Permettez-moi de vous raconter l'histoire d'un comité de sélection auquel j'ai pu participer. Il s'agit d'un poste de PR publié au 46-3. Ce poste était évidemment taillé sur mesure pour un candidat local.
Ce candidat local était probablement ce qui pouvait se faire de pire dans une université française : désinvesti dans ses cours (à tel point que nous n'avions même pas la certitude qu'il venait faire ses cours ...), élu mais absent dans les différents conseils de l'université,
et totalement inconsistant dans sa recherche. Pour tout dire, je n'ai vu ce cher collègue qu'à l'occasion de deux réunions en trois ans, lors desquelles il m'a copieusement insulté.
Enfin, ce collègue n'est pas seulement absent. Il est aussi nuisible puisque son désinvestissement dans ses masters 2 et auprès de ses doctorants est préjudiciable à l'ensemble des étudiants.
(Pour la petite anecdote, il m'a d'ailleurs - sans faire exprès (!) - retiré un cours de procédure civile dans son Master 2, sans m'en informer, pour le confier à ... un doctorant en science politique ... !)
Néanmoins, ce cher collègue a de la ressource (on ne peut pas lui ôter ce mérite). Il est très investi dans son cabinet d'avocat et en politique. D'ailleurs, l'essentiel de sa "recherche" est en réalité au service de son projet politique et il n'hésite pas à mélanger les genres.
Bref, à mes yeux, ce genre de cher collègue est ce qui se fait de pire. Il est un fossoyeur de l'université.
Et pourtant, pour une raison qui m'échappe, un poste sur mesure a été ouvert pour lui. Tout a évidemment fonctionné comme sur des roulettes puisque, seul candidat, et face à une volonté locale de promouvoir ce collègue, le comité a entériné la décision.
Tout était donc en place pour une promotion de ce cher collègue au poste de PR. Dans votre système #LPR, Mesdames @vidal et @celinecalvez, il le serait devenu.
Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tout simplement parce que le CNU a joué son rôle de filtre.
Je ne connais évidemment pas la raison de cette décision, mais je ne serais pas étonné que la pauvreté du travail de recherche soit la raison de ce refus de qualification.
Mais, ce n'est pas pour cette raison que je remercie le CNU. Je peux accepter qu'un mauvais chercheur soit promu PR si son investissement par ailleurs est irréprochable.
En revanche, je ne peux pas accepter qu'un collègue défaillant à tous les niveaux soit promu.
Votre système, Mesdames @VidalFrederique et @celinecalvez, va simplement permettre la mise en œuvre de petits arrangements politiques. Et votre naïveté quant à la volonté d'une université de recruter les meilleurs est confondante.
Le #CNU n'est pas parfait. Mais, que ce soit au stade de la qualification MCF ou de celle de PR, il est un garde-fou qui évite les pires dérives.
C'est pour cette raison que je suis aujourd'hui au #CNU. C'est pour cette raison que je me bas pour lui.
*bats
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