Thread by @nerfsocial

La politique du gouvernement en matière de libertés m'inquiète et je pourrais être tenté de prendre parti contre le confinement.. Cependant, la persistance de troubles neurocognitifs post-Covid-19 me retient. Je reviens sur ce qu'on en sait dans ce thread #COVID19 & #cerveau. 🔽

Les symptômes neurologiques et psychiatriques liés à Covid-19 ont été signalés dès le 25 février par les chercheurs chinois.
medrxiv.org/content/10.110…

La perte d'odorat s'est vite imposée comme un des éléments diagnostic de Covid-19. Diverses études ont montré que plus de 60% des patients souffrent de cette "anosmie".
nature.com/articles/s4159…

Or si l'anosmie peut être liée à un effet direct au niveau des récepteurs olfactifs, elle est également observée dans un certain nombre de maladies neurologiques dont Parkinson et Alzeihmer.
ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

Or après avoir infecté les neurones olfactifs ou ceux du système digestives, Covid-19 peut potentiellement remonter jusqu'au système nerveux central de proche en proche.
frontiersin.org/articles/10.33…

Très rapidement, on a suspecté que le virus puisse entrer dans le cerveau et contribuer aux troubles respiratoires sévères en s'attaquant aux cellules du tronc cérébral.
onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.10…
ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

Des études plus récentes suggèrent même que le virus n'a pas besoin de "remonter" via les neurones olfactives ou digestifs. Il pourrait non-seulement traverser la barrière hématoencéphalique mais également se multiplier une fois dans le cerveau..
sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-…

Les IRMs classiques ne détectent que les affections graves, du type encéphalite ou AVC susceptibles de survenir durant la phase aigue de Covid-19. Mais l'utilisation d'une approche IRM plus sensible montre que le problème est réel..
thelancet.com/journals/eclin…

En outre, on sait que Covid-19 peut entrainer une hypercoagulation et une inflammation des vaisseaux, qui expliquent les AVC observés, mais qui pourraient également accroître le risque de démence à long terme.
npr.org/sections/healt…
ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

Le problème des atteintes cérébrales est qu'elles mettent parfois des mois ou des années avant de produire des symptômes. Le peu de recul que nous avons sur la pandémie rend l'évaluation de ce risque difficile. Mais les premières données ne sont pas rassurantes...

Dans une étude portant sur 85000 personnes, des chercheurs
anglais montre qu'une diminution significative des fonctions cognitives est déjà visible chez les patients avec symptômes respiratoires sans complications
medrxiv.org/content/10.110…

Si cette étude n'a pas encore été évaluée par un comité de lecture et doit donc être prise avec des pincettes, elle reflète le témoignage de nombreux patients Covid. Certains, compilés par @OBerruyer, montrent le vécu difficile caché derrière les chiffres.
les-crises.fr/j-ai-l-impress…

D'autres publications vont dans le même sens, notamment en ce qui concerne la relation entre Covid-19 et symptômes psychiatriques, qui semble bidirectionnelle.
medrxiv.org/content/10.110…

Autrement dit, l'infection à Covid-19 pourrait déclencher divers troubles psychiatriques mais il semble aussi que souffrir d'une maladie psychiatrique prédise le risque d'infection et la mortalité liée à Covid. Effet des médicaments? Difficile de répondre.
onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/wp…

Quoi qu'il en soit, toutes ces données sont inquiétantes. Je pense qu'elles le sont suffisamment pour que les pouvoirs publics s'abstiennent de trop communiquer à leur sujet. Mais cela m'étonnerait que ces études laissent les autorités de santé indifférentes.

Une épidémie de troubles neurologiques —telle qu'observée après la pandémie de grippe espagnole— impliquerait une catastrophe Covid-19 durable dans le temps et affectant fortement la vitalité et la résilience de notre société.
fr.wikipedia.org/wiki/Enc%C3%A9…

Les troubles respiratoires et la mortalité sont très préoccupants, mais ils sont clairs. Les problèmes neurocognitifs, eux, peuvent nous faire redouter l'existence d'une bombe à retardement. D'autant plus que les enfants ne seront pas forcément épargnés.
ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

Donc oui, la politique du gouvernement m'inquiète, et je n'ai pas réellement confiance en Olivier Véran. Mais en ce qui concerne le confinement, je pense qu'ils font le bon choix.

Il faut prendre notre mal en patience et continuer d'acquérir des données pour mieux connaître les conséquences rélles de ce virus sur l'organe qui nous permet de penser le monde et `d'apprécier la vie...

Je serais curieux de savoir ce que des Twittos médecins comme @nathanpsmad, @Maxgignon, @DocArnica ou des chercheurs comme @Damkyan_Omega, @T_Fiolet ou @mariusgilbert pensent de ces études #neuroCovid.. Risques anecdotiques ou réelle préoccupation?

PS. Apparemment, l'association @apresj20 fondée par @Food_reward tente de promouvoir la prise en compte de ces problèmes.