Thread by @RenaudTarlet

Ce que le pouvoir macroniste aura de fascinant pour ceux qui l'étudieront à l'avenir, c'est qu'il constituera en quelque sorte un point zéro absolu de l'élaboration de la pensée politique, qui permettra par l'absurde, comme dans une expérience de laboratoire, de savoir ce qui se

produit dans une collectivité politique quand on y applique le mode de pensée le plus fruste, le plus brutal, le plus basique, en un mot le plus imbécile. Les en-marchisés ont construit leur pratique politique sur les postulats les plus simplistes et les plus décérébrés, jusqu'à

en provoquer la sidération, tellement leurs adversaires n'osaient pas croire ce qu'ils voyaient. Ils se sont dit "mentons à longueur de temps, racontons n'importe quoi sans même le cacher, pourquoi s'emmerder ? "Discutons" avec les autres en ne faisant même pas vaguement semblant

de les écouter ou de tenir compte d'eux, pourquoi s'ennuyer ? Pratiquons la corruption et le conflit d'intérêts de manière totalement décomplexée et faisons-en les piliers assumés de la conduite des affaires publiques, pourquoi faire dans la nuance ? Les gens qui s'opposent à

nous dans la rue ? Envoyons des brutes casquées et armées les cogner et les mutiler, pourquoi faire compliqué ? " Il faut bien admettre que celui qui voudrait dans chacun de ces cas trouver un énoncé encore plus simpliste serait dans l'impossibilité de le faire.

En fait tous ces énoncés pourraient se synthétiser en un seul, qui est en quelque sorte la pierre philosophale de la négation à la fois de la politique et de la pensée : "le pouvoir, c'est faire tout ce qui nous passe par la tête sans limite et sans souci des conséquences."

Cela ressemble étrangement au mode de pensée d'un enfant de 4 ans mal socialisé et persuadé que tout lui est dû.
Et on sait donc concrètement ce que donnent ces postulats effarants de bêtise brutale quand on les applique à la lettre. A force que vous mentiez tout le temps, que

vous ayez banalisé l'octroi dans tous les domaines de responsabilités à des gens corrompus ou en conflit d'intérêts, plus personne ne fait plus la moindre confiance à aucune institution, à aucune autorité. C'est ce que veut dire la défiance face au vaccin en France :

ce n'est pas une question scientifique ou culturelle à mon avis, c'est une conséquence logique d'une pratique politique suicidaire et irresponsable qui a sabordé toute confiance en l'autorité pour la raison la plus simple : parce que faire confiance à une autorité pareille

est impossible. Les en-marchisés ont simplifié la question de la contestation sociale en la réduisant à un étalage de brutalité répressive. Cela les a mis en totale dépendance de forces de l'ordre qui sont leur dernier rempart et leur seul moyen de rester en place et a donc fait,

du fait de leur seule stupidité, des forces de l'ordre une force politique autonome, qui plus est placée entre les mains de syndicats totalement extrémistes. Les en-marchisés ont donc réussi l'espèce d'exploit théorique d'établir ce qu'est la politique par l'absurde : quand on

gouverne comme eux, on détruit la possibilité même de vivre politiquement ensemble, on sabote toute idée de légitimité, de confiance, on morcelle le corps social en groupes jetés les uns contre les autres, en un mot : on détruit la possibilité même de faire société.

Mais ils nous offrent une leçon précieuse et à retenir : la politique au sens noble, la vie commune organisée dans le souci du bien commun, ne commence que quand on rejette résolument tout ce qui constitue leur être au monde politique.