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Plein phare sur Nicolas Berggruen, personnalité méconnue mais pourtant ô combien importante !
PARTIE 2

Pour comprendre comment s’est noué cette "amitié" entre les deux hommes,il faut remonter à l’époque où Macron travaillait pour la banque Rothschild entre 2008 et 2012.C’est à ce moment-là que Berggruen le rencontre pour la 1ère fois,comme l’a confirmé lui-même l’homme d’affaires

À l’époque,Prisa cherche à prendre le contrôle du journal Le Monde. Berggruen est administrateur de Prisa aux côtés de Minc."J’avais fait embaucher Macron comme banquier de Prisa,dit Minc.Macron intervenait au conseil d’administration de Prisa sur la restructuration financière"

"Nicolas Berggruen a rencontré M. Macron lorsqu’il travaillait chez Rothschild, parce que Prisa était un client de Rothschild & Co", confirme par mail l’institut Berggruen.

La relation entre les deux hommes se poursuit lorsque Macron est nommé secrétaire général-adjoint de l’Élysée, en 2012. "J’ai envoyé Berggruen voir Macron parce que je trouvais bien qu’il puisse exposer ce qu’il faisait à quelqu’un d’ouvert d’esprit" explique Alain Minc.

"Berggruen dialoguait avec tous les pouvoirs,il fallait donc qu’il dialogue avec la France. Je considérais que le plus à même d’entendre,c’était Macron. Berggruen vendait ses idées et l’action de son institut de la même manière à Londres ou à la chancellerie allemande."

On trouve le nom d’Emmanuel Macron comme “modérateur” d’un débat sur “le climat des affaires” en Europe, introduit par Alain Minc, lors du colloque intitulé "Europe : les prochaines étapes", organisé par l’institut Berggruen le 28 mai 2013 à Sciences Po Paris.

Marc Endeweld, auteur de deux livres-enquêtes sur Macron, explique :
"À l’époque, Macron représente la principale porte d’entrée des milieux d’affaires et du CAC 40. Il apparait donc comme l’homme à courtiser pour faire passer des messages." Mais ça ne s’arrête pas là...

Emmanuel Macron prépare déjà activement sa propre ambition politique. Il multiplie des rencontres entre communicants et grands patrons à l’Élysée, dans le dos du président de la République. Les milieux d’affaires s’intéressent grandement à lui.

"Ces rencontres se déroulent souvent le week-end, à l’abri des regards.C’est dans ce cadre que s’inscrit sa rencontre avec Berggruen.C’est tout un environnement qui se met alors en place."En 2018,à l’occasion d’une visite de Macron aux US,Berggruen tweet un selfie en sa compagnie

Comme on peut aisément s’en douter, ce membre éminent de l’oligarchie est un détracteur féroce du président français. Ses tweets en attestent...

Recentrons maintenant le sujet autour de Berggruen lui même!
Début 2000,un journal hollandais lui consacre un portrait qui ne lui convient pas et il décide de racheter tous les exemplaires."Je trouvais que c’était prétentieux,se justifie t'il.Ce portrait était une mauvaise idée."

Qui sont ses modèles ? Sans surprise, les milliardaires mécènes William Gates (Bill pour les intimes) et Warren Buffet. Mais aussi George Soros, à propos duquel il déclare en 2010 : "Il m’impressionne beaucoup parce qu’il est à la fois généreux et engagé."

L’homme soigne également ses réseaux à Hollywood. "Nicolas Berggruen a longtemps organisé une grande fête très courue au Château Marmont, un hôtel chic de Los Angeles, juste avant la cérémonie des Oscars", rappelle le journaliste Vincent Monnier qui a rencontré l’homme d’affaires

"Je n’organise plus cette fête depuis cinq, sept ans… dix ans, peut-être", répond Nicolas Berggruen, désormais installé à Los Angeles dans la somptueuse villa de la fille du fondateur de la Metro-Goldwyn-Mayer.

"Il a toujours été un pilier des forums économiques comme celui de DAVOS, témoigne Pascal Lamy qui l’a fréquenté lorsqu’il était directeur de cabinet du président de la Commission européenne. Il a toujours été proche des leaders européens, notamment allemands et français"

Depuis 2010, Nicolas Berggruen veut « changer le monde » avec des « idées », affirme le site internet de son institut.
Jetez donc un oeil à cette vidéo...

Depuis 2016, l’Institut Berggruen remet chaque année un prix « pour la philosophie et la culture » d’un million de dollars (mieux doté que le prix Nobel). En 2019, ce prix a été remis à une juge américaine, membre de la Cour suprême, Ruth Bader Ginsburg.

L’Institut Berggruen s’organise autour de plusieurs cercles: d’abord un groupe américain chargé de travailler sur "la gouvernance californienne" où l’on retrouve notamment l’ancien PDG de Google Eric Schmidt ou l’ex-secrétaire d’État de l’administration Bush, Condolezza Rice

Il y a ensuite un deuxième cercle consacré à l’Europe : un groupe baptisé Conseil pour le futur de l’Europe dans lequel on retrouve quasiment tous les anciens responsables européens de la famille conservatrice ou "sociale-démocrate", à la manière de l’anglais Tony Blair.

Y figurent notamment le français Jacques Delors, l’italien Mario Monti, le belge Guy Verhofstadt, l’allemand Gerhardt Schröder, l’espagnol Felipe González ou le suédois Carl Bildt.
Les réunions de ce Conseil se tiennent le plus souvent à Londres, Paris, Rome ou Berlin.

Certains économistes font également partie de ce conseil comme Jean Pisani-Ferry, un proche d’Emmanuel Macron. Ou l’américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.

"L'institut est attaché à l’économie de marché et à la démocratie libérale destiné à promouvoir l’unification européenne, résume Minc. Il ne faut pas surestimer l’influence du Conseil, on se réunit 1ou2 fois par an, Berggruen plaide les idées auprès des responsables politiques"

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