Synthèse de J. Tainter (son livre "L’effondrement des sociétés complexes"): Le poids du financement de la complexité sociale (infrastructures, contrôle social, etc.) augmente à mesure de de l’étendue et du nombre des populations, de leurs divergences d’intérêts et de sensibilité.
Dans un premier temps, l’accès à des ressources accessibles, abondantes et peu couteuses (énergie, conquêtes, etc.), permet de ne PAS faire peser le coût de cette complexification aux membres de la société. A ce stade, ce processus leur semble profitable.
Puis à mesure de la raréfaction des ressources accessibles et peu couteuses et de l'absence de nouveaux espaces à piller, le poids des coûts de fonctionnement du « vivre-tous-ensemble » pèse d’avantage sur ses membres et justifie une augmentation de la pression fiscale.
Le prix du maintien de la complexité dans une société étendue, hétérogène et complexe sans nouvelles ressources accessibles, entraine une dégradation progressive des services et avantages fournis par les institutions, tandis que la pression fiscale continue elle de croître.
Pour empêcher sa désagrégation, l'incivilité et l'individualisme, le cœur du pouvoir renforce ses moyens de coercition ou de contrôle (armées, éducation, propagande "tous-ensembliste" et doit diminuer la liberté de ses citoyens et s’attaquer aux regroupements communautaires, etc.
Mais ces coûts de fonctionnement supplémentaires pèsent à nouveau sur ses membres en même temps qu’ils renforcent les oppositions et les sécessionnismes. Les manipulations monétaires, financières et l’endettement augmentent pour financer un système structurellement déficitaire.
Des parties de plus en plus nombreuses de la société n’ont plus intérêt à se maintenir dans l’organisation (pertes de liberté, pression fiscale, etc.). La société se disloque dans des ensembles en concurrence, inaugurant de nouveaux cycles économiques et civilisationnels.
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