Attaque sans précédent du pouvoir contre l’autonomie d’une profession acquise de haute lutte. Il est urgent de se replonger dans les écrits de l’historien @chdelporte : le journalisme en France a toujours été une profession ouverte. (1)
Est journaliste, celle ou celui qui tire principalement ses revenus d’une entreprise de presse. Ce principe d’autonomie financière avait permis dans les années 20/30 à exclure de la profession spéculateurs, financiers, communicants et hauts fonctionnaires. (2)
C’était une façon de faire le ménage après le scandale financier du canal de Panama et après la propagande de la guerre, le fameux « bourrage de crâne » de 14-18. Aujourd’hui, cette « digue » est menacée par la précarisation du métier qui amène de fait à un mélange des genres (3)
Mélange des genres de plus en plus important avec la multiplication des ménages pourtant interdits (un ménage est le fait pour un journaliste d’assurer une prestation de communication ou d’expertise avec une société privée ou publique hors journalisme).
Comme l’expliquait Albert Camus, cofondateur du journal Combat après la guerre, le plus grand danger du journalisme, ce sont les « puissances d’argent » google.fr/amp/s/www.huma… (5)
En dehors de ces critères financiers, ce n’est pas à l’Etat ou au législateur de considérer qui est un « bon journaliste » et qui ne l’est pas. Par ailleurs l’Etat doit veiller au pluralisme de la presse et de l’information, principe qui est menacé depuis de nombreuses années (6)
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Pour faire suite à l'article de @mediapart du jour sur le volume d'affaires que @Francetele assure depuis 4 ans à la société de production de @Nagui, voici en thread les chiffres de la production de flux que je dévoilais dans @lemondefr en 2012 : lemonde.fr/idees/article/…
En 2012, les dix principaux fournisseurs de @Francetele dans le flux, selon une étude interne, sont 1/ le groupe Banijay de Stéphane Courbit, qui s'est associé à Nagui ("Taratata" et "N'oubliez pas les paroles"), pour 24,8 millions d'euros par an.
Le groupe Lagardère (notamment "C dans l'air", "C Politique", émissions produites par le journaliste Jérôme Bellay) pour 23,7 millions d'euros par an (chiffre 2012)