Le gouvernement n'agite pas ses diversions pitoyables 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑞𝑢𝑒 nous soyons collectivement menacés par une crise sanitaire, sociale, démocratique et écologique.
Parce qu'avec sa majorité, il s'est enfermé dans une bulle cognitive où la volonté d'Emmanuel Macron vaut argument, mise en oeuvre et pratique, qui se traduit concrètement par un néant politique traversé de faveurs pour les plus riches et de prébendes pour tel ou tel courtisan.
Et parce que l'épidémie révèle immédiatement (dans le deux sens du terme) les conséquences de cette politique pour le collectif. Il n'a jamais suffi de décréter que nous étions prêts, que la rentrée était intellectuellement exaltante ou qu'elle se passait dans la joie.
La particularité de cette année est que l'écart entre discours et réalité se paie dans l'instant et sans filtre en milliers de morts, en journées de réanimation. En dizaine de milliers de victimes qui devront vivre avec de lourdes séquelles. Dont des enfants.
Il y a un aspect pathétique à les voir chercher avec un désespoir de plus en plus visible un moyen de préserver encore un peu les privilèges des plus riches pendant une catastrophe.
Regardez ! Une musulmane, une fille en short, l'ensauvagement, des ayatollahs écologistes...
Face à cette confusion permanente, il faut revenir à la simplicité.
Début février, les paramètres essentiels de l'épidémie étaient connus. Macron a choisi de privilégier ce qu'il espérait sauver de la campagne municipale parisienne et la destruction du système de retraite.
Il nous a en coûté 20000 morts évitables et un confinement brutal. Je l'ai écrit ici début mars quand "les masques n'étaient pas recommandés" et quand "les asymptomatiques ne transmettaient pas la maladie". J'étais loin d'être le seul et très loin d'être le plus crédible.
Fin juillet, l'épidémie est repartie en France sur une trajectoire exponentielle qu'elle n'a depuis pas quitté. Macron a choisi de privilégier les couvertures de magazine people en jet-ski. Mi-août, cette trajectoire exponentielle a dépassé nos capacités de traçage.
Il a choisi de "laisser les gens vivre". Mi-septembre, cette trajectoire a dépassé nos capacités de tests. Mais "la priorité c'est que les parents puissent continuer à travailler". Mi-octobre, elle dépassera nos capacités de réanimation. Nous le savons déjà.
Et ensuite ?
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Je conseille ce fil que j'aimerais prolonger : dans un jeu social perçu comme à somme nulle (dans un contexte de multicrises et de stagnation du niveau de vie depuis 10 ans au moins, ce n'est pas irrationnel) une mesure qui avantage l'un est perçue comme désavantageant l'autre.
De ce point de vue là, je crois qu'il ne faut pas que nous nous cachions derrière notre petit doigt. Qui nous ? Les auteurs de ce compte et 90% de son lectorat par exemple : des personnes très diplômées dont la position sociale comfortable est assurée par le capital éducatif.
Quand l'éducation publique se dégrade, on proteste, on est peut-être même les seuls à protester, mais c'est à notre avantage individuel, d'une certaine manière. Parce que nos enfants s'en sortiront. Pas les leurs.
Eux : des classes moyennes peu diplômées périurbaines.
L'urgence, depuis dimanche, c'était de tout faire pour que la gauche soit unie. Maintenant que c'est fait, il faut prendre une seconde pour mentionner à quel point les modalités du choix de Macron sont proprement ignobles.
Dans aucune démocratie, on ne se permet ça.
Au Royaume-Uni, on est surpris quand le Premier Ministre annonce des élections en juillet fin mai et même dans ce cas, on s'étonne d'une date estivale inhabituelle.
En France, on annonce l'élection si tard qu'il n'est déjà plus possible de s'inscrire sur les listes électorales pour y participer. Je ne sais pas si les gens se rendent bien compte de l'horreur de ce truc.
A rapid thread on The Dialogical Roots of Deduction, by @cdutilhnovaes.
This book has a remarkably unified thesis: to understand deductive reasoning (e.g. in logic and mathematics), we should view it as a persuasive dialog.
For instance, argues the author, deductive reasoning in mathematical proofs exhibits a number of very peculiar epistemological properties, including the necessity of the conclusions if we grant the premises, but also the mere fact that the reader is required to grant the premise
or the fact that understanding, and not only truth-value, should be preserved along the proof, so that the proof should tell us what is, but also why it is so (a remark that goes back at least to Ibn Rushd, or was it already Aristotle? I can't remember now and can't check)
Bon, j'ai une idée qui devrait faire consensus pour cette histoire de listes aux européennes : on regarde ce qu'Enthoven, Couturier, Babeau, Bastié, Malhuret, Fourest, Valls, Goupil et de Cabarrus pensent et s'ils sont unanimes, on fait l'inverse.
Je précise que je suis sérieux.
Parce qu'il y a un moyen très simple d'estimer quel message transmet une liste d'union par rapport à des listes séparées. Il suffit de regarder ce que les ennemis de cette politique préfèrent affronter.
D'ailleurs, nous-mêmes, est-ce que, s'il faut choisir,on préfère trois liste d'extrême-droite (LR/RN/Rec) ou est-ce qu'on pousse un ouf de soulagement si elles fusionnent ?
1) Un sondage conduit un an avant une élection n'est pas une base raisonnable pour une stratégie électorale (l'IFOP sous-estimait le score de la future NUPES de 30% *un mois* avant l'élection présidentielle). Pourquoi faire semblant ?
Regardons quoi ? Regardons comment le JDD a choisi d'intituler l'article tiré de ce sondage. Je doute que ce sondage transmette une information, mais le titre du JDD, lui, en transmet bien une.