Faut-il annuler la dette publique détenue par la banque centrale ?
Cette question fait débat et divise les économistes. En réalité, cette question est éminemment politique comme nous allons le voir.
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Déjà, qu'est-ce qu'une dette publique ? C'est l'ensemble des emprunts effectués par l'État et qu'il doit à la sphère privée.
Pourquoi emprunte-t-il ? Parce qu'il dépense plus qu'il ne perçoit de recettes. C'est le cas depuis 1974 !
La différence entre les dépenses et les recettes est donc négative depuis 46 ans. On appelle cela le déficit de l'État.
Donc la dette publique est la somme cumulée des déficits de l'État.
Avant le covid, la dette publique s'élevait à 100% du PIB, soit la richesse créée par le pays en un an.
Entre dans la dépense publique, le coût des intérêts de la dette publique. Ces intérêts sont autour de 40 milliards par an, soit quasiment le budget de l'éducation nationale !
Nous payons donc autant d'impôts pour éduquer notre jeunesse, que pour renflouer des agents économiques qui ont un surplus de richesse, voire même qui n'ont rien si ce n'est le droit de créer de la monnaie à partir de rien (c'est le cas des banques).
Notons que sans le coût des intérêts, la dette publique française serait quasiment insignifiante.
Notre dette est le fait des intérêts perçus par la sphère privée.
Si l'État pouvait emprunter à 0% auprès de la banque centrale, la question de la dette publique ne se poserait pas !
Pourquoi l'État emprunte-t-il à la sphère privée et non à la #BCE directement avec un taux nul ?
C'est d'abord inscrit dans les traités européens, ceux de Maastricht signés en 1992, et ceux de Lisbonne signés en 2006.
La logique de l'UE veut que seuls les marchés peuvent financer l'État contre un taux d'intérêts décidé par le marché de la dette.
L'idée est que les marchés sont efficients, alors que l'État est gaspilleur.
Nous voyons bien que c'est une légende, car sans les intérêts de la dette, payés à des agents économiques privés, cette dette publique n'existerait quasiment pas !
Alors pourquoi donc depuis 50 ans acceptons nous de payer collectivement des intérêts à des agents économiques qui sont en surplus d'argent ?
Si la Banque de France avant l'euro, ou la #BCE depuis l'euro, avaient fait des avances sans intérêt, nous ne parlerions pas de ce sujet.
La réponse est simple: depuis la fin de Bretton Woods, la finance a pris le contrôle, non seulement sur l'économie, mais aussi sur les États. Les lois sont votées en faveur des usuriers modernes, notamment la loi qui oblige l'État à aller se "prostituer" sur le marché de la dette
Il faut bien avoir à l'esprit que la finance n'est que la science de l'endettement. Sans dette, les États sont libres, et les usuriers inoffensifs.
Plus l'État est endetté, et plus les financiers ont le contrôle sur lui.
Depuis 1974, la caste financière qui contrôle la dette de l'État s'est organisée pour avoir un contrôle total sur la banque centrale, les banques commerciales, les multinationales, les médias, et les hautes sphères de l'État.
En contrôlant la dette de l'État, la caste financiarisée contrôle presque tout, et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il lui reste à s'approprier le business médical et celui de l'éducation, peut-être même nos routes et aéroports.
Suite aux dégâts causés par la crise de 2008, la banque centrale européenne controlée par le lobby bancaire et financier a décidé d'intervenir sur le marché de la dette pour sauver les États et leurs bourreaux usuriers, tous à l'agonie
Les États ont été pris à la gorge suite à la crise de 2008 provoquée par la cupidité des banques. Ces dernières se sont retrouvées avec des dettes d'États qui pouvaient faire faillite à tout moment. Le système financier menaçait de s'écrouler.
Pour que la musique de ce monde usuraire perdure, la #BCE a alors agi directement sur le marché de la dette en délestant les banques des dettes d'États qui risquaient de leur exploser à la figure.
Cette opération de sauvetage du monde de la finance n'a bien sûr pas été vendue ainsi. Dans la version officielle, la #BCE a agi pour sauver les États, et non pour sauver un monde de la finance empêtré avec des dettes qui risquaient de ne plus rien valoir.
Ainsi, la #BCE s'est retrouvé avec 20% de la dette publique de la France. Cette dette a été rachetée grâce à de la monnaie créée de nulle part par la BCE (en tapotant sur un clavier d'ordinateur).
Le monde de la finance a donc échangé des dettes pourries contre de l'argent frais.
Le mécanisme de sauvetage employé par la #BCE présente un désavantage de taille pour les usuriers. Cela entraîne une baisse mécanique des taux d'intérêts qui se sont même retrouvés en territoire négatif !
Peu importe ! Les usuriers ne se font plus de l'argent en endettant les États depuis peu, mais en utilisant l'argent frais offert par la #BCE lors du rachat des dettes, pour s'acheter de l'immobilier et des actions pour toucher des loyers et des dividendes !
La "politique monétaire accomodante de la #BCE, un euphémisme pour ne pas dire le casse du siècle, a donc créé une bulle immobilière et boursière au profit d'une caste financiarisée qui fut au bord du précipice !
Cette politique est responsable de l'explosion des inégalités.
Notons au passage que les intérêts des usuriers se sont transformés en dividendes et loyers.
L'histoire est digne d'un conte de Perrault, avec le monde de la finance dans le rôle de Cendrillon, la BCE dans celui de la fée, les dettes d'États dans celui de la citrouille...
... transformée en carrosse (immobilier et actions), l'État dans le rôle du rat transformé en cocher, et nous tous dans le rôle des souris transformé en chevaux.
Comme quoi la finance a une part de magie, voire féerique si on se place du bon côté !
Maintenant, venons en à la question : faut-il annuler la dette publique détenue par la #BCE ?
Comprenons bien que cette dette est un contrat qui a changé de mains au moment où il a été racheté par la BCE sur le marché : il n'implique que l'État et la BCE, et personne d'autre !
Donc, si on pense que la #BCE travaille dans l'intérêt de l'État et des peuples, cela ne change rien que la BCE annule ou pas cette dette publique.
Si on pense que la BCE est contrôlée par le lobby bancaire alors il est évident que la dette publique est un levier politique puissant pour que les usuriers continuent leur contrôle sur l'État. La caste financiarisée n'acceptera jamais de perdre ce contrôle sur l'État !
D'une part pour continuer à prendre le contrôle total sur l'économie grâce aux privatisations des derniers secteurs encore étatiques ou quasi étatiques (éducation, santé, aéroports, routes...).
D'autre part pour faire en sorte que la monnaie continue de les servir. Pour y arriver, ils doivent organiser sa rareté quand il s'agit du peuple (plus d'impôts et moins de dépenses publiques), et provoquer son abondance qd il s'agit d'eux via la création monétaire de la #BCE.
Les gens que nous mettons malgré nous au pouvoir sont des laquais au service de la caste financiarisée. Ils sont soumis et doivent constamment porter allégeance à leurs maîtres. Tel fut le cas de @BrunoLeMaire cette semaine.
La question de savoir s'il faut ou pas annuler la dette publique détenue par la #BCE est une querelle d'économistes. En réalité, le fond du problème est bien plus profond. C'est une guerre silencieuse que nous mène le monde de la finance.
Il faut que nous tous en prenions conscience par la connaissance et le savoir. Ainsi nous pourrons agir. Le temps presse car l'autre camp mise sur nos mauvais instincts pour se tirer d'affaires...
En complément de ce thread, je remets ici le thread sur le discours de soumission à la finance prononcé par @BrunoLeMaire cette semaine.
Pour illustrer encore plus ce que je viens d'exposer, voilà le pedigree du gouverneur de la Banque de France qui intervenait sur @franceinter pendant que j'écrivais le thread
Suite aux événements tragiques actuels au Royaume-Uni, Elon Musk a écrit : "la guerre civile est inévitable"
Il n'explique pas pourquoi.
Parce qu'il est le grand gagnant du "système dette" de nature exponentielle qui finit toujours par exploser en fin de cycle.
Parce qu'il profite lui aussi de l'immigration de masse qui met une pression à la baisse sur le coût du travail.
Parce qu'il profite aussi d'une économie libérale sans frontière, ni barrière, qui lui permet de vendre partout dans le monde ses produits.
Parce qu'il participe aussi au pillage des ressources naturelles des pays du sud, dont l'immigration est pour la plupart issue.
Parce qu'il sait que l'inflation qui a appauvri les masses populaires aujourd'hui révoltées, est le fait de la création monétaire sans limite des banques centrales qui a permis de sauver le système financier, les marchés, et donc sa propre richesse !
Elon Musk est une arnaque. Il surfe sur la vague du populisme, car il préfère voir les masses laborieuses s'entretuer, plutôt que de les voir se retourner contre les vrais instigateurs du système usuraire, les maudits usuriers, à savoir les vrais maîtres d'@elonmusk !
Le Président de l'Algérie à propos de la dette publique : "C'est une honte et plus que cela, c'est une trahison envers les martyrs (de la Révolution)"
"Si une Nation recours à la dette, elle perd sa souveraineté, et ne peut plus agir en faveur des droits humains, des droits des Palestiniens, des droits des Africains en général, etc..." (traduction approximative)
Ce discours est essentiel pour toute Nation qui veut être politiquement souveraine.
On comprend mieux pourquoi de sombres forces extérieures essaient depuis des dizaines d'années de déstabiliser l'Algérie en vain : division intérieure en jouant sur la minorité kabyle (mais ça n'a pas pris) ; division régionale en opposant les Algériens à leurs voisins et frères Marocains.
Rappelons qu'en 1881 pour la Tunisie, en 1882 pour l'Égypte, et en 1906 (et 1912) pour le Maroc, la colonisation ne s'est pas faite par le canon, mais par l'arme de la dette !
Il est vivement conseillé de ne pas passer à côté de cette analyse ultra lucide d'Emmanuel Todd sur les États-Unis :
"La classe politique américaine est vide de morale, de religion, etc. Ne reste que la préférence pour l'argent et la guerre, une sorte de jouissance à mettre le désordre en Eurasie.
On se dit : qu'allons-nous devenir si les États-Unis ne nous protègent plus ? Au contraire de ce que tout le monde pense, on sera paix !
La meilleure chose qui pourrait arriver à l'Europe, c'est la disparition des États-Unis.
Les États-Unis sont nihilistes : vous n'avez plus de religion, vous avez un état zéro des croyances, mais l'homme reste l'homme, il est angoissé, il n'y a plus rien, et tout ce que vous obtenez, c'est une déification du rien, et ça s'appelle le nihilisme."
La puissance des États-Unis repose sur sa monnaie, le dollar, qui ne repose que sur la dette et les guerres impérialistes.
La "déification du rien" est nécessaire pour permettre à la caste usuraire de maintenir son pouvoir sur le peuple américain et les peuples du monde.
Car dès que la morale reprend le dessus, il est difficile d'accepter un système monétaire qui consiste dans son essence à favoriser le riche, et à écraser les plus démunis, et qui finit par semer le chaos social, le chaos géopolitique, et le chaos écologique.
La morale et la religion sont les ennemis des usuriers. Tous ceux qui ringardisent la morale sont leurs alliés, et seront toujours mis sur le devant de la scène médiatique.
C'est pour cette raison qu'aucun des économistes qui sont mis en avant n'introduisent de morale dans leur modèle économique !