On a déjà bcp écrit sur ce terme d’ensauvagement qui vient de l’extrême droite et que reprennent les macronistes. Il m’évoque quant à moi une représentation tristement classique des classes ouvrières par les libéraux au 19e
Au lendemain de la révolte des canuts lyonnais de novembre 1831 qui avait fait trembler dans les salons parisiens, un article retentissant sortait dans le Journal des débats, signé de Saint-Marc Girardin.
Les ouvriers y étaient comparés à des barbares, des sauvages
Les ouvriers y étaient comparés à des barbares, des sauvages
Cela participe d’un discours de déshumanisation qui a pour but de justifier, légitimer la répression féroce, jamais qualifiée de « barbare » en revanche, des mouvements ouvriers, démocratiques et sociaux de la Monarchie de Juillet.
Les journaux de gauche, républicains, démocrates avaient protesté fortement contre cette association. Mais sans que cela ne change grand chose.
Ce n’était qu’un des avatars de l’association des classes laborieuses aux classes dangereuses qui marque tout le 19e sc, est particulièrement présente après la Commune de Paris, et se retrouve au 20e sc (notamment pendant le Front populaire).
évidemment, cette rhétorique sera largement reprise dans le discours colonial, pour "justifier" la colonisation présentée dès lors comme une oeuvre de "civilisation"...
pour en savoir plus, j'avais fait une chronique sur ce thème dans @arretsurimages
arretsurimages.net/chroniques/arr…
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