Cette œuvre de Klimt, qui représente Judith avec la tête d'Holopherne, s'inspire d'un passage de l'ancien testament, où les troupes du général Holopherne assiègent la ville de Béthulie #histoiredelart#femmesàpoil#mythedelafemmefatale
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L'une des habitantes, la très belle et très badass Judith, décide de mettre fin au siège de la ville de Béthulie par les troupes du général Holopherne. Aidée par sa servante, elle apporte des litres de vin au camp du général
Holopherne, qui n'est pas une lumière, est très flatté: il se dit qu'il va en profiter pour pécho Judith & lance un grand banquet. Sauf qu'avec tout ce vin il se colle une grosse murge & s'endort. Judith, qui n'est pas là pour niaiser, lui coupe la tête & tout rentre dans l'ordre
Judith a souvent été mis en valeur pour son courage & son dévouement, et citée comme exemple dans plusieurs ouvrages de la Renaissance. Pourtant, elle a parfois été utilisée (ntmt en peinture) pour illustrer la perfidie des femmes, utilisant leur beauté à des fins manipulatrices
C'est particulièrement frappant dans ce tableau de Klimt. Si les œuvres qui représentent Judith montrent souvent le moment du meurtre, on voit ici l'instant d'après, avec une Judith d'un calme olympien, posant lascivement avec la tête de sa victime
Klimt, comme beaucoup d'artistes de la fin du 19e et du début du 20e, était obsédé par la figure de la femme fatale, qui prend plaisir à détruire les hommes en se servant de sa beauté envoûtante
Si ce fantasme a donné lieu a de nombreux chefs d'œuvre comme celui-ci, il a aussi contribué à alimenter ce mythe de la femme fatale, qu'on retouve encore beaucoup dans la pop culture et qui entretient toujours des clichés toxiques sur les femmes #fâmemanipulatrice
Ce cliché est encore très présent notamment avec le mythe de la fâme qui n'hésiterait pas à mentir et à accuser un homme de viol uniquement pour arriver à ses fins et détruire sa carrière
Pourtant, avec un peu d'honnêteté intellectuelle & des chiffres on voit bien que c'est toujours la femme victime qui voit sa carrière & sa santé mentale détruites. Pour rappel, un homme blanc n'a que très peu de chances d'être condamné pour un viol qu'il a commis
Lotte Laserstein est une artiste allemande qui a été l'une des premières à bénéficier d'un enseignement artistique officiel à l'Université des Arts de Berlin. Elle réalise cet autoportait en 1928, un an après avoir obtenu son diplôme
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Elle est clairement dégagée des injonctions à la beauté qui pesaient sur les femmes artistes jusqu'au début du 20e siècle : vêtue de sa blouse de peinture, les cheveux courts, le regard franc, elle se représente dans son atelier, en train de peindre
Elle reprend ainsi la tradition ancienne de l'autoportrait au chevalet qui, bien qu'inventée par Catharina Van Hemessen, a surtout été exploitée par des artistes masculins
Dans une vidéo de la Tate, Tracey Emin explique comment cette oeuvre est née : "en 1998, j'ai fait une sévère dépression, et j'ai passé 4 jours au lit. J'étais endormie et à moitié inconsciente...
...J'étais endormie et à moitié inconsciente. Quand j'ai fini par sortir du lit, j'ai bu un peu d'eau, je suis retournée, j'ai regardé la chambre, et j'avais du mal à croire ce que je voyais, ce désordre monumental qu'était devenu ma vie...
En 1923, la peintresse Romaine Brooks se représente avec tous les attributs "masculins" de l’époque : cheveux courts, chapeau, redingote, canne & surtout une pose assurée et un regard frontal
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Cette pose assurée dénote par rapport aux attitudes "féminines" modestes ou suggestives encore majoritaires dans la peinture de cette époque
D’origine états-unienne, Romaine Brooks nait en Italie dans 1 famille bourgeoise & toxique qu'elle fuit dès qu'elle peut. En 1893, elle s’installe à Paris, comme de beaucoup d'artistes à une époque où cette ville est au cœur de la modernité artistique & de la libération des mœurs