Thread by @nourrirlemonde

Pandémie.
La mi-journée est le bon moment pour un thread sur le Covid-19 : je ne vous prends pas à froid au réveil, je ne vous empêcherai pas de dormir (je gâcherai peut-être quelques siestes, désolé).
Cette introduction annonce la couleur : le sujet reste très préoccupant.
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L'inertie, l'habitude, le déni (et l'obsession économique du gouvernement) nous conduisent naturellement à minimiser les dangers et à nous focaliser sur la gêne & les petits tracas occasionnés par les mesures prises. Il est utile de rappeler ce que l'on sait de la maladie /
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... et de sa diffusion, puis les manières de "faire avec".

1) Des morts... mais aussi (surtout ?) des séquelles graves

Lorsque les cas asymptomatiques sont à peu près pris en compte, la létalité du Covid-19 est sans doute entre 0,5 et 1%. Petit rappel élémentaire : si /
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... l'on suppose que 60% des 80 millions de Français·es finiront par l'attraper, cela représente quand même entre 200.000 et 400.000 morts en bout de course. Ce n'est pas une paille !

Mais la plupart des médias négligent l'énorme masse des "survivants" : ils ne s'en /
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... sortent pas indemnes ! Le terrible "angle mort" (sans mauvais jeu de mot) du traitement médiatique du Covid est cet oubli de l'état sanitaire des 99% de celleux qui survivent. Pour un grand nombre d'entre elleux, ce n'est PAS un retour à la normale. Il est urgent /
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... d'arrêter de se cacher derrière son petit doigt : la conséquence peut-être la plus terrifiante de la pandémie actuelle n'est pas la mortalité (pourtant élevée) mais les séquelles chez les survivants. Plusieurs études ont mesuré des lésions pulmonaires et/ou cardiaques /
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... et/ou cérébrales chez la MAJORITÉ des patients apparemment guéris. Je vous rappelle que l'on parle d'une maladie "destinée" à toucher progressivement 60% des Français·es, soit 40 millions de personnes.
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https://twitter.com/DrGomi/status/1299234071885873154

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Quelques références pour les atteintes cardiaques :
jamanetwork.com/journals/jamac…
jamanetwork.com/journals/jamac…
jamanetwork.com/journals/jamac…
Un ex. parmi d'autres : l'équipe de rugby du Stade Français ne pourra peut-être pas reprendre le championnat, car un grand nombre de ses joueurs,
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... pourtant asymptomatiques (oui !) ou avec une forme légère, se sont révélés avoir des lésions pulmonaires préoccupantes, qui interdit la reprise du sport (évolution à suivre, peut-être pire, peut-être cela s'améliorera : impossible de prévoir).
Autrement dit, il est /
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... irresponsable (et extrêmement grave) de ne parler que des morts, et d'occulter ce taux très élevé de séquelles graves voire gravissimes. Le Covid-19 est infiniment plus grave que ce que prétendent quelques statistiques d'hospitalisation. Réveillez-vous !
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En conséquence, oubliez le vieux mythe de "l'immunité de groupe" (ou "immunité de troupeau"). D'une part, l'atteindre suppose accepter de laisser mourir au minimum 200.000 personnes en France, d'autre part l'atteindre n'empêchera pas de laisser sur le carreau au minimum /
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... 10 millions de personnes avec de graves séquelles cardiaques, pulmonaires ou cérébrales. On n'est pas sur des petites proportions, là.

2) Limiter drastiquement la diffusion

Être lucides sur le danger extrême de cette pandémie ne nous oblige pas au pessimisme. /
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On PEUT contrôler sa diffusion et faire en sorte qu'elle ne touche que peu de monde en attendant un traitement efficace (aucune perspective pour l'instant, oubliez les délires frauduleux du professeur Raoult) ou plus probablement un vaccin (de vraies perspectives, dans /
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... un délai d'un an sans doute, peut-être deux - attention à ne pas escamoter l'indispensable délai pour vérifier les effets secondaires).
Pour cela, il faut réduire la transmission. Se laver les mains, oui. Éviter les projections de postillons malades, évidemment. Mais /
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... surtout limiter drastiquement les aérosols.

Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement et les médias ne communiquent pas plus clairement sur ce fait : aujourd'hui, dès lors que les malades ne toussent pas sur les non-malades, la *principale* voie de transmission /
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... du Covid est la respiration (+ la parole, le chant, etc.). Ces aérosols (micro-gouttelettes) sont diffusés *bien au-delà d'un mètre*, et ils *s'accumulent dans les lieux clos*.
C'est pour cela que la règle arbitraire et approximative de la "distance d'un mètre" /
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... n'a en fait aucune utilité dans les lieux clos. Oubliez cette pseudo-distance de sécurité dans les lieux clos, c'est bidon. Elle a un sens dehors (car le vent disperse les aérosols), mais pas en intérieur. En intérieur, il n'y a qu'une seule mesure, simple /
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... et efficace : porter un masque.

LE MASQUE.

En intérieur : tout le temps, toujours. Canicule ? tant pis, mieux vaut un peu de sueur sous le masque qu'être intubé ou avec des séquelles mentales ou cardiaques.

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Rappelons que porter le masque est d'abord une mesure de protection d'autrui. Nous pouvons tou·te·s être porteurs du Covid sans le savoir (la majorité des cas sont asymptomatiques = aucun symptômes visibles, vous êtes peut-être porteur !).
Si un malade sans masque parle /
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... avec un non-malade masqué, seuls 15% des aérosols sont arrêtés. Si un malade masqué parle avec un non-malade non-masqué, 85 à 90% des aérosols sont bloqués. Et s'ils sont tou·te·s deux masqué·e·s, plus de 95% des aérosols sont bloqués, il n'y a pas de contagion.
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Bien sûr, l'on peut regretter (et être un tantinet indigné) qu'au bout de 5 mois aucune équipe de chercheurs n'ait établi (cherché ?) clairement le temps de présence contaminante du sars-cov-2 sur les différents types de surfaces : le savoir permettrait d'affiner (ou de /
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... simplifier) nos routines-barrières envers les objets que l'on touche, les courses que l'on achète, etc. Il y a ici un angle mort ahurissant, tant cela peut être important.
Mais au moins nous savons que le masque, systématique en lieux clos, permet quasiment d'arrêter /
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... la transmission. Et un rappel ne fait pas de mal : j'ai bien parlé des aérosols de *respiration*. Celleux qui portent le masque sous leur nez se moquent du monde. Ils/elles feraient mieux d'assumer en n'en portant pas, plutôt que faire semblant.
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Masque sous le nez = pas de masque. On n'est pas dans une cour de récré, à quoi est-ce que ça rime de faire semblant et de jouer aux idiots ?

3) Et maintenant ?

Même avec le masque, il reste en France des bombes à retardement : les transports en commun, les bars et /
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... restaurants (en salle), et... l'école.

Au printemps, des études ultra-partielles prétendaient que les enfants étaient moins touchés. C'est sans doute vrai. Mais aucune étude n'indique qu'ils soient moins contaminants ! Les enfants "porteurs" du sars-cov-2 vont /
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... souvent développer des formes légères et le plus souvent asymptomatique. Mais ils pourront quand même contaminer leurs camarades de classe, leurs enseignant·e·s, leurs parents. La rentrée des classes est une vraie inconnue, surtout dans un contexte où rien n'a été /
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... anticipé. Ce gouvernement, et notamment J-M. Blanquer, aura des comptes à rendre sur son amateurisme et son déni. Dans les pays voisins, des dispositions drastiques ont été prises pour la rentrée scolaire (réduction des classes, etc.) et des profs supplémentaires ont /
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... été embauchés (84.000 nouveaux profs en Italie). Pas en France.

Au-delà, le taux de reproduction actuel, pourtant pas très élevé en apparence (R = 1,3 ou 1,4), conduit à un doublement toutes les deux semaines : cette croissance exponentielle conduirait à une /
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... situation ingérable (sauf reconfinement drastique) dans deux mois. Le thread que je joins ici est un peu alarmiste et rugueux dans sa forme, mais il souligne des risques sérieux.
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https://twitter.com/Panda31808732/status/1299066862601408514

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Le pire n'est jamais certain. Nous savons que les masques sont un outil performant pour stopper la pandémie (+ lavage des mains etc, bien sûr). Nous pouvons apprendre à "vivre avec" une pandémie à bas bruit en attendant le vaccin. Pour ça, regardons-la en face.
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Erratum et addendum :

1) Évidemment, nous sommes 65 millions de Français·es, et mes calculs sont basés sur ce nombre. Les "80 millions" que j'ai écrit sont une coquille.

2) Depuis quelques semaines, bcp sont dans le déni via "c'est parce qu'on teste plus". Ça ne tient pas, /

... car quand on augmente les tests, on "dilue" et on devrait voir baisser le taux de positifs... or il augmente ! En outre, s'il est vrai que le nb de tests par semaine a augmenté en mai-juin, ce n'est absolument plus le cas depuis 8 semaines - le nb de tests est stable depuis /

... début juillet, or le nombre de cas augmente de plus en plus vite. Donc stop avec ce déni puéril.

3) La forme "mutée" récemment découverte est en fait la forme qui circule en France depuis mars. Même si elle était "moins virulente" que la lignée initialement isolée (ce qui /

... n'est de toute façon pas sûr du tout), cela ne change rien puisque c'est la lignée qui sévit en France depuis le début ! Oubliez ce faux espoir.

Le seul espoir, réel : "vivre avec le risque" en portant correctement et systématiquement le masque, et en étant prudent·e·s.

Un complément indispensable : qui est doit être "responsabilisé", qui peut agir, comment ne pas reproduire les erreurs passées.

https://twitter.com/nourrirlemonde/status/1299343563604602880