Thread by @WilliamReymond

🇺🇸 1- Bon, je me suis trompé. Je pensais que cet épisode 18 de la saga #Election2020 serait un bouche-trou. Un épisode tampon pour nous rapprocher lentement de lundi et les certifications au Michigan et en Pennsylvanie. J’avais même prévu de remplacer cette recap par un thread

2- sur les motivations de Trump à faire durer la situation. Et puis le score a bougé. C’était samedi en fin d’après-midi et le camp Trump a connu sa 34è défaite. Et pas n’importe laquelle. Et pas n’importe comment. C’était devant la Cour fédérale de Pennsylvanie. Là où le camp

3- Trump avait placé la plupart de ses espoirs. Au bout l’État clé et ses 20 Grands Électeurs. Pour l’occasion, la campagne avait plus ou moins viré ses avocats (certains sont partis d’eux mêmes) et fait appel à son arme absolue : Rudy Giuliani. De retour devant une Cour, Rudy

4- avait surtout démontré que cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus pratiqué l’exercice. Sa plaidoirie confuse et hors sujet (parlant longuement d’éléments qui n’étaient pas au dossier) avait fait sourire ( mon live-tweeting est toujours dispo). Mais du côté du camp

5- Trump on gardait l’espoir. Jenna Ellis, l’avocate de Trump traitait les médias d’idiots pour s’être moqué de Giuliani. Précisant qu’il avait établi une très bonne relation avec le juge, qui lui avait recommandé des bars à Martini. Mais ça c’était avant samedi soir...

6- Pour faire simple, le juge Brann a rejeté la plainte du camp Trump. Un rejet avec préjudice. Ne permettant pas au camp Trump de représenter les éléments présentés ici dans une nouvelle plainte (je vous parle appel plus tard). Et puis, comme cela ne suffisait pas, le juge a

7- justifié son opinion sur 37 pages. Et c’est sanglant. Brann qualifie la plainte de « sans mérite », note qu’il s’agit d’une compilation « d’accusations spéculatives », d’un mélange tentant d’ignorer la jurisprudence et d’une demande anticonstitutionnelle. Et puis SURTOUT, le

8- écrit ce que nous savons tous : la plainte de Trump contient AUCUNE preuve (unsupported by evidence). Le coup est terrible pour la stratégie judiciaire de Trump et la réputation de ses avocats dont le professionnalisme est ici remis en cause . Bien entendu, Giuliani a

9- immédiatement trouvé un moyen de transformer cette débandade en une étrange victoire. Il explique ainsi que ce rejet leur permet d’accélérer leur stratégie pour arriver à la Cour Suprême. Ce n’est pas faux. Mais aucun magistrat, même nommé à vie par Trump, ne validera un tel

10- document judiciaire. Le travail du magistrat a exposé la vacuité de la plainte de Trump et plus aucun juge ne pourra l’ignorer. Giuliani le sait d’ailleurs. C’est pour ça qu’il accuse le juge d’avoir été nommé par Obama. Techniquement c’est vrai. Mais Giuliani oublie de

11- préciser que c’est une nomination au mérite, proposée par un sénateur républicain. Et que Brann lui-même est républicain. Membre actif et impliqué dans la branche locale du GOP depuis 18 ans. Le « tout va bien, c’était prévu » de Giuliani est une façade. 2 éléments vont

12- d’ailleurs dans ce sens. D’abord, Jenna Ellis, l’avocate de Trump (voir tweet 5) a craqué sur Twitter. Répondant à un consultant politique...républicain qu’il était atteint du « syndrome du micro-penis). Et puis il y a eu la réaction de Trump lui-même. Moins drôle et beaucoup

13-plus inquiétante. Trump appelle les élus républicains à ne pas respecter le verdict des urnes et à lui donner la présidence. Faites une pause puis relisez ses lignes. Elles sont terrifiantes. Son plan échouera mais que nous en soyons arrivé là est complètement fou. 🇺🇸