"SCHÉMA DU MAINTIEN DE L'ORDRE" : TOUJOURS PLUS VITE VERS L’ÉTAT POLICIER
Décryptage d'un rapport alarmant 🔽🔽🔽
Le gouvernement vient de dévoiler un nouveau «schéma national du maintien de l'ordre». Ce document devait être «l’aboutissement d’une réflexion lancée à la suite de centaines de plaintes pour violences policières».
En réalité, le rapport confirme et accélère la fuite en avant totalitaire de l'Etat français. Le texte commence ainsi : «l’infiltration systématique de casseurs au sein des cortèges a conduit les forces à adapter leur doctrine de gestion des manifestations».
Habile retournement : le gouvernement devait modifier le maintien de l'ordre suite aux mutilations de GJ,il annonce exactement l'inverse. Répression judiciaire extrême, surveillance totale, nouvelles armes, arrestations de journalistes et unités anti-terroristes contre les manifs
➡️ ARRESTATIONS DE MASSE ET RÉPRESSION JUDICIAIRE
Le doc promet d'abord une «plus grande mobilité des forces, pour mettre fin aux exactions et interpeller les auteurs de violences». Donc + de charges, + d'attaques de cortèges, + de manifestants traînés au sol, + d'arrestations.
Le rapport met en avant la «réactivité en recourant notamment à des unités spécialement constituées disposant de capacités de mobilité élevées». Donc les policiers les + violents : BAC, BRAV, et unités de type RAID déjà déployées sur certaines manifs pour aller au contact.
«Une attention particulière doit être portée à la dimension judiciaire des opérations», avec des équipes de magistrats directement intégrées au maintien de l'ordre dès les manifs. La fin officielle de la prétendue séparation des pouvoirs.
Un accent est mis sur «la préservation des traces ou indices» notamment par «la police technique et scientifique» et «le déploiement de moyens vidéo systématique». Les opposants traités avec les moyens du crime organisé, la haute technologie et une efficacité absolue.
On est bien loin de la réactivité face aux agressions sexuelles et sexistes !
Toujours dans le domaine judiciaire, le document préconise la généralisation des «procédures rapides» de type comparutions immédiates, et des interdictions de manifester. Une justice toujours plus expéditive et au service de la police.
➡️ARSENAL MODIFIÉ ET RENFORCÉ
Le schéma confirme d'abord «l’intérêt de l’emploi des moyens et armes de force intermédiaire au maintien de l’ordre». C'est à dire l'arsenal mutilant tiré sur la population.
Le rapport reconnaît tout de même le danger extrême des grenades GLI F4 et GMD, contenant de l'explosif militaire. C'est pourquoi «des moyens innovants sont continuellement étudiés et mis en œuvre». Autrement dit, plutôt que d'abandonner ces grenades, elles sont remplacées par
d'autres munitions explosives du même type. En ce qui concerne les tirs de balles en caoutchouc, le rapport annonce que les tireurs de LBD auront «des superviseur sauf en cas de légitime défense».
Problème : officiellement, le LBD ne doit être utilisé seulement et uniquement en cas de légitime défense. Cette annonce révèle donc que les policiers tirent régulièrement sans être menacés.
L'arsenal lourd va être considérablement durci, puisque «l'engagement de moyens aériens (hélicoptères, drones) devra être développé» et «les moyens spéciaux de type engins lanceurs d’eau ou véhicules blindés méritent d'être renforcés» puisqu'ils ont «prouvé leur intérêt».
Attendons nous donc à de nouvelles dépenses pharaoniques pour la répression.
➡️ DE NOUVELLES VICTIMES DÉJÀ ANNONCÉES
Un passage troublant annonce la mise en place «d’un référent chargé de l’appui aux victimes, qui n’ont pas pris part aux affrontements avec les forces de l’ordre et cherchent à obtenir réparation pour les dommages subis».
Derrière cette fausse concession, un aveux gravissime : le gouvernement reconnaît qu'il va faire d'autres blessés, et même des blessés qui ne participent pas aux manifestations.
Il n'a aucune intention d'empêcher ces drames : il créée des référents, probablement pour dédommager ces victimes avant qu'elles ne sollicitent les juridictions compétentes.
➡️LA FIN OFFICIELLE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
Plusieurs passages sont consacrés aux journalistes. Le rapport préconise «une meilleure connaissance mutuelle» entre police et médias. Pourtant, les journalistes officiels font déjà ts leurs reportages du côté des forces de l'ordre.
«Un officier référent peut être utilement désigné au sein des forces et un canal d’échange mis en place avec les journalistes, titulaires d’une carte de presse, accrédités auprès des autorités».
Des «exercices conjoints permettant aux forces d’intégrer la présence de journalistes dans la manœuvre» sont aussi prévus. Un pas de plus assumé vers la fusion entre médias dominants et police.
Plus grave : «Il importe de rappeler que le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations».
Autrement dit : n'importe quel journaliste couvrant une manifestation pourra être arrêté au bon vouloir des forces de répression. Une mesure dictatoriale. Même dans certains régimes autoritaires la presse peut couvrir les rassemblements.
➡️GÉNÉRALISATION DE LA POLICE POLITIQUE
Le rapport met l'accent sur la police politique : «les services de renseignement jouent un rôle primordial dans le dispositif de gestion de l’ordre public», ils permettent «l’améliorat° de l’anticipat° et du suivi des mvts de contestation»
«Ces services sont chargés d’assurer un suivi dans la durée des mouvements contestataires les plus radicaux, à l’origine d’actions violentes voire d’envisager la dissolution de certains groupes constitués».
Les barbouzes qui infiltrent et espionnent les militants, souvent en toute illégalité et avec des méthodes abjectes, pourront donc faire dissoudre des collectifs. De pire en pire.
➡️MOYENS ANTITERRORISTES
Le meilleur pour la fin : le rapport veut envoyer au contact des manifestants des unités qui peuvent «combiner résistance au choc et manœuvres en mobilité».
Il propose l'engagement «des Sections de protection et d’intervention 4e génération (SPI4G - CRS) et les pelotons d’intervention (EGM)» pour «procéder à des interpellations […] Des travaux seront conduits pour améliorer encore leurs capacités de mobilité».
Petit problème : la SPI4G est une section spéciale, militarisée, intégrée aux CRS et créée après les attentats officiellement pour «intervenir sur des risques de tuerie de masse». Le gouvernement assume donc d'envoyer la police antiterroriste pour mater les opposants.
Le rapport ajoute : «elles peuvent bénéficier de l’appui de moyens vidéo SARISE», c'est à dire «système autonome de retransmission d'images pour la sécurisation d'événements», des moyens de surveillance de pointe, eux aussi conçus pour contrer la menace terroristes.
Pour réaliser à quel point BFM fait campagne pour l'extrême droite, imaginez un reportage : "violence patronale, précarité, racisme et répression, la France Insoumise va-t-elle triompher aux élections ?" avec des images de meetings de gauche.
Et bien sur, tout cela serait accompagné quotidiennement de reportages sur la pauvreté, les méga-profits, les patrons fraudeurs, les luttes sociales.
Et de débats en plateau avec comme sujet : "faut-il taxer les riches ?" ou "sommes nous dans un Etat policier ?"
Et le tout avec uniquement des invités de gauche, allant de l'anarchisme à Attac, discutant entre eux, et parfois un petit invité médiocre de droite qui se fait couper la parole, pour la "pluralité".
Voilà, BFM, c'est ça, mais totalement inversé, toute l'année, tous les jours.
Sur BFM, en direct, une militante néo-fasciste et aujourd'hui youtubeuse de la sphère masculiniste est invitée pour parler de violences sexuelles.
Elle déclare à l'antenne : "Le principal danger pour les femmes en France sont les hommes africains"
Encore plus grave, elle est présentée comme "influenceuse", sans aucune mention de son engagement chez Zemmour, et auparavant au sein d'un groupe d'extrême droite dissout. Elle n'a aucun mandat, en dehors de son racisme.
la propagande fasciste est quotidienne sur cette chaine.
D'escufon s'est reconvertie dans le business florissant de la misogynie et de la défense d'agresseurs sexuels (le dernier en date : Beigbeder).
Voilà qui BFM choisit d'inviter en direct, en plateau, sous le titre "d'influenceuse" pour parler de féminisme.
Vous avez encore un doute sur le fait que les médias, y compris le service public, sont totalement imprégnés par les idées d'extrême droite ?
Très bien, une étude de cas avec cet article dont l'orientation est absolument évidente. ⬇️
Il faut lire attentivement. Chaque mot est important.
France Info ne parle pas "d'attaque", ni "d'émeute raciste" ou "de raid néo-nazi". Non : des "personnes" sont venues "manifester".
Deuxième mensonge dans la même phrase : le slogan "justice pour Thomas". En réalité ...
Le groupe d'assaillants chantait "La France aux français" et "Islam hors d'Europe". Loin d'un quelconque hommage.
Pourquoi mentir ? Pour humaniser l'extrême droite. En réalité, les victimes, ce sont les néo-nazis qui ont débarqué dans la cité. Ils venaient juste "manifester".
1er mensonge : peut-on prôner la "tolérance" et "l'amour" sur le cadavre de milliers de civils dont 5000 enfants ?
Cette opération recycle le mythe colonial : l'armée impériale massacre les indigènes, mais au nom de "valeurs libératrices".
La France a fait ça pendant longtemps.
2ème mensonge : cette opposition entre les "obscurantistes du Hamas" et la "démocratie éclairée et progressiste" d'Israël n'existe plus depuis longtemps.
Actuellement au pouvoir en Israël, une extrême droite raciste, militariste ... et violemment homophobe.
Suite à ces actes, Gérald Darmanin a publiquement mis en cause "une forme d'ultra-gauche" et "d'islam radical" ce mercredi.
Ses services sont pourtant parfaitement au courant de l'arrestation des tagueurs moldaves il y a 5 jours. De qui se moque-t-on ?
Curieuse époque ...
Erratum : si la région historique de Moldavie s'étend majoritairement en Roumanie et en Ukraine, il y a bien une République indépendante de Moldavie depuis la fin du bloc de l'Est, qui regroupe une moitié de la population moldave.
Un phénomène très grave dont on ne parle pas assez : le révisionnisme voire le négationnisme de la Shoah propagé par les autorités israéliennes elles mêmes.
On entend sans cesse depuis le 7 octobre que le Hamas serait l'équivalent du nazisme, voire même "pire" que les nazis.
Il serait donc légitime de bombarder massivement Gaza, comme l'ont été les villes allemandes à la fin de la guerre.
Les pro-israël utilisent souvent la comparaison avec Dresde, ville allemande quasiment rasée par les alliés.
Si les palestiniens sont nazis, on peut faire pareil.
D'abord, les bombardements massifs de civils il y a 80 ans, au Japon, en Allemagne comme ailleurs étaient déjà des crimes de guerre injustifiables. De même que les massacres et viols de masse à Berlin.
Et que reproduire cela en 2023 est tout aussi injustifiable.