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Suite à des recherches, je viens de tomber sur cette vidéo de 2017 de Mathilde Larrère concernant les guerres de Vendée et je vais y revenir très longuement. vimeo.com/244333927
Long thread pour vous expliquer pourquoi, Mathilde Larrère sous couvert de « scientificité » et de « rigueur historique » commet elle aussi de nombreux raccourcis voir révisionnismes afin de minorer les crimes commis en Vendée militaire.
Elle va développer 4 grandes affirmations dans la vidéo :

La 1ère affirmation est que la Vendée ne correspond à aucun territoire et les vendéens à aucun peuple déterminé (il est vrai que le sentiment d’appartenance à l’identité vendéenne fut surtout forgé après la révolution)
La 2nde , qu’il n’y a jamais eu d’appel à exterminer les vendéens au sens littéral.

La 3ème, qu’il n’y a eu aucune planification mais seulement des actions ponctuelles de généraux en roue libre et sans aucun ordre du pouvoir central.
La 4ème, que les massacres, même terribles, n’avaient rien d’exceptionnel et qu’ils étaient comparables aux massacres habituels commis à la même époque par les armées.
Larrère dès la 1ère minute de la vidéo dénonce à juste titre les erreurs et contrevérités du livre de Buisson sur les guerres de Vendée.

On notera la grimace & les guillemets avec les doigts au moment de parler du génocide vendéen afin d’afficher son mépris pour cette expression
S’il est vrai que l’immense majorité des historiens contestent, sans doute à juste titre, l’expression génocide vendéen, nous verrons que les arguments utilisés par Larrère sont pour beaucoup très critiquables.
Chose intéressante, elle annonce à la 2ème minute que la présentation des faits qu'elle va faire s’appuie sur les « travaux d’historiens spécialistes de la question qui travaillent à partir d’archives, qu’ils recoupent, qu’ils contextualisent suivant une démarche scientifique»
Larrère présente Jean Clément Martin qui est incontestablement un grand spécialiste des guerres de Vendée comme sa très riche bibliographie peut en témoigner.
Il n’est toutefois pas le seul universitaire, historien à s’intéresser à la question vendéenne et à avoir produit quelques œuvres intéressantes. On peut citer Alain Gérard, Pierre Marambaud, Gaborit, Jacques Hussenet, Nicolas Delahaye…
Larrère introduit le contexte « une défaite des révolutionnaires, signifierait « la fin des droits de l’homme, la fin de l’égalité, la fin des libertés, la fin des politiques sociales ».
Le problème étant qu’à ce moment là, ces belles idées se révélaient être très peu perceptibles pour de nombreux français qui voyaient leur quotidien se dégrader. Et quel prix à payer ?
Jusqu’à la 5ème minute, pas grand-chose à redire, elle est assez factuelle et les critiques sur le livre de Buisson sont légitimes mais arrive à ce moment là le premier drame.

1ère idée : La Vendée ne correspond a aucun territoire et n’a pas d’identité
Larrère explique que « Les Montagnards par leurs discours vont construire cet ensemble éparse de révoltes anti-révolutionnaires, disparates, sans unité qu’ils appellent « la Vendée » et qu’ils présentent comme le symbole de la contre révolution. »
« Pour les révolutionnaires, la Vendée n’est pas un espace clairement délimité » « ce n’est pas un groupe ethnique, ce n’est pas un groupe religieux, ce n’est pas un groupe régional »
Il est vrai que la Vendée Militaire a des contours flous. Elle ne correspond pas à un territoire administratif précis ni culturel bien affirmé. Toutefois, il suffit de s’intéresser à la géographie pour remarquer un trait caractéristique du pays insurgé, le bocage.
Ce bocage a une influence qui ne doit pas être négligée. Peu de grandes villes, de nombreux bourgs peu distants les un des autres, des seigneuries assez modestes, un territoire constellé de petites paroisses et de champs bordés de haies.
Ces spécificités régionales ont forgé une partie de l’identité des paysans qui y vivent. La question de l’identité pré révolutionnaire de ce territoire reste compliquée à saisir mais André Siegfried associait le granite à la droite conservatrice &le calcaire à la gauche patriote
ce qui revenait à opposer les paysans du bocage aux habitants des « openfields » ou plaines. Pour lui, l’Ouest insurgé à une identité fondée sur le paysage façonnant meurs et attitudes politiques.
Nous retrouvons assez bien cette distinction en Vendée. Bocage et granite en Nord vendée, Openfield et calcaire au sud de Chantonnay avec les villes patriotes de Fontenay ou Luçon. Les Deux-Sèvres ne font pas exception avec l’insurgée Bressuire au Nord et la patriote Niort au Sud
Enfin, il est nécessaire d’évoquer le serment d’allégeance à partir de janvier 1791 que doivent donner les prêtres au nouveau régime. Alors que Vendée et Deux-Sèvres appartiennent historiquement au Poitevin & pouvaient être considérées comme proches culturellement des Charentes
une profonde division se fait jour. Dans le nord Charente et certaines parties du Poitou, jusqu’à 80 % des prêtres ont prêté serment. Ce chiffre s’effondre à moins de 15 % dans le nord Vendée et Deux-Sèvres et ne dépasse jamais 40 % dans toute la future "Vendée militaire".
qui comprend le sud de la Loire inférieure, le bocage vendéen, le nord deux-sévrien et les mauges en Maine et Loire. Le choix des prêtres est très révélateur de l’opinion politique locale et cela dès 1791 alors que le territoire n'avait jamais contesté la révolution jusque-là.
Même si cet examen cartographique & identitaire ne suffit pas à expliquer les causes de l’insurrection, il en révèle quelques pistes partielles et ne permet plus d’affirmer que la Vendée est seulement un « ensemble éparse de révoltes anti révolutionnaires, disparates, sans unité»
Si La Vendée militaire, ce « pays de brigands » n’avait pas d’existence administrative, un sentiment communautaire fort unissait ce territoire bien avant 1793.
De plus, ce territoire a été assez correctement délimité par Turreau lui même au moment de lancer ses 12 colonnes infernales. Les villes insurgées étaient connues, les territoires « contre révolutionnaires » identifiés.
Les colonnes infernales épousent plutôt bien les contours du territoire insurgé Vendée militaire qui lui même se rapproche fortement des limites du bocage même si quelques rares communes patriotes pouvaient se trouver à proximité.
Si ce territoire insurgé n’était qu’un symbole au début de l’insurrection vendéenne, il est devenu de plus en plus en plus palpable au fur et à mesure de la répression.
2ème grande affirmation de Larrère : « on appelle pas à exterminer la Vendée, pas la vendéens mais les brigands de vendée ».
« Et pas tous, il y a des décrets qui disent qu’il faut mettre à l’abri les « bleus vendéens », ceux qui ne sont pas royalistes et mettre à l’abri les femmes enfants et vieillards, ce qui sera fait ».
Elle fait référence au décret du 1 août 93 mais ns pouvons aussi rajouter les ordres du 19 janvier de Turreau, «hommes,femmes&enfants en qui le général reconnaîtra des sentiments civiques, &qui n'auront pas participé aux révoltes des brigands de la Vendée devaient être épargnés»
Il faut toutefois préciser que les colonnes ne partirent pas toutes de la zone insurgée et allaient traverser des communes bleues ou appartenant à la zone "tampon".
De plus, Turreau savait que des municipalités, des gardes nationales avaient été réorganisés notamment par les réfugiés revenus au pays qui était jusqu’alors tenu par les rebelles avant le désastre de la campagne d'Outre-Loire.
Mais une fois ces zones patriotes traversées, les ordres s’appliquaient autrement : il fallait exécuter les brigands (homme, vieillards, filles, femmes et enfants) trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, ainsi que toutes les personnes «seulement suspectes»
Oubliés donc les femmes, les enfants et les vieillards épargnés et évacués suite au décret du 1er août pour laisser place à l'exécution de toute personne « seulement suspecte ».
Le terme est imprécis, et pour mieux saisir son sens, il faut se pencher sur ce qu'on pouvait à l'époque dire de la population habitant sur le territoire dit de la Vendée.
Turreau lui même dans ses Mémoires écrivait :
"Les rebelles tiraient de très grands avantages des dispositions amicales des habitants restés dans la Vendée. Trop lâches pour prendre les armes avec eux, ils n'en favorisaient pas moins secrètement leur cause ;
ils étaient les espions du parti : les femmes, les enfants même étaient des agents fidèles et intelligents qui instruisaient à la minute les chefs des rebelles des moindres mouvements de l'armée républicaine"
Cette opinion sur les « brigands vendéens » était très antérieure à la campagne des colonnes infernales.
Ainsi, un député du Maine-et-Loire déclarait à la Convention, le 27 avril 1793, soit seulement un mois après le déclenchement de l’insurrection : « L’ennemi que nous avons ne peut se calculer en nombre ; c’est tout la population des campagnes de la partie insurgée. »
Barrère, évoquait, parlant de la Vendée : « Sa population parricide et coupable » et renchérissait 1er octobre suivant, avant de faire ordonner à nouveau l'extermination des « brigands » : « La population entière du pays révolté est en en rébellion et en armes »
Garrau, Francastel&Hentz écrivait le 19 fév 1794 au Comité de salut pub, suite à leur entrevue ac Turreau «Il faut se faire 1autre idée des rebelles que celle que l’on a eue jusqu’ici; c’est que tous les habitants qui sont à présent dans la Vendée sont des rebelles très acharnés»
Pour Carrier qui s’est rallié au plan de Turreau après avoir hésité avec celui de Kléber, dans son discours du 21 février 1794 à la convention,Il n’est absolument plus question d’épargner femmes et enfants...
"Qu'on ne vienne pas ns parler d'humanité envers ces féroces Vendéens; ils seront tous exterminés. On vous a parlé des femmes de la Vendée. Ces femmes sont toutes des monstres. Dans ce pays,tt a combattu contre la République. Les enfants de 13 à 14 ans portent les armes contre ns
des enfants en plus bas âge encore sont des espions des brigands.
Je ne connais de patriotes que ceux qui ont fui de la Vendée et qui ont combattu avec nous. Le reste est brigand, et ceux-là doivent tomber sous le glaive de la loi. Tuez donc tous les rebelles sans miséricorde !"
Il est important de contextualiser mais le discours de Carrier ne demande pas d’intenses efforts d’interprétation.
3ème grande idée/affirmation de Larrère : A 6min 30, un autre gros morceau de révisionnisme. L’idée est claire , oui , il y a des massacres mais ils n’étaient pas planifiés et étaient l’œuvre de généraux locaux sans concertation.
« Des officiers incontrôlables et incontrôlés qui prennent seuls les décisions » en prenant l’exemple de Turreau « qui lance les colonnes infernales contre les vendéens. »
Et des soldats peu formés qui commettent des « Des massacres atroces mais qui sont le lot de tous les conflits de l’époque moderne . Cette évidence ne l’était pas pour Haxo qui refusa d’appliquer strictement les ordres de Turreau. «Nous sommes des soldats pas des bourreaux !
Larrère fait ensuite un choix étrange pour démontrer le caractère incontrôlable des forces armées, celui de citer le Général Westermann qui a, il est vrai, commis des atrocités en Vendée mais qui n’a pas participé aux colonnes infernales
qui ont eu lieu après le quasi anéantissement de l’armée catholique et Royale. C’est pourtant seulement l’épisode des colonnes infernales qui pourrait être considéré comme génocidaire et qui a fait l’objet d’une véritable planification.
De plus, la citation est un faux du monarchiste Crétineau Joly, selon l’historien Alain Gérard. Le recoupement des sources n’était semble t-il pas suffisant !
Elle affirme aussi qu’il n’y a eu « aucune organisation des tueries,aucun ordre de tuer un groupe ethnique que seraient les vendéens, aucune planification »
Tout d’abord, il y a bien eu planification des massacres. Deux plans furent proposés au comité de Salut Public. Celui de Kleber qui considérait que l’on pouvait pacifier la Vendée en empêchant ce qui reste de "l'armée de brigands" d'obtenir des munitions et des vivres
et en gagnant la confiance des populations en exigeant des troupes une grande exemplarité. Pour lui, prolonger la guerre est inutile. « les rebelles n'ont plus de canons et très peu de munitions.»
«On ne doit plus les considérer comme formant un corps d'armée contre lequel il soit besoin d'employer de grandes opérations militaires qui, par les lenteurs que [...], ne serviraient qu'à prolonger la guerre.»
«Il en résulterait peut-être encore que l'on forcerait tous les paysans de l'intérieur qui ne demandent plus que la paix à se réunir en masse et l'on verrait une nouvelle armée se former dans la Vendée.»
Et le plan de Turreau qui visait l’ensemble de la population du «pays insurgé»

Le 25 déc 1793, Turreau demande une 1ère fois au Comité de Salut Public «s’il approuve le plan qu’il a conçu de traverser la Vendée sur douze colonnes pour assurer l’anéantissement total des rebelles»
Turreau est nommé général en chef de l’Armée de l’Ouest, il construit l’opération et met au point l’organisation des troupes, les itinéraires, les méthodes à employer.
Le plan prévoit que l’une des armées marchera d’est en ouest, alors que la seconde viendra face à elle, en partant de l’ouest. Chacune de ces armées sera constituée de six divisions… Ainsi douze colonnes marchant en même temps et dans chaque sens.
L’objectif ? Faire de la Vendée «un désert de terres brûlées, de chaumières détruites, de châteaux en ruines, de corps mutilés que survoleront des corbeaux et que dévoreront les loups» Joseph-Pierre-Marie Fayau
Le 16 janvier 1794, Turreau écrit aux représentants du CSP : “Mon intention est bien de tout incendier, de ne réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles.
"Mais cette grande mesure doit être prescrite par vous, je ne suis que l'agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter ds cette partie. Vous devez également prononcer d'avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté"
"S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité."
Extrait du discours de Barrère «Le comité, dans un rapport, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle des Vendéens, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leurs récoltes.»
«C'est dans les plaies gangreneuses que le médecin porte le fer. C'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé, que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. Détruisez la Vendée, et vous sauvez la patrie.»
Instructions de Turreau à ses généraux «Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises pr se révolter contre lr patrie, seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles,femmes &enfants qui seront dans ce cas»
«Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées. [...] Tous les villages, métairies, bois, genêts et généralement, tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes»
Voici les ordres du général Grignon à ses troupes le 20 Janvier 1794 . «Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d’être brûlé, et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d’habitants sur votre passage.
«Je sais qu'il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays ; c'est égal, nous devons tout immoler»

Et la majorité des généraux ont bien respecté les ordres de Turreau…
Nous pouvons classer les généraux des colonnes infernales en 4 catégories.

Ceux comme Haxo, Cambray, Vimeux qui ne commettent pas d'exactions. Les révolutionnaires avaient déjà reproché à Haxo ses méthodes manquant d’énergie. On l’accusa d’être royaliste.
D'autres ont des scrupules, obéissent à regret, et contestent le plan de Turreau (Duquesnoy, Bard et Duval).

Plusieurs autres exécutent les ordres sans discussion (Bonnaire, Caffin, Boucret, Dufour, Rademacher et Legros),
enfin certains comme Grignon, Cordellier, Huché et Amey font preuve d’un grand zèle dans l’application des ordres
Le 6 février, Cordelier écrit au général Turreau : "j'ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger par le fer &le feu les endroits que j'ai rencontrés sur ma route, car indépendamment que tout brûle encore,j'ai fait passer derrière la haie environ 600 particuliers des 2 sexes"
4ème idée de Larrère : Des massacres pas si exceptionnels

«  Des massacres atroces mais qui se sont le lot de tous les conflits de l’époque moderne »  « C’est le lot des guerres de la période, on a les même pendant la guerre de 7 ans,
on a les mêmes lors des dragonnades contre les camisards, on a les mêmes lors de la conquête de la corse en 1769»
Pour la conquête Corse, que ce soit la bataille de Ponte Novu ou la révolte de Niolo qui sont les deux faits les plus marquants, la comparaison ne tient tout simplement pas.
La bataille de Ponte Novu a fait le même nombre de victimes dans les deux camps (entre 300/400 et 900/1000 victimes) et quasiment que des militaires/révoltés. On peut le comparer aux massacres ayant eu lieu pendant la virée de Galèrne mais certainement pas aux colonnes infernales
Il y a eu toutefois une répression comme celle après la révolte de Niolo. Elle a conduit à l’exécution de 11 personnes & la déportation de 50 autres après un procès vite expédié. Exclusivement des hommes ayant participé à la révolte. Sans comparaison avec les massacres en Vendée
Pour les dragonnades contre les camisards, on peut comparer les colonnes avec le plan de Basville dans les Cévennes.

Toutefois avant que les troupes n’incendient les paroisses afin d’isoler les camisards et qu’ils se retrouvent sans ressources, les habitants des Cévennes
reçoivent l'ordre de rassembler leurs meubles, bestiaux & de gagner villes et bourgs surveillés par les royaux. Même si des crimes de guerre furent commis contre des civils, l’idée est surtout d’empêcher les camisards d trouver vivres et ressources afin de les obliger à capituler
L’estimation la plus élevée pour les pertes civils et militaires des deux camps est de 14 000 victimes après 2 ans de combats.
Les généraux républicains les plus zélés, ne cherchent pas à faire capituler les vendéens mais à les détruire et ils ne faisaient plus aucune différence entre hommes en armes et civils, femmes,enfants.
Comme nous l’avons vu, les exactions commises par les colonnes sont terribles quand les généraux appliquent strictement les ordres de Turreau. L’idée était bien d’exterminer la totalité de la population qui se trouvait encore en pays insurgé.
Les estimations des seuls victimes civiles des colonnes infernales vont de 30 000 à 50 000 personnes mais la lenteur des troupes permettait aux habitants de s’enfuir rendant bien plus compliqué l’extermination de la population du territoire insurgé .
Les colonnes débutent vers le 20 janvier mais dès mi avril, devant l’échec de son plan et les critiques de plus en plus nombreuses, Turreau allège les ordres. Il n’est plus demandé de tout incendier et les massacres se font beaucoup plus rares.
L’essentiel de ces 30 000 exécutions ont eu lieu en seulement 3 mois environ.

Lequinio qui n’était certainement pas un tendre est un des nombreux républicains ayant dénoncé les horreurs et les erreurs du plan de Turreau.
Pour la répression anglaise en Irlande. La simple comparaison devrait faire réfléchir Larrère. On parle d’une des plus violentes et terribles répressions ayant eu lieu en Europe. D’ailleurs, les nationalistes irlandais et certains historiens parlent d’holocaustes...
Je ne sais pas s’ils ont raison mais ce qui est certain, c’est que la répression anglaise marque durablement l’histoire collective irlandaise. Utiliser les mêmes méthodes que les anglais pour défendre « la liberté, l’égalité, les avancées sociales » cela devrait poser question.
Pour Larrère, les massacres ne seraient donc pas une exception mais la seule exception concerne « les lectures erronées sur la vendée » en prenant exemple les monuments, lieux mémoriels d'associations locales et identitaires.
C’est oublier qu’en Corse aussi, les plaques et monuments se sont multipliés pour se souvenir des crimes commis par les troupes françaises.
Que L’Irlande est constellée de monuments et fresques et le traitement de la question de la répression par les anglais de la Grande Rébellion de 1798 est lui aussi sujet à d’intenses controverses et de présentations partisanes des faits.
Ce trop long thread se termine enfin, j’espère ne pas avoir fait d’erreurs (j’ai plusieurs fois changé mon texte après la découverte de nouveaux documents et sources) et que vous avez appris de nombreuses choses.
Pour résumer dénoncer les « lectures erronées sur la Vendée » est une bonne idée, mais affirmer baser ses propos sur des sources recoupées et un travail de recherche scientifique n’empêche pas de commettre à son tour de nombreuses erreurs.
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