Cette nuit, pour les 90 ans de la #CatastropheDeFourvière1930, nous vous proposons de découvrir l'histoire telle qu'elle a été vécue par les #pompiers.
Voici le rapport du commandant Mazars, en temps réel, ainsi que des photos des @ArchivesdeLyon
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« Il est une 1h moins 5 lorsque l’alerte retentit dans la caserne des pompiers de la Madeleine. Le poste de police de la mairie du 5e vient de prévenir qu’un accident grave - des maisons écroulées, des victimes - s’est produit montée du Chemin Neuf, vers la rue Tramassac.»
« 2 minutes plus tard, un piquet de la 2e compagnie, soit 14 sapeurs, commandé par le capitaine Rochat, accourt sur les lieux […]. »
« La nuit est noire, et bien que le ciel soit d’une grande limpidité, l’éclairage public ne permet guère de se rendre compte de ce qui s’est passé : la rue Tramassac est alors complètement libre, et l’hôtel du Petit Versailles encore intact. »
« Mais en arrière des maisons se sont effondrées, et des gens, surpris dans leur sommeil, appellent sous les décombres. Une trentaine d’autres ont déjà quitté précipitamment leur logis. »
« En compagnie de Rochat, il s’apprête à contourner le pâté de maisons par la montée du Chemin Neuf pour se rendre compte de la situation des immeubles effondrés.
« Ils ont à peine fait quelques mètres dans la montée qu’ils sont arrêtés par une énorme masse de terre d’où s’échappe un ruisseau qui s’écoule dans le caniveau. »
« L’effondrement semble alors localisé sur les arrières de l’hôtel du Petit Versailles sis aux 6 et 8 rue Tramassac, car Rochat vient prévenir Pégout que des appels "au secours" se font entendre dans la cour. »
« Il faut appliquer des échelles contre la façade jusqu’au premier étage, traverser une chambre, puis un couloir, et une seconde chambre donnant sur la cour. »
« Pégout ouvre la fenêtre : toute la cour est comblée par de la terre, à la hauteur du premier étage ; sur la gauche, elle la surplombe même d’environ quatre mètres. C’est de là que viennent les cris. »
« Des appareils d’éclairage sont installés et l’on s’affaire pour dégager les ensevelis. Deux piquets de sapeurs sont à l’œuvre ainsi que quatre gardiens de la paix cyclistes. Rochat peut espérer dégager assez rapidement les victimes.»
« Aussi approuve-t-il le commandant Pégout quand ce dernier lui fait part de son intention d’aller reconnaître par le haut de la montée l’ampleur de l’éboulement, qu’il est alors impossible d’estimer […]. »
« Mais il n’a pas fait 200m dans la plus grande obscurité qu’il doit s’arrêter, la chaussée se dérobe sous ses pas, il n’y a à l’emplacement du Chemin Neuf qu’un énorme trou… Il n’a plus qu’à faire marche arrière. »
« À peine a-t-il parcouru 50 mètres qu’un son étrange se fait entendre : d’abord simple bruissement, il va en s’amplifiant jusqu’à faire croire au grondement d’un torrent […]. »
« En effet, vers 1h50, une nouvelle masse de terre s’est détachée de la colline, écrasant tout le bâtiment en façade de l’hôtel du Petit Versailles, en même temps qu’une partie des immeubles voisins, appelé "couvent des Dames de Sion". »
« Tous les sauveteurs qui travaillaient dans la cour de l’hôtel et dans les étages sont précipités sous le choc jusqu’au pied du "mur romain" et ensevelis sous les décombres et la terre qui montent dans la rue à la hauteur d'un premier étage ! »
C’est ainsi que s’achève le récit du commandant Mazars.
Vous pouvez retrouver le rapport entier ici : museepompiers.com/rapport-mazars
Pour les secours, l’histoire ne s’arrête pas là : toute la nuit des sauveteurs ont travaillés à la recherches des victimes et à l’évacuation des maisons.
Ouvriers, soldats, policers et sapeurs, ils ont été soutenus dans leurs recherches par les familles du quartier, et dégageaient toujours des survivants vers 6h du matin.
Merci d’avoir suivi ce thread !
Rendez-vous dans la matinée pour découvrir un point de vue externe de la #CatastrophedeFourvière : le bilan, les études, les conséquences pour les sapeurs-pompiers, mais aussi et pour #Lyon !
Cette nuit, c’était les 90 ans de la #CatastrophedeFourvière1930. Nous avons publié un thread retraçant le point de vue pompier de cet événement marquant pour la ville de Lyon.
Retrouvez aujourd-hui une étude de l’événement en lui même.
La structure même de la colline de Fourvière est l’un des facteurs, tout comme son important dénivelé, ainsi que son occupation intense depuis deux-mille ans. Elle est en effet trouée, remblayée, et alourdie par toutes ces activités humaines.