- Tu veux la suite, vraiment ?
- Oui ! Qu’est-ce que tu fais quand tu rentres en Corse ?
- Des choses et d’autres. Mais n’hésite pas à relire le premier volet de mes palpitantes aventures agroécologiques avant de poursuivre.
Début janvier 2009, donc, je rentre en Corse.
Je quitte Montreuil, Le Sens de l’Humus, les bisbilles entre associations des Murs à Pêches, mais aussi l’AMAP des pirates de Moyembrie (la deuxième création d’AMAP à laquelle j’ai participé). fermedemoyembrie.fr
La ferme de Moyembrie, c’est un endroit magnifique, je regrette de ne pas y être allé plus souvent.
Réinsertion de personnes en sortie de prison, avec du maraîchage, des poules, des chèvres, et le merveilleux Jacques Pluvinage. cairn.info/revue-pour-201…
Ma compagne est allée faire un BPREA osiériculture-vannerie dans un village perdu de Haute-Marne, Fayl-Billot.
Ca fait un peu baba-cool comme ça, mais la formation est de très haut niveau. Mais c’est loin de la Corse.
J’envoie une racine de consoude de Russie Bocking 14 par la poste, et j’en fais 40 bébés à réception à Saleccia. Une plante formidable.
J’ai 500m2 de jardin où sont plantés de jeunes agrumes. Dans l’espace entre les arbustes, j’installe mes planches de culture.
Comme fertilisants, le fumier de la dizaine de chèvres du parc, des tontes de gazon, l’herbe des débroussaillages. Aucun phyto, pas même de la bouillie bordelaise. J’en ai fait un bidon d’1 litre ou 2, au cas où. Jamais utilisé. Des pertes, mais ce qui reste est suffisant.
Mais ça tourne mal. On est en plein milieu du maquis, et les sangliers saccagent le jardin une première fois début avril. Puis je déclenche une crise d’herpès ophtalmique, liée à mes problèmes de santé chroniques, d'immunodéficience sévère, et ça dure 6 mois.
Un herpès dans l’œil, c’est l’un des pires trucs que je connaisse. 6 mois avec l’œil qui brûle, interdiction de sortir au soleil. Quand t’es jardinier en Corse, c’est problématique. Je fais le jardin quand même : le matin avant le lever du soleil, le soir après son coucher.
Heureusement, le jardin est encaissé entre 2 collines, ça me donne une heure ou deux de plus chaque jour. Mais les sangliers repassent 2 fois, malgré les améliorations de clôture, les barbelés supplémentaires, et la zone est trop chaotique pour mettre de l’électrique.
Je réussis quand même à fournir le restaurant correctement (c’était pas un gros resto), mais je finis la saison bien abîmé.
L’année suivante, on change d’emplacement pour un jardin clos près de la maison. Plus de problèmes de sangliers. Ca se passe mieux.
Mais l’hiver suivant, santé qui se dégrade à nouveau. Pas possible pour moi de continuer ce travail très physique (je faisais tout avec des outils à main). Je me concentre sur notre nouvelle association.
Parce qu’entre-temps, j’ai rencontré une demi-douzaine de personnes formidables et leur ai proposé un projet d’association.
On met 18 mois à le mûrir. En juillet 2011, ça donne Una Lenza da Annacquà, association balanine (puis corse) d’agroécologie. unalenza.wordpress.com
Notre première question, c’est « comment peut-on aider les petits agriculteur de la micro-région » ?
Leur réponse : « on a besoin de structures de vente. Pour produire, il faut perdre moins de temps en commercialisation. Un marché, ça serait bien ».
Nos principes, c’est collégialité absolue du CA, on parle toujours en nom collectif. On ne fait pas mention de nos titres (président, etc.) sauf pour l’administration, et ça n’apparaît pas dans notre communication. 4 agriculteurs sur 7 membres du CA canal historique.
Sibylle est spécialiste de CNV, et on travaille autant que possible avec la « méthode du consensus », apprise au Sens de l’humus et adaptée à la Corse (faut enlever quelques trucs un peu trop bisounours, par ici, faut pas déconner).
En juillet 2011, on ouvre notre premier marché de producteurs, hebdomadaire, à Lumio. Conditions pour y participer dans un premier temps : bénéficier d’un signe de qualité (AB, AOC, association casgiu casanu…), puis on élabore une charte de qualité.
On accepte aussi les artisans, notamment ceux dont l’artisanat a à voir avec l’agriculture ou l’alimentation.
Pour notre première journée, on a 9 producteurs, très vite plus, et de plus en plus de monde...
A la fin de l’été, une vingtaine de producteurs et un marché noir de monde. Le marché est prévu pour durer jusqu’en octobre. Les producteurs se rebellent et ne veulent pas partir. Ils tiennent jusqu'à noël.
On ouvre deux marchés supplémentaires, à Santa-Reparata et Belgodere, qui n’auront pas toutefois le succès insolent de Lumio.
On organise des chantiers d’aide. On débroussaille, on installe des clôtures, des serres, pour les nouveaux agriculteurs.
Je suis aussi membre du conseil de développement du Pays de Balagne, avec Abigail, cheville ouvrière d’Una Lenza da annacquà.
On propose aussi des buffets bios, avec les produits de nos producteurs. On se débrouille pas mal, on a un gros succès, ça devient difficile à gérer tout seuls.
On s’associe avec une jeune traiteure qui s’installe.
On achète un autoclave pour le mettre en commun, et on prépare un drive de producteurs, le Drivulinu, qui verra le jour après mon départ, avant d’être déplacé vers Bastia, puis essaimer ailleurs en Corse. drivulinu.com
Ma santé décline encore, je ne peux plus suivre le rythme frénétique de l’asso. Mais je repars sur un projet de librairie coopérative à Corte.
Qui (heureusement pour mes dernières forces) capote : le local idéal qu’on avait en vue nous passe sous le nez.
Et du coup, me voilà à Corte en décembre 2012, pour de nouvelles aventures écologiques, agroécologiques et scientifiques… dont on parlera une prochaine fois.
Bonjours, @futurasciences, avant de clamer la disparition d'un "mythe", assurez-vous de connaitre un minimum le sujet que vous traitez. Pas grand-chose ne va dans votre article.
Mes remarques à la suite :
1/13 futura-sciences.com/sciences/actua…
D'une étude sur une population particulière, dans un écosystème marginal, vous tirez des conclusions sur "les chasseurs-cueilleurs". Conclusion abusive et titre qui ne correspond pas au fond de l'article.
2/13
Oui, parce que dès le chapeau de l'article, vous dites "dans les Andes en tout cas", ce qui est effectivement important. Mais insuffisant. La période où vivaient ces chasseurs-cueilleurs est importante aussi : après les grandes extinctions de mégafaune.
3/13
Vu que ça discute très fort sur la question des femmes chasseuses, je vais vous expliquer en quoi notre vision des femmes chasseuses a changé depuis Man the Hunter, en 1968, en ce qui concerne les sociétés de chasseurs-cueilleurs étudiées par l'ethnologie, du moins. 1/5 🔽🔽
Voici ce qu'on savait à l'époque de Man the Hunter :
- Les femmes chassent souvent de petits animaux, et c'est parfois d'ailleurs une activité qui leur est +- réservée.
- Les femmes participent à des chasses collectives, en tant que rabatteuses pour les plus grands animaux.
2/5
- Les femmes chassent parfois seules des grands animaux, comme des rennes, des phoques ou des cervidés.
3/5
L’agroforesterie, ce n’est pas seulement planter des arbres ou des haies pour améliorer la biodiversité, couper le vent, etc. C’est associer des arbres, sous toutes leurs formes, à des cultures, avec pour objectif un rendement accru.
Un thread arboricole 1/17
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Planter des arbres ou des haies, c’est positif pour plein de raisons, mais ça peut avoir un impact négatif sur le rendement des cultures. L’idée de l’agroforesterie est que les arbres/haies plantés aient une productivité propre, qui dépasse la perte sur les cultures.
2/17
L’idée est d’avoir, en mélangeant judicieusement agriculture et foresterie, un rendement supérieur à ce qu’on aurait sur la même surface en séparant les deux. C’est la base même du concept d’agroforesterie.
3/17
Un jour, je vais entreprendre l'entreprise suicidaire de donner mon avis sur la division du travail (sexuée ou genrée) chez les chasseurs-cueilleurs récents, et au paléolithique. Je commence par poser là quelques liens.