex. celui de l'Islam. Mais dans le christianisme cette idée n'est pas envisagée.
(J'exagère à peine. Ça l'énerve vraiment ce truc.)
Timothée :
Ce qui est intéressant, c'est que ce n'est *pas* cette coutume qui l'a emporté.
À partir de la 2de moitié du 3e siècle, des penseurs chrétiens se mettent à critiquer le système de l'embolisme. Pas du tout pour les mêmes raisons que plus haut.
C'est pas forcément gênant, mais ça a gêné.
Une des questions abordées par le concile était la manière de fixer la date de Pâques, pour résorber certaines divergences.
C’est le problème de l’embolisme.
Et mes remerciements pour tous vos commentaires, que je regardais défiler d'un œil, et qui m'ont bien soutenu dans cette longue course !