Soixante-dix ans après sa mort, l’entrée d’#Orwell dans le domaine public fait l’objet d’une actualité éditoriale qui donne l’occasion à quelques libraires (ici @ombresblanches) de donner à voir son œuvre traduite. Rappelons les avatars de la réception en France de cet auteur =>
C’est en mauvaise littérature que « 1984 » a été traitée, depuis sa première version française en 1950, par son éditeur (et en général par le monde des lettres parisien). Pendant soixante-huit ans, c’est en effet la même traduction fautive et caviardée qui a été réimprimée =>
Tronquée de 42 phrases et de certaines parties de dialogues, la première traduction de « Nineteen-eighty-four » parue chez Gallimard en 1950 (éditée à partir de 1972 au format poche dans la collection « Folio ») contient plusieurs contresens et erreurs => blog.agone.org/post/2019/03/1…
Ces lacunes n’empêchent sans doute pas l’accès à l’essentiel du propos mais donnent une indication du peu de sérieux que lui a accordé son éditeur et interdisent toute lecture précise du roman en français, en sacrifiant notamment l’intelligence politique et philosophique =>
À la fin des années 1970, la négligence par @Gallimard des livres d’#Orwell a débouché sur un procès avec ses agents littéraires à l’issue duquel, après compromis, les droits de l’œuvre en français (sauf « 1984 ») sont passés chez #Ivrea, qui a tout réédité ou fait traduire =>
À partir des années 2000 et suivant la demande commerciale, @Gallimard rachète à #Ivrea les titres plus vendeurs d’#Orwell (comme son « Hommage à la Catalogue » et « La Ferme des animaux ») pour les exploiter au format poche =>
Deux ans avant qu’#Orwell ne tombe dans le domaine public, @Gallimard commande une nouvelle traduction supposée rendre à l’auteur son « rang littéraire ». Il s'agira plutôt de prendre toutes les libertés avec le texte au mépris de son intelligence => en-attendant-nadeau.fr/2018/06/05/198…
Les libertés prises avec le texte (en particulier les concepts en français, dont “novlangue” et “police de la pensée”, devenus “néoparlé” et “mentopolice”), relèvent d’une orwellisation : détruire la langue au point de rendre le monde incompréhensible => blog.agone.org/post/2019/04/2…
Pour ne rien perdre des bénéfices (politiques et commerciaux) de cette entreprise, c'est cette (ancienne) nouvelle traduction (par #JoseeKamoun) qui est désormais vendue en « Folio » par @Gallimard =>
Fait inédit dans l’édition française, deux ans plus tard (et trois mois avant l’entrée d’#Orwell dans le domaine public), @Gallimard fait paraître une troisième traduction de « Nineteen Eighty-Four »… cette fois dans « La Pléiade », nécropole de l’édition française =>
Toute impression que, de mépris en quiproquo, le traitement d’#Orwell par @Gallimard suit les seules logiques de la rentabilité et du sabotage intellectuel (et politique) est indépendante de notre volonté => agone.org/milleneufcentq…
Précisons enfin que la nouvelle traduction de « 1984 » par #JoseeKamoun chez @Gallimard fut sanctionnée même depuis le cœur du monde des lettres parisien -- ainsi @ArnaudViviant =>
En attendant que ceux qui vont payer 66€ (prix de lancement) pour savoir si la nouvelle nouvelle traduction dans #LaPleiade est fidèle. Car après le traitement infligé depuis 70 ans tout est possible =>
Même si le fait que @Gallimard ait commandé un nouvelle nouvelle traduction est un aveu que la nouvelle était ratée -- et que leçon a été retenue ? Toutefois, la question n'est pas seulement là...=>
...Mais sur la réception française d'#Orwell, aussi bien du côté politique (coincée entre les néostaliniens et les néoconservateurs) que de la religion littéraire française dont @Gallimard tient l'Église...=>
Et sur le fait que tout le travail sur #Orwell depuis sa première (véritable) édition en France chez Champ libre (puis Ivrea et L'Encyclopédie des nuisances) profite à @Gallimard, qui se contente d'éditer ce qui se vend, le lâche quand ça baisse, puis en reprend l’exploitation..
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Sur sa page FaceBook, le 23 février, Irène Théry complète la tribune qu’elle a cosignée à propos de «L’affaire Beaud et Noiriel » <lemonde.fr/idees/article/…> par ces propos (en 11 §) sur leur livre =>
2]« Quelques explicitations très synthétiques non pas sur la campagne de dénigrement, de malveillance et d’intimidation contre eux qui m’a amenée à prendre leur défense, mais sur le fond de mes accords et désaccords avec leur livre… => agone.org/raceetsciences…
3]»… “Race et sciences sociales” est un effort très sérieux d’explicitation de questions et de divergences, conçu non pas pour discréditer l’adversaire mais pour expliquer la teneur de certains problèmes et désaccords au sein des chercheurs…
« Gauche ta race ! » En 6 § : « Si vous voulez comprendre pourquoi la gauche est riquiqui, lisez “Race et sciences sociales. Essai sur tes usages publics d’une catégorie”, de Stéphane Beaud et Gérard Noirel », conseille @guillaumeerner dans @charliehebdopdf =>
2]« Certes, le sociologue et l'historien n'évoquent pas le rétrécissement de l'espace politique dévolu à la gauche — au doigt mouillé, 25% des intentions de vote. Mais la polémique déclenchée par cet ouvrage révèle le triste état de ce camp… =>
3]» Ce livre savant reprend, sur la longue durée, la diffusion en France de l'idée de race. Comment cette notion s'est épanouie sous la IIIe République, de quelle manière elle a été pensée par certains esprits pionniers en sciences sociales, dès les années 1980… =>
Le président Trump vient de qualifier les livres de Howard Zinn de « propagande » destinée à « rendre les étudiants honteux de leur propre histoire ». Mais pour l’historien, enseigner la vérité sur l'histoire était justement le meilleur moyen de combattre la propagande !
« Nous devons être honnêtes avec les jeunes ; nous ne devons pas les tromper. Nous devons être honnêtes sur l'histoire de notre pays », déclarait Howard Zinn.
« Et nous devrions non seulement abattre les héros traditionnels comme Andrew Jackson et Theodore Roosevelt, mais aussi donner aux jeunes un autre groupe de héros », concluait l’historien américain
La force d'un roman (même d’« anticipation ») n’est pas d’avoir « prévu » le monde à venir, ni d’en fournir un portrait réaliste mais de fournir des mots pour le décrire, l’expliquer, le comprendre, qui sont les prémices indispensables pour le combattre => agone.org/1984
Covid-19(84) : parce que ce cauchemar est tout autant sanitaire que sécuritaire et que le coronavirus révèle en même temps le mépris des populations et le visage autoritaire de l’État néolibéral, qui tient sa force de l’entretien de notre ignorance => agone.org/1984
Pour mettre plus que des mots sur ce cauchemar vécu sous confinement, les murs prenant la parole ont cité, associé au COVID-19, une date comme une synthèse, le titre du plus populaire et plus fameux des romans dystopiques, « 1984 », de George #Orwell => agone.org/1984
Il y a vingt-six ans, débutait un génocide au Rwanda. Dans « L’État français et le génocide des Tutsis au Rwanda », co-édité avec @Survie, François Graner et Raphaël Doridant analysent le soutien de la France aux extrémistes Hutus => agone.org/dossiersnoirs/…
En cette semaine de commémoration, retrouvez sur notre blog les textes consacrés au #génocide des #Tutsis au #Rwanda. Retrouvez aussi une série de vidéos de François Graner sur la page Facebook de @Survie <facebook.com/surviefrance/>
François Graner et Raphaël Doridant analysent comment le durcissement du régime sous la pression militaire et politique du Front patriotique rwandais a entraîné l’emballement de la dynamique génocidaire => blog.agone.org/post/2020/02/2… - #DossiersNoirs@Survie
Avis aux libraires, bibliothécaires, lectrices et lecteurs ! Voilà quelques semaines qu'un reader's digest du récit des actions de #VarianFry <agone.org/livrersurdeman…> est commercialisé chez l’éditeur du dernier libelle d'Éric Zemmour => albin-michel.fr/ouvrages/la-li…
Version romancée du rôle de #VarianFry dans le sauvetage des indésirables de l'Europe sous l’ordre nazi, l'opuscule de Bernadette Costa-Prades est écrit gros, ne fait pas 200 pages et il est vendu 19€ (quand l'original dépasse les 400 pages pour 15€) => agone.org/livrersurdeman…
Alors que, dans son livre <agone.org/livrersurdeman…>, #VarianFry a fait de ce combat à Marseille en 1940-1941 une lutte collective, modeste et à rebours de son temps, ce reader’s digest à l’eau de rose a « laissé de nombreux acteurs en coulisse » => blog.agone.org/post/2020/03/0…