Il m'est arrivé une fois de faire une blague sur Twitter et que tout d'un coup, plein de gens me soient tombés dessus. C'était d'autant plus dur que c'était les gens que je voulais "soutenir" avec ma blague qui me disaient qu'ils avaient été blessés.
https://twitter.com/xaviergorce/status/1351693224969179138
(et oui, c'est aussi passé par des dizaines de menaces de mort, parce que bon, c'est Twitter)
Ben vous savez quoi ? Comme c'est mon métier, je considère que si des milliers de personnes comprennent mal ma blague, c'est de ma faute. Surtout si ça a l'effet inverse de mon intention.
Que mille fachos prennent mal ma blague anti-facho je m'en fous. Mais si je crois faire une blague antiraciste et que les racisé·e·s concerné·e·s voient l'inverse, c'est "tous ces gens qui sont cons" ou c'est moi qui ai raté ma blague ?
Réponse : c'est moi qui ai raté ma blague. J'ai donc écrit des excuses (des vraies, pas des "désolé à ceux qui ont pas compris") et j'y ai joint une explication pour rassurer et réparer la blessure.
J'imagine que c'est frustrant que je donne pas la blague mais je la reproduis pas, justement parce qu'elle a blessé. En gros je comparais un truc sexiste à un truc raciste pour souligner l'incohérence du truc sexiste, mais le truc raciste a blessé.
À un moment, il faut savoir faire la différence entre "les risques du métier" qui est de ne pas se faire que des amis et la parade "vous me comprenez pas vous êtes stupides et aveuglés par votre cause" pour sauver son égo.
Et attention, je dis pas DU TOUT que c'est facile, que je suis né comme ça et que je suis un héros. Celleux qui me suivent depuis dix ans le savent bien, ils m'ont vu évoluer.
Et je leur dois cette évolution. Leurs retours même durs, méchants et par milliers en même temps m'ont aidé à mieux penser ma façon de m'exprimer par l'humour.
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