La violence est un sujet chez les soignants.
L'autocritique fait partie du processus d'analyse d'un passage à l'acte. C'est inévitable.
L'idée de poursuites judiciaires ne leur semble pas, dans l'ensemble, très satisfaisante.
J'ai eu connaissance d'une trentaine de plaintes déposées. Aucune n'a abouti. Aucune audience devant un tribunal, aucune condamnation.
Il n'aura ni conseil, ni assistance, ni soutien.
S'il est condamné, la direction se chargera de l'achever.
J'ai également travaillé dans un service d'urgence où la police intervient plus facilement.
Tacitement on se surveille les uns les autres pour que ça ne dérape pas.
Il n'y a pas de "ouais mais le contexte" ... ça tombe direct.
Normal.
Nous sommes des professionnels dans un hôpital, pas des gamins dans une cour d'école.
Si tu n'y arrives plus, tu te fais prescrire un arrêt.
Diplômé depuis 6 mois, je travaillais dans un service de "1ère intention". En gros on recevait les patients en crise.
Et là je me fais agresser, mais un truc solide, 21 jours d'ITT.
Bref quand il me chope j'ai l'impression de passer dans une lessiveuse.
La direction s'exécute mais je dois me rendre à la gendarmerie, pour témoigner. Mais le gendarme m'annonce que je dois déposer moi-même
Je m'exécute, un peu naïf.
Je serais convoqué 5 fois par la suite, le gendarme me mettant la pression pour que je retire la plainte "ça va ruiner votre carrière"
Je réponds "vous êtes gendarme, c'est normal que vous preniez des caillasses de temps en temps"
Ma plante n'a jamais abouti.
Il est pas né le gars qui me fera à nouveau déposer une plainte.