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Oct 15, 2020 218 tweets >60 min read Read on X
1. La France doit supprimer sa deuxième vague. #Suppression #RemiseÀZéro #Reconfinement Image
La tragédie de la deuxième vague, c'est qu'elle ne se produit pas tant qu'on la craint. Car on reste prudents. Du coup, elle ne vient pas. Et comme elle ne vient pas, on ne la craint plus. Donc on lève trop de restrictions, la vigilance baisse et on déclenche la deuxième vague.
3. Piège très classique, très prévisible dans laquelle la France est tombée à pieds joints cet été.

Maintenant que les cigales ont bien dansé tout l'été, sous l'œil apathique des autorités, voici venu l'automne, c'est-à-dire le temps de la facture. Image
La première vague, avec son temps de doublement entre 3 et 4 jours, avait déferlé avec une telle violence qu'elle avait appelé d'elle-même à sa propre suppression avec le confinement. Les régions relativement épargnées, à l'Ouest, ne l'avaient été que parce que le confinement...
… avait cassé l'exponentielle avant qu'elle n'atteigne la même ampleur que dans le Grand Est ou en IDF.

La deuxième vague, qui doublait de taille tous les ~14 jours au zénith de sa croissance estivale, a d'abord ressemblé à une montée progressive des eaux.
6. L'incompétence totale du gouvernement (refus acharné de l'intervention précoce, pourtant la moins chère et la plus efficace) a laissé se recréer une énorme masse d'eau qui faisait pression sur le barrage précaire de nos défenses.

L'arrivée de l'automne a explosé ce barrage.
7. Autour de 5% de la population, soit 3+ millions de personnes (modèle Pasteur, premiers résultats Epicov et Sapris), a été infectée lors de la première vague, jusqu'à fin juin. La dernière semaine de septembre, je dirais que plus de 200 000 personnes ont été infectées. Image
8. Pour référence, ça doit à peu près être l'équivalent du pic de la première vague en Allemagne.

À cette heure, nous avons plus de contaminations en 1-2 jours que la Corée du Sud en 8 mois d'épidémie (qui a commencé à décoller là-bas en février, comme ici ; mais eux l'ont vu).
9. Il nous faut "vivre avec le virus", mais de toute évidence il y a eu un énorme malentendu sur ce que signifie cette phrase. Ce n'est pas une expression littérale. Il ne s'agit pas de vivre avec le virus lui-même, mais avec sa menace.
10. "Vivre avec le virus" ça veut dire vivre avec un petit nombre de cas par jour, bien identifiés et circonscrits dans des foyers qui ne débordent pas.

Pas des dizaines de milliers d'infections par jour avec 80% des cas d'origine inconnue et >150 entrées quotidiennes en réa.
11. Depuis le départ, SARS-CoV-2 a été lourdement sous-estimé en France. Une erreur monumentale que nous avons payé très cher au printemps, et que nous allons de nouveau payer extrêmement cher.
L'évaluation des risques a été faite de façon très grossière, au niveau de la santé publique comme dans les autres domaines. Exemple : "les vieux risquent de mourir, mais les jeunes ne risquent pas grand-chose".

Faux, il y a la question des séquelles :
threadreaderapp.com/thread/1280973…
12b. Macron a enfin commencé à aborder ce sujet hier, un bon point. Il aurait cependant dû parler du fait qu'une proportion significative de personnes infectées, MÊME jeunes et non hospitalisées, finissent en malades au long cours (symptômes incapacitants pendant des mois).
13. SARS-CoV-2 peut infliger un large éventail de dommages (sanitaires, socio-économiques, politiques, etc.) à une société, tout simplement parce qu'un degré trop élevé de circulation d'un pathogène aussi redoutable entrave le fonctionnement ordinaire de la vie sociale.
14. Maintenant, il est urgent d'arrêter les conneries, d'arrêter les frais et de devenir un peu sérieux dans la gestion de cette pandémie, parce que le fiasco de la deuxième vague, après celui de la première, va entraîner une casse énorme dans la société.
15. Donc, proposition : pour gérer au mieux cette crise, à partir de maintenant, faisons ce qu'ont fait tous les pays sérieux — adoptons une stratégie de suppression de SARS-CoV-2.
[16. Vous pouvez lire la suite sur ce lien (page HTML), ou en-dessous, selon votre convenance.

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threadreaderapp.com/thread/1316836…
17. Distinguons 4 notions :
a) éradication : zéro cas de Covid-19 sur Terre
b) élimination : zéro cas résultant d'une transmission domestique persistante (plusieurs générations d'infections) sur un territoire donné
c) suppression : contrôle de la circulation du virus pour maintenir durablement la transmission domestique sous un seuil (très) bas donné
d) atténuation : passage au ralenti du virus dans la population pour ne pas saturer les capacités du système de santé
19. L'éradication est hors de portée, et il est probable qu'on n'y parvienne jamais.

L'élimination est une modalité de la suppression (élimination = suppression jusqu'à zéro).
20. La suppression se fixe un objectif, par exemple "pas plus de X cas par jour/semaine sur une zone donnée," et déploie des mesures de contrôle pour s'y tenir. Lorsque ce seuil est dépassé, on déclenche aussitôt des mesures supplémentaires de contrôle de l'épidémie.
21. L'atténuation est l'option par défaut (SARS-CoV-2 est un pathogène au cours naturel si dévastateur qu'aucun pays n'est dans un laisser-faire total).
22. Un tableau pour synthétiser les options stratégiques possibles face à SARS-CoV-2. 

Toute la question stratégique se résume à : quels coûts payer, par qui, pendant combien de temps et pour quels résultats (espérés… et réels). Image
23. La France suit une stratégie d'atténuation horriblement mal exécutée. L'absence totale de contrôle en février/mars a forcé au confinement, et la perte de contrôle depuis juillet (exponentielle pendant 14 semaines sur 15) signale un nouvel échec. Image
24. On peut aussi considérer que la France, avec d'autres, a innové et inventé une nouvelle catégorie épidémiologique. On pourrait l'appeler la stratégie de la flottaison : un savant mélange de navigation à vue et de n'importe quoi multiplié par l'âge du capitaine. Image
25. Il va bien falloir comprendre un jour que tant qu'on pensera cette pandémie à partir de l'hôpital, au lieu de prendre le problème À LA SOURCE (= les contaminations, quel que soit leur cours clinique), on ne s'en sortira pas. Image
26. Car, comme le dit la sagesse populaire :

(Surtout quand on ne sait pas guérir…) Image
Dépister, tracer, isoler n'est pas une stratégie en soi, c'est un dispositif, une méthode qui peut servir différents objectifs stratégiques : élimination, suppression, atténuation (car même pour atténuer, il faut garder le contrôle et baisser la vitesse de circulation du virus).
29. Ce qui est clair, comme le prouve de fait cette deuxième vague, c'est que la stratégie française ne garantit pas un contrôle suffisant du virus et donc une certaine continuité/stabilité de la vie sociale par temps de pandémie sévère.
30. Donc il faut changer de braquet et durcir le contrôle exercé sur la circulation du virus — d'où la proposition de remise à zéro et de suppression ici.
31. Est-ce que la suppression fonctionne ? Bien sûr, elle a été mise en œuvre avec succès dans de nombreux pays, avec des outils variés. Quelques exemples de pays de l'OCDE ou asiatiques.
32. [Note : je ne prends pas d'exemples venus d'Afrique, car les sociétés sont différentes : moins urbanisées, plus jeunes, etc. Mais on aurait aussi des leçons de gestion à recevoir de certains pays africains, qui ont été bien meilleurs qu'ici.]
33. Exemple n°1, l'Islande. ~3300 infections (étude séro NEJM) lors de la première vague (1800 cas recensés), 10 décès, élimination de la transmission domestique de fin avril à fin juillet. Là, ça tangue sur la n°3, on verra le résultat, mais la n°1 et la n°2 ont été bien gérées. ImageImage
34. Exemple n°2, la Nouvelle-Zélande. Confinement tôt en mars, 1500 cas recensés et 22 décès. 102 jours d'élimination de la transmission domestique (quarantaine pour toutes les arrivées). Deuxième vague en août tuée dans l'œuf par un semi-confinement éclair, 300 cas et 3 décès. Image
35. Exemple n°3, l'Australie. 7500 cas recensés et 100 décès lors de la première vague. Plateau bas en mai-juin. Erreur humaine sur la gestion des quarantaines en Victoria, deuxième vague hivernale forçant un confinement dur pour la supprimer. 20 000 cas recensés et 800 décès. ImageImageImage
36. Exemple n°4, la Corée du Sud. Un évènement de super-propagation lié à un rassemblement religieux propulse l'épidémie à Daegu mi-février (familier ?). 11 000 cas recensés, 270 décès en première vague. Rebelote en août, aussitôt maîtrisé (170 décès à ce jour). ImageImageImageImage
37. Exemple n°5, Taïwan. 400+ cas et 7 décès en première vague. Élimination de la transmission domestique depuis mi-avril (qui tient donc depuis 6 mois), quarantaine obligatoire pour les arrivées. Rien à signaler pour le moment. Image
38. Exemple n°6, Hong Kong. Première vague d'importations depuis la Chine endiguée en janvier/février. Deuxième vague, 1000 cas recensés et 4 décès. Troisième vague, 4000 cas recensés et 100 décès, supprimée en deux mois. Ils se préparent à la quatrième cet hiver. ImageImage
39. Exemple n°7, le Japon. Assez peu de dépistage en première vague, mais une reconnaissance de l'aérosolisation et (donc) un ciblage des foyers de contamination à risque de super-propagation. 1000 décès en première vague, soit 60 fois moins par tête que la France. ImageImageImage
Exemple n°8, Singapour. Importations endiguées en janvier-février. Confinement forcé suite au développement de foyers dans les dortoirs où s'entassent des travailleurs étrangers exploités. Le virus a été bloqué dans les dortoirs (95% des cas) et depuis, c'est maîtrisé. 27 décès. ImageImage
41. Exemple n°9 en Scandinavie : atténuation vs suppression de la première vague. Image
42. Pour ceux qui se demandent ce qui s'est passé en Suède, comme ça a fait couler beaucoup d'encre. La Suède a simplement mis en place une stratégie d'atténuation classique en sous-traitant un auto-confinement partiel à la population.
Ce n'est pas parce que la Suède n'a pas formellement confiné qu'elle n'a rien fait ; ils n'ont pas du tout été dans un laissez-faire total, ils ont fermé certains endroits, mis en place des restrictions et de la distanciation, etc., comme tout le monde (mais à un niveau moindre).
44. Tegnell, leur épidémiologiste d'État, pensait faire l'immunité de troupeau vite fait avant l'hiver pour être tranquille, il s'est retrouvé avec 6000 morts, des dizaines de milliers de malades avec des symptômes persistants et 7% de la population avec des anticorps.
45. Tout ça pour un trimestre d'école en plus et une chute de PIB identique ou pire que celle des voisins, qui ont 10 fois moins de morts par tête. On espère que ça valait le coup ?
46. Tegnell a fondé son action sur 3 axiomes faux :
• quoi qu'on fasse, le virus finira par passer (fatalisme)
• ce virus n'est dangereux que pour les vieux (négligence des séquelles), qu'il ne ferait que "moissonner" en avance
• le temps ne fera émerger aucune solution
47. Depuis, ils ont durci leur approche pour faire face au début de deuxième vague (notamment à Stockholm), et Tegnell — qui a admis du bout des lèvres qu'il aurait dû faire plus — concède à présent que des confinements localisés peuvent être nécessaires.
48. La Chine, la Thaïlande, le Vietnam font aussi de la suppression jusqu'à zéro.

Tous les pays peuvent connaître des rechutes, mais il y a des rechutes à 300 cas et 3 décès (Nouvelle-Zélande), car on repart de zéro, et des rechutes à x00 000 cas et x000 morts (France)…
49. Le bilan des décès Covid-19 en proportion de la population. Image
49b. (J'ai rajouté 2000 décès à domicile en France.)

liberation.fr/checknews/2020…
50. Sur la facilité insulaire, comme on va m'objecter qu'une partie des pays cités sont des îles, ce qui n'est pas le cas de la France continentale. Oui, le caractère insulaire aide. Mais une fois que le virus a pris racine et qu'il y a transmission locale, la différence…
51. … n'est plus si importante que ça. Par ailleurs, même un pays continental peut contrôler ses flux entrants en dépistant. Ou tout simplement fermer les frontières avec tels ou tels pays.

Et puis, bon, la France prouve que le bonus insulaire ne fait pas tout… ImageImageImageImage
51b. Qui aurait pu deviner/anticiper que la reprise croissante du trafic aérien allait bombarder de réintroductions un territoire (redevenu) vierge de virus alors que la pandémie avait littéralement décollé ainsi en décembre 2019/janvier 2020 ?
52. Sur l'argument de la densité :
• Hong Kong : 6777 habitants/km²
• Singapour : 8575 habitants/km²
• Corée du Sud : 507 hab/km²
• Japon : 335 hab/km²
• Nouvelle-Zélande : 16 hab/km²
• Suède : 25 hab/km²
• Victoria (Australie) : 28 hab/km²
53. Dans un pays à 16 hab/km², le virus peut arriver dans une métropole à 2400 hab/km² (exemple : Auckland en Nouvelle-Zélande).

Une très forte densité est un facteur défavorable, mais n'empêche pas en soi de maîtriser le virus. Ça se gère.
54. Bref, comme le montrent un certain nombre de pays qui ont employé divers outils pour mettre en œuvre la combinaison prévention/restrictions + dépister-tracer-isoler, une stratégie de suppression PEUT fonctionner, protéger la société et gagner du temps.
55. La clé du succès dans les pays qui ont réussi à gérer ?

a) Réagir tôt, et ne JAMAIS laisser la courbe grimper sans rien faire
b) Quand les choses empirent et qu'on est en retard sur l'épidémie, ne surtout pas faire de la "riposte graduée" ImageImageImageImage
56. Sur l'argument économique : est-ce que la suppression tue la sainte économie ? Pas du tout. Au contraire, c'est le fait de laisser circuler le virus qui entraîne plus de dommages (ici, la chute du PIB au second trimestre).

ourworldindata.org/covid-health-e… Image
57. Ce que l'on voit ci-dessous, c'est que la performance économique de la suppression est égale (auquel cas, à chute d'activité égale, autant éviter que les gens ne s'infectent) ou supérieure. Image
58. (Axe vertical = décès confirmés par million d'habitants au 30 août.
Axe horizontal = chute de PIB au second trimestre 2020 par rapport à 2019
J'ai rajouté en noir les pays qui n'apparaissaient pas.)
59. Une certaine quantité de dommages économiques est de toute façon fatale, un système aussi fragile et instable que le capitalisme, qui plus est mondialisé, ne peut pas fonctionner à plein régime par temps de pandémie sévère.

60. Ajoutons que l'accompagnement de l'économie pour limiter la casse relève AUSSI de décisions politiques. Une période d'exception demande des mesures d'exception. On n'est peut-être pas forcé de se restreindre à l'application mécanique des dogmes en vigueur.
61. L'alternative « l'économie ou la santé » est intellectuellement paresseuse. Ça ne marche pas comme ça, les deux vont de pair. S'il suffisait de sacrifier les vieux pour avoir une économie florissante, ça se saurait et on serait déjà les rois du pétrole.
62. Réfléchissons à long-terme : comment tout cela peut-il finir ? Le cours naturel d'un virus comme SARS-CoV-2, c'est de tenter de tourner jusqu'à ce que l'immunité collective soit telle qu'il ne puisse (temporairement) plus circuler.
Cette immunité collective, pour un virus dangereux, s'obtient à l'aide d'un vaccin.

Tant qu'on n'a pas de vaccin, ou autre solution pharmaceutique, on déploie une politique de santé publique pour EMPÊCHER LES GENS DE S'INFECTER.

De ce point de vue, lits de réa = HORS SUJET.
64. Chercher l'immunité collective à la dure, en laissant les gens s'infecter dans une logique de troupeau, est d'une stupidité abyssale. Cela revient littéralement à sauter à pieds joints dans un brasier pour éviter d'être brûlé.
Le tout avec zéro garantie sur la durée moyenne de l'immunité contre l'infection, ou la qualité de l'immunité contre la maladie (fait-on en général une forme atténuée en cas de réinfection ?)…

Pour les coronavirus saisonniers, l'immunité contre l'infection dure quelques mois.
23 réinfections ont été documentées dans le monde avec une moyenne de ~70 jours d'écart. Ça ne préjuge pas de ce que sera la durée moyenne d'immunité protectrice, mais au minimum il faut rester prudent et arrêter avec les plans sur la comète immunitaire.

thelancet.com/journals/lanin…
67. En l'état, SARS-CoV-2 est beaucoup trop dangereux pour qu'on le laisse infecter 40 à 50 millions de personnes (seuil d'imm. coll. théorique en France pour un R0 entre 2,5 et 4). Donc il faut payer le coût de sa suppression en attendant que l'on puisse abaisser sa dangerosité. Image
68. Dans sa non-déclaration du 11 septembre, Castex a dit : « Oui, le virus est là pour quelques mois encore », ce qui semble sous-entendre que ce sera fini avec les premiers vaccins. Pas si vite, papillon.

gouvernement.fr/partage/11738-…
69. Il ne faut pas mentir aux gens ou susciter des espoirs irréalistes. La première génération de vaccin sera probablement d'efficacité partielle. Elle devrait contribuer à alléger le poids du virus, mais ce ne sera pas le retour immédiat à la vie d'avant.
thelancet.com/journals/lance…
70. Tous les vaccins ne parviennent pas à empêcher l'infection et à bloquer la transmission, cassant totalement la possibilité même d'une épidémie si la couverture vaccinale est suffisante.

71. Un vaccin qui atténue la maladie permettrait de soulager le poids que fait peser le virus sur la société, mais si le vaccin n'empêche pas l'infection ou ne réduit pas assez la contagiosité, il faudra encore des mesures même après la campagne de vaccination.
72. Exemple : si le vaccin transforme une partie des malades en porteurs asymptomatiques (potentiellement contagieux), mais qu'il est moins efficace chez les personnes âgées (c'est fréquent), on aura quand même besoin de mesures.

On verra les résultats de la phase III des candidats vaccins en tête. Selon leur efficacité, avec X% de la population vaccinée (ce qui prendra des mois), on aura tel effet de réduction du poids de SARS-CoV-2, ce qui permettra d'ajuster les mesures de restrictions à proportion.
74. Il existe 3 options pour soulager le poids que fait peser SARS-CoV-2 sur la société :

a) Dépistage pratique et instantané de masse
b) Vaccin
c) Traitement de population générale (pas seulement les formes sévères) qui réduit la gravité de la maladie ou empêche son apparition
Aucune d'entre elles n'est disponible aujourd'hui, donc il faut gagner du temps en attendant que ces outils de mise sous contrôle de SARS-CoV-2 arrivent. Outils qui nous aideront à tenir jusqu'à ce que des solutions plus définitives et moins contraignantes finissent par émerger.
76. Entre l'accès à un dépistage plus rapide et l'immunisation progressive de la population par un vaccin, peut-être à partir du second semestre 2021, on peut espérer, je dis bien espérer, que le plus gros de la crise soit derrière nous à partir de 2022.
77. (Note : dans le scénario où tous les vaccins de première génération foirent, eh bien il faudra continuer à casser les chaînes de transmission et gérer au comportemental en attendant mieux.)
Proposition de plan : faire de la suppression pour gagner du temps.

Temps = connaissances = solutions

Étape n°1 : supprimer SARS-CoV-2 jusqu'à la première génération de vaccins.

La philosophie du plan : aussi peu d'infections que possible.
79. Le plan en 3 phases :

a) obtenir l'accord politique de la société, la mobilisation de la majeure partie de la population est indispensable
b) Supprimer la vague actuelle
c) Endiguer (supprimer dans l'œuf) les vagues suivantes
80. Travaux pratiques.

La situation actuelle en France est extrêmement dégradée. On est très hauts (incidence nationale à 193), et on était toujours en exponentielle aux dernières mesures, qui renvoient à l'état de l'épidémie début octobre.

santepubliquefrance.fr/maladies-et-tr… Image
Le gouvernement a eu des semaines pour réagir. Ils ont regardé la courbe grimper les bras ballants, ils n'ont rien fait de sérieux avant la mi-septembre alors que ça montait depuis juillet.

Regardez ce désastre qu'ils ont laissé faire en 3 mois… (Dépistage x3, incidence x33.) ImageImage
82. Au niveau des régions (tirées par leurs métropoles), l'IDF a totalement coulé et explore les fonds marins ; HDF et ARA sombrent, suivis par OCC et PACA ; les autres partent de plus bas mais prennent l'eau (et on coule vite). Image
83. De jour en jour, le bélier frappe de plus en plus fort sur le portail de l'hôpital (qui présente déjà de grosses fissures dans les régions en pointe). Image
84. On a rempli le réservoir à malades au pire moment possible, avant la rentrée et alors que les 6 mois de saison froide se profilaient. Par chance, l'épidémie a ralenti spontanément (fin des vacances, adaptation aux alertes croissantes ?), avant même leurs interventions. Image
85. Mais trop tard, et on était déjà trop haut. L'automne est arrivé brutalement en semaine 39, la lame de fond des infections en milieu scolaire est remontée, l'épidémie a été propulsée partout en métropole.

actualite.lachainemeteo.com/actualite-mete… Image
86. Et d'un seul coup, l'énorme quantité d'eau retenue par le barrage en septembre a considérablement augmenté. Le barrage a donc cédé. Image
87. L'effet, en une semaine, a été très violent. ImageImage
Un argument en faveur de l'hypothèse automne : il ne s'est rien passé en Outre-Mer, où les courbes ont toutes continué à suivre leur cours préalable sans cette bascule brutale début octobre (dans les tests). En revanche, accélération ouest-européenne quasi-partout début octobre. Image
89. Suite de l'hypothèse. Que se passe-t-il lorsque les températures chutent ? Les gens allument le chauffage, ce qui assèche l'air ambiant. Image
90. Et dans cet air froid et sec en intérieur, certains pathogènes sont au sommet de leur transmissibilité (ex. les autres coronavirus saisonniers)

91. Autre possible riant bonus de la saison froide : la sévérité de la maladie pourrait augmenter (par effet dose, si on en inhale davantage).
92. Notons aussi que les infections en provenance du milieu scolaire, cette gigantesque passoire, ont maintenant eu un bon mois (le temps que les chaînes de transmission donnent leurs fruits) pour remonter aux classes d'âge supérieures.

Double effet Kiss Cool.
93. On n'arrivait déjà pas à grimper vers le pic de la sécurité sanitaire retrouvée… et là, on vient de prendre un bon blizzard dans la face.
94. Dans les prochaines semaines, une masse énorme de malades va déferler sur l'hôpital. L'IDF va subir une pression intense ; comme elle était déjà très haut, en tête de l'incidence, la vague y sera terrible.
95. Cette hausse des hospitalisations et des décès est déjà programmée. On va de nouveau pouvoir vérifier que le mythe cruel de la "protection des plus vulnérables" au sein de la tempête virale n'est que cela : un mythe. ImageImage
96. Il n'existe qu'un seul instrument assez puissant pour dompter instantanément et à coup sûr une vague trop violente et hors de contrôle. On le connaît tous, c'est le gros bouton rouge "arrêt d'urgence" sur lequel personne ne veut appuyer.
97. Donc il faut reconfiner. Toute la France métropolitaine. Plusieurs semaines. Au plus vite. SANS attendre le résultat du couvre-feu et des vacances scolaires, dont l'exécutif attend une accalmie.
6 raisons de confiner :

• SARS-CoV-2 probablement au zénith de sa puissance en saison froide
• La taille de l'épidémie est déjà critique (presque 200 d'incidence)
• Dernière mesure = on est toujours en exponentielle avec un R tests à 1,4 (x2 tous les ~15j)
• Incertitude sur l'effet des interventions, rien ne garantit qu'elles soient suffisantes
• Le confinement préservera les régions qui n'ont pas encore coulé, comme l'Ouest lors de la 1è vague
• La vague menace d'effondrer l'hôpital dans les régions les plus avancées
100. Rappelons que le pic des décès et le pic du cumul réa sont à S+3 après le pic d'infections. Si on confine dimanche soir, ça continuera à grimper jusque vers le 10 novembre.
101. Pour le cumul réa, l'inertie de toute décision ratée pour casser l'exponentielle est de J+21 + 10-15 (le temps de voir que c'est raté) + X (le temps de réintervenir et d'appliquer). Soit 5-6 semaines d'augmentation en attendant la délivrance.
102. Concrètement, si Macron a raté l'initiation d'un pic d'infections avec son couvre-feu en IDF, ils pourraient ne commencer à voir le bout du tunnel que fin novembre dans les hôpitaux là-bas…
103. Deux semaines après le redémarrage depuis le plateau à 110 d'incidence, Israël a décidé de reconfiner à 250, effectif une semaine plus tard à 340, pic à 480 à J+10. Leur temps de doublement des cas, quand ils ont décidé de reconfiner, était de 14 jours. Image
104. On est à 200 d'incidence et nos cas sont sur une trajectoire de doublement tous les 15 jours (SPF). Les hospitalisations ont l'air de suivre le même rythme ces derniers jours.
105. Israël, qui a une population plus jeune (âge médian 30 ans), en est à 38 décès par jour pour 9,2 millions d'habitants ; ça ferait un minimum de 300 en France si notre incidence grimpe aussi haut qu'eux (je pense qu'on a un taux de détection similaire).
106. Si vous n'avez rien compris : dans le pire des scénarios (continuation de la dernière trajectoire mesurée jusqu'à hier, puis effet insuffisant du couvre-feu et autres interventions), le temps qu'on freine, on aura approché ou dépassé le pic de mars.
107. Sur la courbe de la catastrophe, nous sommes le 12 mars. L'aiguille du pouvoir oscille erratiquement entre les positions 3 et 5. Abrégeons et passons à 6. C'est plus sûr. Image
108. Le couvre-feu (c'est-à-dire un confinement du soir) décrété par Macron peut-il fonctionner ? Bien sûr. Une riche littérature scientifique a de longue date établi que SARS-CoV-2 est une créature nocturne qui hiberne entre 6h du matin et 21h.
109. On nous sort l'exemple de la Guyane pour vanter le modèle du couvre-feu. A-t-on bien regardé le résultat ? 65 décès cet été pour 290 000 habitants. Équivalent France en proportion = 15 000 décès. Et l'âge médian là-bas est de ~25 ans contre 42 en métropole…
Et ça a mis 11 semaines à descendre à 50. Conditions matérielles d'existence certes défavorables mais climat non hivernal et écoles fermées.

Ça doit être le département le plus touché de France au niveau du % de la population infectée, on ne peut pas parler d'un franc succès… Image
111. Le couvre-feu, les vacances scolaires et le choc d'alerte (adaptation comportementale) peuvent plier la courbe, mais est-ce que ça passera le R sous 1 ? Incertitude face à l'exponentielle = risque de sous-réaction = risque de sanction forçant à surcorrection en catastrophe.
112. Macron veut redescendre entre 3000 et 5000 cas détectés par jour, soit une incidence entre 30 et 50. Il admet donc qu'il est impératif de descendre. On progresse. Mais dans ce cas, pourquoi rester à 30-50 ? Pourquoi ne pas descendre jusqu'à zéro ?
On a réussi à déclencher une deuxième vague à partir d'une incidence estivale à 5 (15 à 20 si l'on corrige du taux de détection plus bas à l'époque). Si l'on descend à 30-50 en hiver, qu'est-ce qui nous garantit qu'on ne déclenchera pas une troisième vague à partir de ce niveau ?
114. Et quel est le plan dans les endroits qui n'ont pas encore totalement fait naufrage ? Son reconfinement partiel ("couvre-feu") concerne ~20 millions d'habitants. Quid des 47 autres ? On croise les doigts pour que les gens s'auto-confinent dans la sphère privée ?
115. Même hors des métropoles, ça peut vite monter… Image
116. Il faut confiner partout parce que ça grimpe partout et qu'il n'y a pas de frontières internes en France. Ça ne sert à rien de remettre à zéro 70% du territoire si on laisse le virus barboter dans les 30% restants. Car ces 30% deviendraient alors la base arrière du virus…
117. … à partir de laquelle pourrait se former une troisième vague, en semant de nouveau sur le reste du territoire. L'approche territorialisée c'est bien gentil, mais comme il y a du virus partout et qu'il y a des déplacements internes en France, ça a ses limites.
118. Comme en mars, il faut synchroniser cette grande purge partout en métropole. Certains territoires pourront fermer un peu moins l'économie ou rouvrir un peu plus tôt, mais il faut démarrer en même temps, SANS attendre que les retardataires coulent à leur tour.
119. On réussit parfois à casser l'exponentielle sans confiner. Sauf qu'il ne faut pas se contenter de stagner au pic, il faut redescendre. Sinon, quand le plateau ne tient plus, eh bien on déclenche un nouveau pic encore plus haut.
120. Un plateau élevé est une position très précaire et vulnérable. Non seulement on subit une casse humaine à proportion chaque jour, mais on est à la merci de la moindre reprise exponentielle, parce que la taille de l'épidémie est déjà trop grande.
121. C'est déjà ce qui s'est passé en septembre : on avait atteint un équilibre précaire, l'arrivée brutale de la vague de froid combinée à la lame de fond scolaire nous ont balayés. C'est ce qui risque d'arriver aux régions qui émergent encore si on ne les confine pas.
122. L'autre raison de confiner, c'est qu'il faut viser un R bas pour bien descendre rapidement. À 0,8 ou 0,9, c'est trop lent, on est sur une décrue qui ne se concrétisera pas forcément. ImageImageImage
123. Une descente SARS-CoV-2 ce n'est pas le tobbogan. Ce n'est pas parce qu'on initie le mouvement qu'on va finir tout en bas dans l'aisance. Et on met du temps à descendre quand la vague est bien ample.
124. On vise un R sous 0,7. Après X semaines de confinement, on sera passé d'une base 1000 à quelque part entre 1 et 10. C'est-à-dire qu'on aura supprimé 99 à 99,9% de la circulation du virus. Et là, on pourra commencer à déconfiner. Sans brûler les étapes. Image
125. La remise à quasi-zéro en Victoria (Australie) de la deuxième vague hivernale s'est effectuée en 9-10 semaines depuis le pic (confinement début août). Peut-être qu'on pourra rouvrir en janvier ici.
126. Plus on ferme (pour broyer le taux de contact), plus ça descend vite, plus on peut rouvrir vite. Moins on met de restrictions, plus ça prendra du temps, plus il y aura d'infections pour rien le temps qu'on descende (cf. le bilan de la longue descente suédoise au printemps).
Il faut prendre le temps de descendre à (quasi-)zéro. L'impatience de la réouverture a déjà fait cramer les fruits du premier confinement, ne refaisons pas deux fois la même erreur.

Le pacte avec la population doit être explicite : on ne déconfine pas avant d'avoir bien baissé.
128. Les grandes lignes du reconfinement. Même principe que le premier, mais en enlevant les aspects autoritaires inutiles (ex. le papier débile pour sortir, parcs et jardins fermés, etc.), et avec beaucoup moins de trous dans le filet (tests, traçage, masques, aération, etc.).
Donc :

• Fermeture du système scolaire
• Fermeture du non-essentiel (bars, cafés, hôtels, restaurants…), avec un peu de marge par endroits pour les secteurs moins risqués
• Annulation des évènements (mariages, etc.)
• Pas de sport impliquant contacts rapprochés
130.
• Limitation des rassemblements en intérieur 
• 100% des salariés qui le peuvent en télétravail
• Concentration du dépistage sur le circuit de société pas totalement confiné, en particulier dans les quartiers populaires où vivent les travailleurs essentiels
131.
• Limitation des contacts à l'essentiel dans la sphère privée (au sein du ménage, visite à un proche isolé/fragile)
• Limitation des déplacements de plus de X kilomètres à l'essentiel
• Réduction des arrivées sur le territoire, dépistage aux frontières (aéroports)
132.
• Pour ceux qui le souhaitent/peuvent, surtout dans les ménages à 4+ personnes vivant en métropole, pratiquer un peu de distanciation à domicile durant la première semaine (le confinement va bloquer des malades à domicile avec des proches…).
133. Aérez fréquemment, toilettes comprises, évitez de vous asperger en mangeant serrés à plusieurs autour d'une petite table, etc.
134. Comme le confinement a des effets sociaux désastreux qu'on ne peut plus faire mine de découvrir, l'État doit évidemment allonger l'argent pour le tiers des plus bas revenus, ainsi que les indépendants, etc. C'est la condition de l'acceptation sociale.
Phase suivante, le déconfinement. Une fois qu'on a purgé le réservoir de malades, quand rouvrir ? Ceci pose la question des critères de suppression. Propositions :

a) Taux d'incidence < 1
b) Très peu de cas d'origine inconnue (qui signalent des chaînes de transmission cachées)
136. Un taux d'incidence (nombre de cas détectés sur 7 jours et pour 100 000 habitants) à 1 équivaudrait à :

• 650 cas détectés par semaine en France métropolitaine, soit moins de 100 cas par jour
• un peu moins de 20 cas par jour en IDF
137. Comment rester ouvert sans déclencher de troisième vague ?

• Haut niveau d'adoption des mesures de prévention par la population
• Déconcentration/ventilation des intérieurs
• Dispositif dépister-tracer-isoler [DTI] opérationnel (détecter >75% des cas)
138. Sur le premier point, la population répond globalement bien mais on peut encore mieux faire.

Sur le second, le gouvernement n'a fait aucun effort dans certains endroits (écoles, amphis bourrés en septembre dans les facs) et a refusé d'investir. On a vu le résultat.
139. Quant au système de dépistage-traçage, il dysfonctionne. Or c'est notre digue n°1 pour éviter le retour d'une vague d'ampleur (c'est parce qu'il était bancal qu'on a perdu le contrôle si facilement), donc il doit absolument être opérationnel à 100%.
Après la suppression de la deuxième vague, SARS-CoV-2 reviendra, car il n'y aura toujours pas d'immunité collective. Des foyers de contaminations réapparaîtront. Le système DTI devra être capable de tous les désamorcer de façon à ce qu'ils ne deviennent pas une troisième vague.
141. Une vague d'ampleur ne se forme pas comme ça par magie. On a des restrictions en place, le R de la deuxième vague n'a grimpé qu'à 1,4 au zénith. Donc quand on repart de zéro, ça met des semaines à remonter et on a LARGEMENT le temps d'éteindre le début d'incendie naissant.
142. Lorsqu'un incendie démarre, il ne viendrait à l'idée de personne de dire "oh, ce n'est qu'une flammèche" ou "on s'en fout, il n'y a pas d'excès de mortalité par le feu dans les graphiques Insee". Non, l'alarme retentit, tout le monde se bouge le postérieur…
143. … et on vient TOUT DE SUITE asperger l'incendie naissant à l'extincteur.

Eh bien, il faut faire pareil avec SARS-CoV-2. La circulation du virus doit être traitée comme un incendie, une urgence, et non comme une fatalité ("ah tiens, il pleut").
144. Quand R > 1, on a affaire à un phénomène à croissance exponentielle, qui EMPIRE avec le temps (quantité croissante de dommages par unité de temps), et non un phénomène linéaire (où la quantité de dommages reste constante par unité de temps).
145. Donc on ne refait pas 3 fois la même erreur (au bout de deux confinements, c'est bon, j'espère qu'on aura quand même compris la leçon ?), et si un foyer venimeux éclate quelque part et que ça se met à grimper, on tabasse la courbe d'interventions jusqu'à ce qu'elle plie.
146. Les problèmes actuels avec le dispositif DTI en France :

• On a un bon volume de tests dans l'absolu (140 000 personnes testées par jour), sauf qu'on a une épidémie énorme… Donc on est toujours en pénurie de tests.
147. Dans les comparaisons internationales, on regarde parfois le nombre de tests par tête. Mais la mesure la plus pertinente serait plutôt le nombre de tests par infection. Car "beaucoup de tests" veut dire beaucoup de tests PAR RAPPORT À LA TAILLE DE L'ÉPIDÉMIE.
148. La Corée du Sud ne fait "que" 10 à 15 000 tests par jour, contre 140 000 pour la France. Du coup, est-ce que la France teste plus que la Corée du Sud ? Ben non, car la Corée du Sud a 80 tests positifs par jour, contre 18 000 pour la France.
149. Donc la Corée du Sud, même si elle fait 10 fois moins de tests en valeur absolue, teste relativement 20 fois plus. CQFD.
150. Macron se vante de ce que la France est l'un des pays avec le plus gros volume de tests en Europe, le truc c'est qu'on a aussi la plus grosse épidémie d'Europe…
151.
• On ne sait pas où les gens se contaminent, donc le traçage ne fonctionne pas. La définition des contacts est trop restrictive (ils ont fait exprès pour ne pas embouteiller le système) et certains malades font de la rétention de contacts.
152.
• On n'a pas de chiffres sur l'isolement (ce qui est un problème), mais lorsque d'autres pays ont vérifié si les gens s'isolaient, il en ressortait en gros que c'était assez moyennement respecté. Donc il faut s'assurer que les gens puissent MATÉRIELLEMENT le faire. Image
153. Si les gens ne respectent pas leur quarantaine (qu'il faut monter à 10 jours après symptômes), ça ne sert à rien. Le jour de carence doit être supprimé, les gens ne doivent pas avoir à arbitrer entre respect de l'isolement et perte de revenus. Isoler = isoler ET soutenir.
154. Actuellement, la taille de l'épidémie française rend impossible le traçage. Le nombre de cas actifs est énorme, on a des dizaines de milliers de malades qui circulent. On ne peut pas dépister-tracer autant de cas, c'est trop. C'est aussi pour ça qu'il faut remettre à zéro.
155. Le dispositif DTI fonctionne quand on a quelques dizaines ou centaines de cas par jour. Dès qu'on passe sur des volumes en milliers ou dizaines de milliers, la digue saute, la vague se répand et on se retrouve à écoper des masses énormes de flotte à la petite cuillère.
156. Sur la prévention, il est crucial que le maximum de gens disposent des connaissances de base sur ce virus. Les gens doivent connaître :

• les symptômes
• les modes de contamination
• les situations à risque
• les délais optimaux pour être dépisté après avoir été exposé
157. Ils doivent aussi savoir porter correctement un masque (on en voit encore qui n'ont pas bien compris que c'était SUR le nez) et avoir le réflexe d'aérer.

Tout ça n'a rien de sorcier, mais ils ont massivement sous-informé sur l'aérosolisation…

158. Le fait que n'importe qui puisse venir être dépisté gratuitement sans symptômes ni ordonnances, c'est très bien. Si ça crée un embouteillage, c'est parce qu'on a une épidémie beaucoup trop grande par rapport à la capacité de dépistage.
159. Quand on aura remis l'épidémie à zéro, on n'aura plus ce problème et le dépistage pourra tenir les 3 circuits :

• cas symptomatiques et contacts (prioritaire)
• campagnes de prévention sur des lieux à risque
• asymptomatiques qui viennent d'eux-mêmes
160. Sur les prélèvements salivaires ou autres tests rapides. Même si leur sensibilité est un peu inférieure, ce n'est pas grave :

• la praticabilité et le volume peuvent compenser une moindre performance individuelle du test
• un dépistage imparfait > pas de dépistage du tout
161. Le but ici est de pouvoir tester facilement, plusieurs fois par semaine s'il le faut (ex. en Ehpad), et de pratiquer de vastes coups de filets grâce à la puissance du volume. Quand la prévalence est basse, on peut aussi grouper les tests par lots de 10, 20, etc.
162. Quel que soit le type de test effectué, les statistiques doivent remonter pour que l'on conserve une visibilité sur l'épidémie. On ne peut pas avoir des gens qui pratiquent des tests à domicile dans leur coin sans que les résultats remontent à la veille sanitaire.
163. Un traçage complet s'effectue dans les deux sens, le but n'étant pas seulement de trouver d'éventuels cas contacts infectés (génération N+1) mais aussi de trouver l'origine des cas (génération N-1, et surtout le lieu de contamination qui permet de trouver d'autres chaînes).
L'épidémie de Covid-19 est en grappe, avec une transmission par super-propagation, c'est-à-dire que la plupart des contaminations viennent d'un petit nombre de malades qui infectent beaucoup dans leur entourage de contacts, dans tels ou tels lieux clos.

theatlantic.com/health/archive…
165. Quand vous tombez sur un fruit (un malade), généralement, en regardant en arrière, vous allez pouvoir remonter vers une grappe (l'ensemble de l'évènement de super-propagation) avec un certain nombre de fruits associés (d'autres malades que vous n'aviez pas vus).
166. C'est ce principe du rétro-traçage et de la surveillance des évènements de super-propagation en lieux clos qui a permis au Japon de maîtriser la première vague même avec peu de dépistage.

167. Les définitions restrictives d'un cas contact, faites pour soulager par avance un traçage que l'on sait facilement débordé, n'ont pas lieu d'être. On DOIT être en mesure de vérifier largement l'entourage, MÊME s'il y avait port du masque, etc.
Ça évitera de laisser filer des asymptomatiques. Et puis, le masque ce n'est pas du 100% et on ne sait pas s'il était bien mis…

Pour de possibles contaminations dans les transports, tant pis, on retrouvera la chaîne de transmission plus tard ailleurs dans un lieu plus traçable.
168. Pour bien comprendre à quel point les résultats de la pêche française aux foyers de contamination sont dérisoires… (Source : point ARS IDF du 1er octobre)

Les foyers identifiés = la pointe d'un immense iceberg Image
169. Je crois que Drosten (virologue allemand) a suggéré que les gens tiennent un mini-agenda de contacts pour aider le traçage. Les gens doivent donner leurs contacts. TOUS leurs contacts. Donc ils doivent comprendre la démarche pour se sentir acteurs.
170. Le fait que les cas index déclarent en moyenne 3 contacts est une blague massive. Ça devrait être plus haut. Image
171. Bon, en un mot comme en cent, vous aurez compris que dans les faits, on n'a pas de réel traçage, hein.

francetvinfo.fr/sante/maladie/…
172. Allez, on le dit avec le langage diplomatique du Conseil scientifique ? Image
172b. Monsieur Macron, un bilan du système dépister-tracer-isoler en France ? Image
173. Certains pays utilisent les données téléphoniques, mais comme nous l'indique le bide spectaculaire de StopCovid, les gens ici ne sont pas chauds. Il faut trouver d'autres moyens de tracer dans les lieux difficiles, où les gens ne se connaissent pas.
174. Peut-être une plateforme de recherche de cas contacts ? Par exemple, si un malade a fréquenté un bar, on pourrait y écrire : "Les clients du bar X de telle ville, qui étaient présents de telle heure à telle heure, tel jour, sont invités à aller se faire dépister"
L'Assurance-maladie doit inclure une surveillance des malades au long cours. Il faut rappeler les cas confirmés 3, 6 et 9 semaines après le diagnostic et de leur demander : Êtes-vous revenu à votre état de santé antérieur ? Si non, quels symptômes ?

Pour ceux qui se demandent pourquoi l'épidémie a repris malgré les masques :

• il n'est pas porté à domicile (le lieu le plus dangereux s'il y a un malade), ni dans les rassemblements privés, etc.
• il n'est pas bien porté à 100%
• même bien porté, il ne protège pas à 100%
177. Le masque est un outil, et non un totem "fin de la pandémie". Ce qui fonctionne, ce n'est pas "rendre le masque obligatoire partout dans la rue" et/ou "plein de tests n'importe comment" mais peu de cas + prévention + distanciation + masques + dépister-tracer-isoler.
178. Le port du masque en extérieur se justifie dans certaines circonstances : rues bondées, manifestations/foule dense, marchés, etc. Mais pas besoin de faire du zèle en l'imposant partout. Vous n'expierez pas la pénurie du printemps avec la surenchère de l'automne.
• Les masques doivent être gratuits
• Arrêtez de coller des amendes aux gens dans la rue, ça ne sert à rien
• L'obligation de le porter dans les parcs et jardins ne rime pas à grand-chose, le R0 du rhododendron étant à l'image de la capacité d'anticipation de l'exécutif (nul)
Pour l'école, de loin le plus gros scandale dans l'immense scandale de cette deuxième vague. Blanquer n'a RIEN foutu pendant l'été (enfin si, mais rien de professionnel…). Le protocole c'est comme d'habitude + masques — et même pas sous 11 ans.

Donc il n'y a pas de protocole.
181. Il faudrait les mêmes règles que pour tous les lieux intérieurs :

• Déconcentrer/ventiler
• Fermer immédiatement la classe et dépister tout le monde à partir du moindre cas
• Masques en primaire
• Attention à la cantine (car pas de masques) Image
182. Le sabotage du dépistage des enfants doit cesser. Ils PEUVENT infecter et être infectés, donc il faut vérifier. N'en déplaise à la fine science locale d'après laquelle les enfants français sont les seuls au monde à ne pas transmettre… Image
183. Quelle HONTE… Image
184. Après une remise à zéro, avec une incidence < 1, je pense que masques/ventilation et une réaction rapide (fermer et dépister toute la classe au lieu de mettre la poussière sous le tapis et casser le thermomètre) suffiront à gérer.
185. La première garantie de sécurité de tout lieu collectif (école, Ehpad, entreprise…), c'est l'absence ou la taille très réduite de l'épidémie locale. Car s'il n'y a pas de malades dans le coin… eh bien il n'y a pas de risques d'introduction du virus dans ces lieux. Image
186. Si besoin, on peut explorer la possibilité de faire cours en extérieur, par exemple en primaire (cour de récré), au printemps. Auquel cas il faudrait des espèces de chapiteaux contre les d'intempéries.

Mais la remise à zéro devrait suffire à éteindre l'incendie scolaire.
187. Sur la ventilation des intérieurs. Il faut définir un taux de renouvellement de l'air suffisant et essayer de s'y tenir partout. Vérifier/renforcer la VMC. On peut utiliser des détecteurs de CO2 pour mesurer si l'intérieur est assez ventilé.
188. Ici, Shelly Miller, spécialiste de la transmission aérienne des maladies infectieuses en intérieur, propose de 600 à 800 ppm pour le niveau de CO2 qui correspond à une salle bien ventilée. Il existe aussi des appareils pour filtrer, etc.

theconversation.com/how-to-use-ven…
189. Une proposition pour l'université, valable pour le reste du système scolaire.

groupejeanpierrevernant.info/#Ventilation

189b. Définir de même un critère optimal d'humidité de l'air en intérieur et essayer de s'y tenir partout ?
190. Pour les secteurs à risques (ex. bars, restaus, discothèques, où zéro distance autour de la table + pas de masques en consommant), le plus simple est de placer des restrictions d'occupation en intérieur et de payer ces secteurs pour compenser les pertes.
191. J'entends parler d'un "protocole sanitaire strict" dans les restaurants. Ah ? Il y a 2 mètres de distance entre chaque client, l'air est renouvelé 6 fois par heure et personne ne parle en mangeant ?

L'actuel protocole n'a rien de strict, il faut arrêter avec ce théâtre.
192. Il n'y a aucune distanciation autour d'une petite table, et pas de masques pour pouvoir consommer, donc ces secteurs à contacts risqués sont un talon d'Achille dans la lutte contre le virus. Flambée quelque part = premiers fermés, derniers rouverts. Pas le choix.
193. L'État a intérêt à allonger la monnaie pour ces secteurs, car à partir du moment où on confine, ils pourraient être fermés 3 à 4 mois (pour l'accueil en intérieur, la vente à emporter ne pose pas problème).
Quand on laisse circuler le virus parce que "l'économie", au final on perd le contrôle et après on doit tout fermer. On croit jouer à l'équilibriste malin, et puis on se casse la gueule et on perd sur les deux tableaux. Bravo le veau.

Contrôle du virus = condition de la reprise.
195. Pour le dépistage aux frontières :
• tester au hasard une partie des arrivées au niveau des frontières terrestres
• systématiquement à la descente de l'avion, avec rappel à J+4 ou J+5 (être intransigeant sur ce point dans les îles)
196. Autre option dans les îles : suppression jusqu'à zéro et 14 jours de quarantaine obligatoire en arrivant, avec triple dépistage à quelques jours d'intervalle. Implique de sacrifier le tourisme pendant des mois.
197. Moins il y a de transmission domestique, plus il devient important d'intercepter et isoler les malades entrants sur le territoire.

Maîtriser son épidémie = être vertueux envers ses voisins (en réduisant les exportations de malades).
198. Ce que ne peut PAS fournir une stratégie de suppression :

• le retour immédiat au monde d'avant
• un risque zéro
• tous les secteurs économiques à 100% (ceux qui impliquent des contacts à risques devront s'adapter)
Ce que peut fournir une suppression bien exécutée :

• une vie plus stable, différente mais relativement ordinaire
• beaucoup moins de dégâts directs/un risque sanitaire beaucoup plus faible
• fin des vagues d'ampleur
• éloigner l'épée de Damoclès du reconfinement général
200. Avant de conclure : ils sont passés où, les grands prophètes du "il n'y aura pas de deuxième vague" ? Occupés à creuser un trou jusqu'au noyau terrestre, j'espère ?

Foutus charlatans…
Nous sommes fatigués du virus, mais lui n'est pas fatigué de nous. Son endurance est infinie ; il ne dort pas, ne s'énerve jamais, ne s'impatiente pas ; il n'a ni volonté, ni intelligence, aucune humeur ou désir ; il n'a pas de compte en banque, d'estomac ou de notion du temps.
202. La vieille Europe, qui avait éloigné de nombreux pathogènes par la vaccination, se figurait naïvement qu'elle n'aurait plus qu'à gérer les maladies de la sédentarité et du vieillissement.

SARS-CoV-2, c'est le tragique de l'Histoire qui nous revient en pleine face.
203. L'intérêt d'une remise à zéro, suivie d'une stratégie de suppression, est de réduire de 99+% la circulation du virus comparé au niveau actuel, pendant le laps de temps (en mois) qui nous est nécessaire pour sortir de meilleures solutions.
La remise à zéro permettra de faire fonctionner la digue DTI, seule à même de nous garantir un contrôle du virus sans confinement.

Elle permettra de réduire massivement le risque collectif et de ne plus risquer de vague d'ampleur avec des centaines de milliers d'infections.
205. Les soignants ont autre chose à foutre que de passer la serpillière sur du Covid pendant des mois.

Les respecter, ce n'est pas dire merci devant les caméras ou les applaudir verbalement, c'est 1) ne pas laisser les gens s'infecter et 2) donner suite à leurs demandes. Image
206. Même s'il faudra bien sûr continuer à surveiller le virus comme du lait sur le feu, cette remise à zéro permettrait aussi à la société française de passer un peu à autre chose — en particulier, comment gérer la décennie de crises multiples qui s'annonce suite à ces fiascos.
207. Chers membres du Conseil scientifique, pourquoi ne pas vous autosaisir et proposer à la France d'adopter une stratégie de suppression ? Le Conseil propose, le Prince dispose. S'il refuse, vous aurez au moins essayé. Votre voix pèse dans le débat, servez-vous en !
208. En tout cas, il me paraît plus que temps d'avoir enfin ce débat public sur la stratégie pour gérer SARS-CoV-2, qui n'a JAMAIS eu lieu en France. L'exécutif a décidé seul, et ses choix ont été désastreux de A à Z. On doit naviguer autrement dans cette tempête.
209. Les interventions et le comportement humain déterminent largement le cours de l'épidémie. Il n'y a pas de fatalité. Le cours de cette pandémie est politique, résulte de choix collectifs, de l'organisation, d'arbitrages entre divers intérêts et considérations.
210. Pour l'instant, nous ne sommes plus aux commandes. SARS-CoV-2 est à la barre du navire, c'est l'exponentielle qui dicte notre trajectoire.

On sait d'expérience où ça risque de nous mener. Image
211. Le gouvernement, responsable n°1 de ce désastre par son incompétence criante, n'a bien entendu pas la moindre excuse puisque nous avons littéralement repassé au ralenti le film de la saison 1 depuis début juillet. Image

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