Aujourd'hui c'est l'anniv des #GiletsJaunes🎂. J'en profite pour souligner un point parfois oublié : le très étonnant foisonnement de productions musicales alternatives qui a émergé de ce mouvement 1/
Dès les premières semaines, en plus des chants et des slogans, des dizaines de clips sont apparus en ligne, dessinant une véritable contre-culture populaire. Dont le fameux "gilets jaunes eh", du chauffeur-livreur Kopp Johnson, mais pas seulement... 2/
Un de mes préférés, c'est ce morceau de Dinor Rdt, sorti moins d'un mois après le début du mouvement, qui croise les références #GJ avec une symbolique des quartiers populaires (ou des révoltes lycéennes), le tout dans un lavomatic 3/
Ce clip (et les suivants) offre une belle réponse aux discours sur l'absence des quartiers populaires dans ce mouvement. Aveuglement qui repose sur une vision stéréotypées des mondes populaires urbains, comme j'ai pu le souligner dans @Mediapart 4/ mediapart.fr/journal/france…
DST1 est surement celui qui a le mieux raconté les actes du samedi. Tournés au cœur des manifestations toulousaines, ses clip les décrivent précisément sur un fond rap à l'ancienne 5/
Dès le mois décembre également, le clip de DACE souligne que "ce n'est pas qu'une question de gasoil" et met en scène une opposition de classe entre des salariés du tertiaire en gilet jaune et des cadres récalcitrants 6/
Beaucoup moins diffusé, le clip façon trap planante de Chirugien a été tourné sur les Champs-Elysées, à une époque où ils s'emplissaient de #GiletsJaunes chaque samedi 7/
Toujours en décembre, ce clip de FRT, lui aussi tourné en plein envahissement des Champs, et qui croise ces images avec celles du Boulevard Saint Michel en Mai 68 8/
Dans ce clip de Oz Saïyan, ce sont les tours de la cité se mélangent aux images des Champs, et les punchlines du rappeur aux morceaux choisis de la Marseillaise 9/
Avec les créations, il y a aussi eu d'innombrables détournements, dont ce réjouissant "Oh Macron" librement inspiré du tube d'Aya Nakamura : "Macron mais tu déconnes, c'est pas comme ça qu'on fait les choses" 10/
Ou ce savoureux remix de Maître Gims, "Taxés comme jamais", en mode "loulou veut du pain" 11/
Cette profusion est en partie liée aux facilités numériques des productions sonores et visuelles, ce qui donne parfois des titres hyper vocodés, comme ce "Gilets jaunes - Gilets Fluo" par exemple 12/
Mais pas seulement. Le mouvement des #Retraites qui a suivi en 2020 n'a pas donné lieu à une telle créativité. On a bien vu apparaître quelques chansons, comme le fameux "A cause de Macron" des riveteuses 13/
Mais avec les retraites, on est beaucoup plus du côté chorale-chorégraphie, comme l'illustre bien cette playlist. Un mode d'expression plus classique et moins ancré dans cultures populaires urbaines 14/14 blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/…
🚛PLAYLIST LOGISTIQUE🚛
Thread sur la #logistique dans le #rap français. Si les "palettes-transpalettes" ont remplacé l'ouvrier à la chaîne dans les punchlines, c'est parce que le rap a su intégrer une transformation fondamentale des mondes ouvriers occidentaux...
Alors qu'on scandait la "fin des ouvriers" dans le débat public (et parfois dans la recherche) le rap bien compris que le monde ouvrier s'est seulement déplacé, de l'usine aux entrepôts notamment. Comme on dit, "les vrais savent" #1ersConcernés
On commence avec @ktgorique qui condense dans son dernier titre le décalage entre aspirations et usure des corps: "Je suis cassé comme un porteur de palettes, mais jsuis née pour briller comme Dimitri Payet" #logisticsflow@ktgorique888@dimpayet17
On peut reprendre les commandes de sextoys maintenant ?
[thread : être ou ne pas être essentiel]
Le #COVIDー19 a enclenché une réflexion sur ce qui est "essentiel" ou non. Problème : les critiques visant la consommation sont chargées de valeurs morales...
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Les accusations suite à des commandes de sextoys ou de vernis à ongles constituent un bon exemple de l’ambiguïté de ce discours. Elles portent une charge morale évidente, orientée vers le féminin et la sexualité, sous prétexte de protection des personnes.
2/8
De même que les moqueries sur les fils d'attente au MacDrive, où celles d'hier sur les Zara bondés. Avec cette fois une violence symbolique qui est orientée non plus vers le genre, mais vers la classe sociale. @LenaBred
3/8