Thread by @BMoon_bee

Pourquoi la Turquie décide de conserver ses S-400 russes en dépit des sanctions CAATSA imposées par 🇺🇸 ?

1- La Turquie n’a pas pu acquérir d’autre/ systèmes de missiles de défense aérienne à longue portée à haute altitude puisque les US ont refusé de vendre les Patriot.

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https://twitter.com/bmoon_bee/status/1338557616881070083

Pendant des années, la Turquie s’est appuyée sur des systèmes de moyenne altitude beaucoup plus anciens comme le MIM-23 Hawk, qui sont largement inférieurs aux nouveaux systèmes avancés comme le S-400 ou le MIM-104 Patriot américain que les 🇺🇸 ont donc refusé de lui vendre.

2- Face a de perpétuelles menaces de chantage des US, il est logique que la Turquie ne souhaitait plus avoir à compter indéfiniment sur les déploiements de missiles Patriot par les États-Unis ou l’OTAN pour protéger son espace aérien et a cherché à diversifié pour y échapper.

3- En 2015, un missile syrien Scud s’est écrasé dans la province frontalière turque de Hatay, faisant 5 blessés et causant des dégâts matériels considérables Les missiles Patriot de l’OTAN déployés en Turquie n’ont même pas tenté d’intercepter le Scud !

La raison pour laquelle ces patriotes ont été complètement inefficaces est que l’objectif principal de leur déploiement était de protéger un radar de l’OTAN en Turquie pour le suivi de lancements de missiles lancés et non de protéger le territoire 🇹🇷 contre des missiles entrants.

4- la Turquie n’avait donc pas de défenses aériennes actives à haute altitude à déployer à sa frontière sud avec la Syrie lors d’affrontements sans précédent avec les forces du régime syrien à Idlib en février et mars 2020.

Quand la Turquie a demandé un déploiement américain des systèmes de défense Patriot pour contrer les missiles syriens , Washington à refusé .

Ce n’est qu’en fois que les américains ont été informés de la commande ferme ( 2,5 milliards de $) et juste avant la livraison du S-400 russe que Washington a finalement accepté de lui vendre son système Patriot avec la condition d’annuler leur commande aux russes.

5- La Turquie a refusé car contrairement à l’offre russe qui incluait potentiellement de discuter transfert de technologie,cette option n’était pas mise sur la table par les 🇺🇸, ce point n’était d’ailleurs même pas négociable et l’offre était à durée très limitée.

Comme souvent les américains négociaient avec un pistolet sur la tempe et la menace de sanctions contre la Turquie ( encore ) sans laisser de temps à la diplomatie pour éventuellement négocier.

6- Je pense que la Turquie a parfaitement mesuré le risque de sanctions liées à l’acquisition de S-400 et que sa préoccupation légitime réside dans la volonté toute aussi légitime de défendre l’espace aérien Turc contre une autre éventuelle tentative de coup d’État.

Peu de gens à part les Turcs s’en souviennent, mais le pays a été traumatisé par ce coup d’état mais surtout par les F-16 détournés par les putschistes qui ont survolé Ankara et bombardé le parlement et des bâtiments de la sécurité nationale et la police.

Là encore les défenses aériennes installées par l’OTAN dans l’Ouest de la Turquie se sont révélées complètement inefficaces contre des jets appartenant à l’armée de l’air turque puisqu’ils avaient été détournés par les putschistes.

Donc en cas de nouvelle tentative de coup d’État , les S-400 turcs qui ne sont de facto pas intégrés aux réseaux de défense aérienne du pays ni de l’OTAN pourraient rapidement cette fois-ci répondre à une telle menace .

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Je terminerai par un rappel que j’ai omis : l’OTAN décidait à sa guise de mettre ou enlever les missiles de défense Patriot en Turquie estimant que la Turquie n’avait pas besoin de protection. L’Allemagne et les US avaient retiré les leurs en 2016 . aa.com.tr/en/turkey/germ…

Seul l’Espagne a maintenu son soutien à la Turquie en maintenant ses Patriot sur la base US de l’OTAN d’Incirlik de 2015 à 2020 avec une prolongation de 6 mois agréée entre les 2 pays en 2019 , estimant que la « sécurité de son allié turc est cruciale. » hurriyetdailynews.com/spain-extends-…

Pour conclure : la Turquie ne pouvait pas compter ni dépendre du prêt ad vitam aeternam des systèmes Patriot de défense de ses alliés de l’OTAN qui ont d’autres contingences ou des préoccupations sécuritaires divergentes. Elle souhaite assurer son autonomie de défense à son gré.