Cette nuit, c’était les 90 ans de la #CatastrophedeFourvière1930. Nous avons publié un thread retraçant le point de vue pompier de cet événement marquant pour la ville de Lyon.
Retrouvez aujourd-hui une étude de l’événement en lui même.
La structure même de la colline de Fourvière est l’un des facteurs, tout comme son important dénivelé, ainsi que son occupation intense depuis deux-mille ans. Elle est en effet trouée, remblayée, et alourdie par toutes ces activités humaines.
La catastrophe s’est déroulée sur le Chemin Neuf et la rue Tramassac. Ces deux rues parallèles ont été balayées par l’effondrement d’un mur de soutènement (voir photo). Les bâtiments ont été emportés par la terre et les cailloux, jusqu’en contrebas.
Des signes avant-coureurs ont annoncé la catastrophe (ruissellement d’eau remarqué au Chemin-Neuf ; crevasses dans le pré au-dessus du mur de soutènement ; affaissements à l’hôpital des Chazeaux situé juste au-dessus de la montée du Chemin Neuf…)
Et si des mesures ont été prises par l’ingénieur en chef de la ville de Lyon, M. Chalumeau, telles que l’interdiction des véhicules lourds sur la montée du Chemin Neuf et l’évacuation de certains bâtiments ; la catastrophe n’a pas pu être évitée.
Le 12 novembre, des ouvriers ont été affecté à la consolidation du mur de soutènement, mais le travail s’est arrêté avec la nuit, quelques heures avant la catastrophe.
Les terres situées entre l’hôpital des Chazeaux et la montée du Chemin Neuf (des jardins gorgés d’eau par les fortes pluies de l’automne) s’effondrent vers 1h du matin, entraînant l’intervention des sapeurs-pompiers de la caserne de la Madeleine
Il s’agit du capitaine Rochat et un piquet de treize hommes, puis d’autres sapeurs du quartier Central les rejoignent. Dix-neuf d’entre eux se font ensevelir sous un second glissement de terrain une heure plus tard.
Les sapeurs-pompiers du quartier central ainsi que des soldats et des policiers participent toute la nuit au sauvetage des victimes. Les ouvriers et les habitants proches participent aux efforts de déblaiement ou aident les secouristes.
En tout, selon un rapport du 3 décembre 1930, 801 personnes sont évacuées. 16 maisons ont été endommagées, certaines coupées en deux et 12 ont été détruites, y compris l’hôtel du Petit Versailles (situé au 8 rue Tramassac) qui a été entièrement rasé.
Devant l’ampleur du sinistre, le jour même, une commission nommée « Les Balmes » est créée par la municipalité. Elle est chargée de déterminer les causes du sinistre, de prendre des mesures de sécurité et de surveiller les constructions alentour.
Aujourd’hui, cette commission existe toujours et est partie prenante, entre autres, de la gestion des accidents lis aux mouvements de terrain et des autorisations de permis de construire sur les collines Lyonnaises.
Cet événement, ainsi qu’un autre effondrement à Lyon (cours d’Herbouville, à la Croix Rousse) ont entraîné du côté des sapeurs-pompiers la création de la spécialité « sauvetage déblaiement ».
Ces sapeurs ont la mission d’intervenir dans les milieux dégradés et où les infrastructures sont défaillantes. Cela correspond aussi bien aux glissements de terrain, aux effondrements de structures, qu’aux désincarcérations lourdes (accident de train, poids lourds, etc.)
Aux suites de la catastrophe, la colline a été renforcée avec du béton armé. Certains bâtiments qui menaçaient de s’effondrer aux alentours de la rue Tramassac ont été détruits et des travaux de drainages ont été entrepris pour gérer les infiltrations importantes d’eau.
(Ces eaux de drainage alimentent aujourd’hui la fontaine-cascade de la montée du Chemin-Neuf inaugurée en 1963.) La montée n’est pas reconstruite, elle est désormais végétalisée.
Cet événement a extrêmement touché la population lyonnaise. Les hommages de la Ville de Lyon et leurs obsèques ont été largement suivis ; et la Légion d’honneur a été attribuée au Corps des sapeurs-pompiers de Lyon le 23 décembre suivant.
Pour honorer le courage du capitaine qui commandait le piquet disparu, la caserne de la Madeleine, celle de la 2ème compagnie, porte désormais le nom de Caserne Rochat.
C’est ainsi que s’achève ce thread dédié à la #CatastropheDeFourvière du 13 novembre 1930.
Merci à tous ceux qui sont arrivés jusqu’ici !
Si vous avez l’occasion de passer rue Tramassac, prenez le temps de regarder la plaque commémorative devant laquelle aurait du avoir lieu aujourd’hui une cérémonie d’hommage.
Encore une fois, les photos viennent des @ArchivesdeLyon, le schema est une adaptation d’un schema des coupe géologique de la colline de Fourvière d’après « Géologie de Lyon » de Noël MONGEREAU.
Le plan des risques d’effondrement vient lui du site officiel de la ville de Lyon.
Merci encore à tous ceux qui ont suivi cet événement. 🙏
Rendez-vous demain pour la #NuitDesMuseesChezNous et ces prochains jours pour toujours plus de médiation sur les sapeurs-pompiers et leur histoire !
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Cette nuit, pour les 90 ans de la #CatastropheDeFourvière1930, nous vous proposons de découvrir l'histoire telle qu'elle a été vécue par les #pompiers.
Voici le rapport du commandant Mazars, en temps réel, ainsi que des photos des @ArchivesdeLyon
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« Il est une 1h moins 5 lorsque l’alerte retentit dans la caserne des pompiers de la Madeleine. Le poste de police de la mairie du 5e vient de prévenir qu’un accident grave - des maisons écroulées, des victimes - s’est produit montée du Chemin Neuf, vers la rue Tramassac.»
« 2 minutes plus tard, un piquet de la 2e compagnie, soit 14 sapeurs, commandé par le capitaine Rochat, accourt sur les lieux […]. »