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Je vais étrenner mon retour avec un petit thread d'anthropologie-sociologie 😋, qui est assez en phase avec la cause aberrante de ma suspension estivale.
La notion de "racisme systémique" est souvent très mal comprise, alors qu'elle est un constat sociologique indiscutable.
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Je vais étrenner mon retour avec un petit thread d'anthropologie-sociologie 😋, qui est assez en phase avec la cause aberrante de ma suspension estivale.
La notion de "racisme systémique" est souvent très mal comprise, alors qu'elle est un constat sociologique indiscutable.
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Nous sommes tou·te·s conditionné·e·s par notre éducation, c'est-à-dire le contexte social dans lequel nous avons grandi, qui oriente des façons profondes de percevoir le monde, de se formuler des questions, de "lire" des situations, etc.
Ces biais sont normaux, /
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Ces biais sont normaux, /
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... inévitables et ne doivent pas nous faire culpabiliser. L'un des aspects essentiels de l'apprentissage anthropologique est de savoir les admettre et les intégrer - et non pas les effacer car c'est impossible. Nous mettons en place des routines méthodologiques et /
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... cognitives pour les identifier, les limiter et les intégrer. Je le répète : ces biais sont normaux, inévitables, et il n'est pas question de culpabiliser à leur sujet.
Dans une société française construite autour de populations majoritairement blanches, dont les /
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Dans une société française construite autour de populations majoritairement blanches, dont les /
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... savoirs médicaux ont été élaborés par des médecins blancs confrontés à des patient·e·s blanc·he·s, les repères culturels sont ceux de populations blanches. Rien d'étonnant, mais il faut le verbaliser. Plus encore, les recherches médicales ont intégré un biais plus /
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... profond et plus grave, qui dépasse la dimension culture-éducation-ontologie : les savoirs concernent des corps précis, blancs. Les dermatologues, par exemple, savent identifier rapidement une maladie sur une peau blanche... mais ont beaucoup plus de mal à l'identifier /
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... sur une peau noire. Les pédiatres savent identifier rapidement un comportement bizarre chez un enfant blanc, mais ne sauront pas (sincèrement) reconnaître tous les signes anormaux chez un enfant noir. Aucune malveillance, aucun "racisme individuel et conscient". Mais /
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... lorsque ces biais sont niés, lorsque des codes inadaptés à certaines populations leur sont appliqués par ignorance et par inertie culturelle, cela est l'une des caractéristiques du "racisme systémique".
Attention : ce n'est ici que l'une des dimensions du racisme /
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Attention : ce n'est ici que l'une des dimensions du racisme /
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... systémique, celle évoquée dans l'article de mon premier tweet. Il en est de plus complexes, de plus sournoises.
Il peut aussi, paradoxalement, prendre la forme inverse : quand les médecins attribuent abusivement des caractéristiques fantasmées à certaines populations, /
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Il peut aussi, paradoxalement, prendre la forme inverse : quand les médecins attribuent abusivement des caractéristiques fantasmées à certaines populations, /
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... par une sorte d'anthropologie de comptoir (sans méthode rigoureuse ni sources sérieuses), par exemple lorsque certains ont inventé un prétendu "syndrome méditerranéen" qui voudrait que certaines populations en "fassent trop" et exagèrent leurs symptômes. C'est un /
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... biais gravissime, prétendant faussement être une correction d'un biais, qui conduit de nombreux médecins à sous-estimer systématiquement la gravité des symptômes décrits par des personnes noires ou nord-africaines. C'est une forme plus vicieuse (et plus consciente) /
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... de racisme systémique.
Quoi qu'il en soit, lorsque nous baignons dans une culture donnée et que nous propageons (involontairement) un biais raciste systémique, nous ne sommes pas responsables de la "vague de fond" qui a construit ce biais, nous ne sommes pas /
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Quoi qu'il en soit, lorsque nous baignons dans une culture donnée et que nous propageons (involontairement) un biais raciste systémique, nous ne sommes pas responsables de la "vague de fond" qui a construit ce biais, nous ne sommes pas /
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... consciemment racistes. Nous n'avons pas à culpabiliser de l'existence initiale de ce racisme dans notre culture. Mais nous propageons, de fait, une culture raciste, et nous sommes tou·te·s responsables d'arrêter (ou pas) cette propagation.
Nous portons bel et bien /
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Nous portons bel et bien /
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... une double responsabilité : admettre-identifier ce biais raciste, le combattre en nous.
Notre premier devoir élémentaire d'être humain est de l'admettre, de l'identifier. Par exemple, comprendre qu'un enfant noir a 3 fois plus de risques de mourir s'il est soigné par /
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Notre premier devoir élémentaire d'être humain est de l'admettre, de l'identifier. Par exemple, comprendre qu'un enfant noir a 3 fois plus de risques de mourir s'il est soigné par /
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... un médecin blanc, et comprendre qu'il est donc légitime et vital pour des Noirs de pouvoir trouver un médecin noir, qui leur assurera une plus grande sécurité médicale et sanitaire. C'est un fait. Désagréable pour notre égo blanc, mais réel, indiscutable, quantifié.
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... Notre deuxième devoir d'être humain est de tout faire pour réduire ce biais. Dans le cas présent, cela passe par une réforme de l'enseignement médical, intégrant des médecins de diverses origines culturelles, et par une meilleure intégration de la diversité des /
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... morphologies et des types humains dans les programmes de recherche médicale.
Identifier le racisme systémique n'est pas se donner des excuses, mais tout simplement permettre d'ouvrir des champs d'action pour le combattre sereinement. En nous, avant tout.
[17/17 et fin]
Identifier le racisme systémique n'est pas se donner des excuses, mais tout simplement permettre d'ouvrir des champs d'action pour le combattre sereinement. En nous, avant tout.
[17/17 et fin]
Un petit complément sur les limites du "républicanisme de principe" face à l'enjeu de sauver (ou non) des vies humaines.
