Très intéressante la conclusion du dernier @OLGuillemets ! Usul et Cotentin y discutent de l'attitude à avoir vis à vis des élections, et de ce qu'on doit penser des présidentielles à venir.
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Quelques commentaires ⬇️⬇️
On ne peut pas le nier : les élections présidentielles de 2022 vont jouer un rôle central dans le débat public des deux années à venir.
Certains thèmes sont devenus incontournables pour les candidats et l'orientation politique du pays sera grandement affectée par cette période.
Même si Usul se moque gentiment des militant.es qui en appelent à un rejet des élections au profit du mouvement social, il note que c'est le travail militant qui a permis à certains thèmes comme celui des violences policières d'être mis sur le devant de la scène.
Je rejoins donc totalement Usul et Cotentin quand ils expliquent qu'il faut penser à l'interaction entre les élections et le militantisme de terrain.
Il y a un vrai travail à faire pour imposer nos thèmes dans le champ médiatique, les élections pouvant jouer un rôle de tremplin.
Mais ce n'est en fait pas quelque chose d'étranger à celles et ceux qui se revendiquent d'un abstentionnisme militant.
De longue date, des militant.es anarchistes ont considéré qu'il ne fallait pas tomber dans un abstentionnisme dogmatique. libcom.org/library/absten…
La critique anarchiste des élections ne devrait pas être plus vécue comme une profession de foi individuelle que ne l'est le vote utile.
L'abstentionnisme ne devrait pas être simplement le fait de dire "Je ne vote pas" mais une attitude générale vis à vis des élections.
En revanche, il s'agit de ne pas donner une place démesurée au vote et aux élections, et accepter qu'à certains moments des camarades puissent avoir des raisons de ne pas voter.
L'attitude face aux élections ne devrait pas nous engager individuellement, mais collectivement.
Il n'est ainsi pas pertinent de nous mettre en retrait du débat public parce qu'il y a des élections. Nous devons continuer à militer et saisir les occasions que nous offrent les débats ouverts par ce moment de vie politique pour continuer de faire avancer nos thèmes.
D'un autre côté, cela ne signifie pas comme le laisse entendre Usul à la toute fin que chacun.e pourrait faire son travail de son côté et que tout irait bien.
C'est ne pas prendre au sérieux la critique anarchiste des élections que j'évoque plus haut.
Parce que si d'un côté ça n'a échappé à personne que les élections ont un impact démesuré sur la vie politique d'un pays, cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agirait d'un moment de vie politique comme un autre.
Loin de là.
Là où la critique anarchiste des élections est particulièrement pertinente, c'est lorsqu'elle montre comment la place démesurée donnée au vote et aux élections participe à l'état de passivité et au sentiment d'illégitimité qui frappent une grande part de la population.
C'est quelque chose que j'ai essayé de développer au cours de ma vidéo consacrée à la démocratie libérale, à la "stratégie du champion" et à l'abstentionnisme :
Il ne faut ainsi pas confondre l'impulsion donnée par le mouvement social et qui permet à des candidats de gauche radicale de porter nos thèmes avec l'enthousiasme qui accompagne ces candidatures.
Ce sont deux choses très différentes, je m'explique :
Les Mélenchon, Sanders... Aussi sympathiques et/ou utiles qu'ils puissent nous sembler, ils sont ceux qui profitent de l'impulsion donnée par le mouvement social pour être sur le devant de la scène, plus qu'ils ne la créent.
Ils ne sont pas la cause, mais la conséquence.
D'un côté tant mieux, je préfère voir Mélenchon défendre les services publics sur les plateaux plutôt que deux extrême-centristes débattre sur la meilleure manière de les anéantir.
Beaucoup seront touché.es par un passage TV de Mélenchon, et ça me va très bien.
Mais de l'autre, il ne faut pas se faire d'illusion : la stratégie du champion à d'énormes limites. Si nous voulons engager un rapport de force, il est certes important d'avoir un soutien populaire qui dépasse celles et ceux participant à de l'action directe, mais encore...
... faut-il que ce soutien survive après chaque échéance électorale. On a pu voir comment LFI a eu d'énormes difficultés à conserver la base qu'elle a réuni en 2017, et il est autant inconscient de ne pas le voir qu'il l'est de ne pas reconnaître l'importance des élections.
Je pourrais aligner l'ensemble des difficultés posées par cette "stratégie du champion" mais j'ai déjà réalisé une vidéo qui revient dessus.
Je m'en tiendrai donc à une chose :
Il faut penser l'interaction entre action directe et élections, mais cela ne signifie pas que l'un et l'autre pourraient naturellement occuper leur espace de prédilection. Il y a une critique à faire de la manière qu'ont les élections de nous maintenir dans l'impuissance.
Même si j'avais quelques critiques à formuler, je suis très content qu'Usul et Cotentin aient pris la peine d'évoquer cette question, et c'était un épisode très chouette d'OLG.
Bravo à eux (et aux petites mains qu'on ne voit pas à l'écran) pour tout le taff !
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Est ce que ça ne serait pas l'occasion pour @les_vaxxeuses et pour beaucoup d'autres de réfléchir à l'intérêt qu'il y a à verser dans la condescendance et l'agressivité comme mode de militantisme anti-complotiste?
Je leur souhaite néanmoins de voir leur compte rétabli.
Puis comme je l'évoquais dans mon 1er tweet, on peut se poser la question de l'intérêt de cette tactique. Il peut être nécessaire d'en passer par la violence dans certains contextes (particulièrement contre l'extrême-droite), mais quel intérêt face à la TDC en général?
Vraiment très mauvaise cette vidéo. Quelques remarques en passant concernant ce que Tatiana y explique.
Au menu : complaisance avec l'extrême droite et haine tenace pour les néolibéraux les moins réactionnaires, sur fond de mensonges grossiers.
Contrairement à ce qui est dit dès le début de la vidéo, les manifestants qui ont pris d'assaut le Capitole ne sont pas des petits rigolos venus prendre des selfies. Il y avait de nombreux néo-nazis, dont un parmi ceux qu'elle cite comme exemple que "roh ça va". On y trouve...
... aussi plusieurs miliciens d'ext droite qui étaient venus organisés et avec dans l'idée de séquestrer voire d'exécuter certains membres du pouvoir législatif.
Tatiana, il y a beaucoup de flingues aux Etats-Unis, mais tout le monde ne se balade pas avec camo, serflex et gun.