Thread by @UmaDeMusa

Voici le #Writever de février 2021, inspiré de mots-clés choisis par @DeaAitana, et présenté par @k_tastrof. Il suivra les aventures d’une sorcière qui tente de ne pas finir, une énième fois, sur un bûcher. Les photos sont tirées de la saison 3 d’American horror story : Coven .

https://twitter.com/k_tastrof/status/1355974417692684288

#writever (1) (Il était une fois) : «1 2 3 on te brûlera… 4 5 6 avec tes amies... 7 8 9 en laissant juste des veufs». Il était une fois une comptine qu’ils chantaient en me brûlant vive. C’était la première fois qu’ils me brûlaient. C’est juste la première fois qui fait mal.

#writever (2) (L’Aventurier) : Elles minaudent autour de lui, accoudées à ce bar qui sert de repaire aux aventuriers comme lui. Elles ne savent plus si elles sont ses proies, ou s’il est leur proie. Elles se trompent. Il est ma proie. Je ne brûlerai pas une troisième fois.

#writever (3) (Un autre monde) : Aux beaux temps de la République, Canidia et Sagana erraient bruyamment dans les nécropoles de Rome, sans être inquiétées. Aujourd’hui, pour une poupée vaudou oubliée, là, par étourderie, c’est le bûcher qui nous est promis. C’est un autre monde.

#writever (4) (Combien de temps) : Janafael me parle avec crainte. Elle regrette presque le jour où elle a découvert ses pouvoirs. «Dis, ça prend combien de temps pour mourir, quand tu brûles sur un bûcher?» Elle ne comprend pas qu’on n’en meurt pas. On attend juste d’être sauvé.

#writever (5) (Cas zéro) : Année 1435. Le Duc de Bavière noie Agnès, une trop jolie fille de barbier, dont son fils était follement épris. Agnès Bernauer, c’est notre cas zéro, à nous, les sorcières. Être trop jolie et charmante, c’est forcément une œuvre de sorcellerie.

#writever (6) (J’ai vu) : Janafael s’est endormie sur cette rive du Danube. Plus tôt, j’ai vu des chasseurs de sorcière envoyer des balles dans le corps de nos dernières amies. J’ai lancé un sort inédit, pour nous sauver. Nous voici en 1435, pour éliminer la source de nos maux.

#writever (7) (Ça) : «Maëlle? Ok, tu nous as sauvé la vie, mais on ne parle pas allemand, et encore moins celui du 15e siècle!» Janafael a raison, mais j’ai un sort pour ça. C’est pas la bonne époque pour être des voyageuses du futur, mieux vaut avoir fait le plein de sortilèges.

#writever (8) (La groupie) : Ils se pressent devant l’échoppe de Kaspar Bernauer, telles des groupies. Agnès serre entre ses bras la jambe d’un patient, où son père pratique une saignée. Hypnotisé par sa beauté, il la regarde, sans hurler, et la lame tranche la veine choisie.

#writever (9) (Résiste) : Janafael engloutit de la sauerkraut depuis notre arrivée, sans aucun signe de lassitude. Je la regarde engloutir de grasses pommes de terre, recouvertes de saucisses fumées et d’une montagne de chou. Je résiste, me contentant de boire une Weihenstephan.

#writever (10) (Antisocial) : Agnès déguste la Weihenstephan que nous lui avons offerte. Elle s’épanche sur les qualités de son amour secret, un fils de noble. Elle comprend que c’est un amour antisocial. Un noble ne peut pas épouser une fille de barbier. Mais elle s’en fout.

#writever (11) (États d’âme) : Je ne sais pas si ce sont des scrupules ou des états d’âme. Je connais l’avenir. Je peux dire à Agnès que son bel Albert fricotera après sa mort avec Anna de Brunswick, se réconciliant avec son père qui l’a noyée. Est-ce qu’elle l’abandonnerait ?

#writever (12) (Mistral gagnant) : Janafael jette quelque poudre magique dans une bière dont la surface crépite, selon le même principe que la poudre du Mistral gagnant crépite sur la langue. Albert sort de son bain thermal et déguste la bière devenue potion. Il oubliera Agnès.

#writever (13) (Nuit de folie) : C’est un échec. Sans mes grimoires, j’ai mal dosé la potion. Ils s’aiment plus que jamais. Et voilà Albert et Agnès, unissant leurs corps de jeunes amants lors d’une nuit de folie charnelle. La chair est faible. Le sort est impuissant. Que faire?

#writever (14) (Oh l’amour) : Dans son château de Straubing, Albert cache à son père sa liaison avec Agnès. Les nuits y sont pénibles. Pourquoi nous avoir donné une chambre sise à côté de leur suite? Les oh et les ah nocturnes sont signes d’amour, mais très gênants à écouter.

#writever (15) (Fruit de la passion) : Ce qui devait arriver arrive. Elle caresse son ventre avec affection, là où grandit le fruit de leur passion. C’est aujourd’hui qu’Albert annonce à son père, duc de Bavière, qu’il va épouser Agnès. La fatalité se nourrit de nos échecs.

#writever (16) (Confidence) : Sous le sceau de la confidence, j’annonce à Janafael qu’assassiner le duc de Bavière est notre seule option viable, afin qu’Agnès ne soit pas condamnée pour sorcellerie. Bien que le regard de Janafael condamne ma décision, c’est ce qui sera fait.

#writever (17) (Maldonne) : Il dort paisiblement. Je pointe une simple hache vers son cou, lorsqu’une voix me fait sursauter : « Maldòn. » Je reconnaîtrais, entre mille, cette voix calme et sinistre, ce phrasé lent et implacable. C’est Papa Legba, venu des enfers, juste pour moi.

#writever (18) (Bêtises) : Consumée par les flammes, désarticulée en bas du poteau qu’ils ont dressé pour moi, j’ai commis une bêtise. J’ai imploré le gardien des enfers de me laisser vivre. Papa Legba, ravi, a demandé mon âme en échange. J’ai prudemment ajouté l’immortalité.

#writever (19) (Chagrin d’amour) : Papa Legba m’interdit de sauver mon chagrin d’amour, changer le passé n’est pas dans le deal. Ils jettent Agnès dans le Danube. La pauvre enfant flotte. Ils la remontent, attachent ses cheveux à une perche, puis maintiennent sa tête sous l’eau.

#writever (20) (Toute seule) : Je connais la fin de l’histoire. Albert va pardonner son père. Albert deviendra duc. Albert oubliera Agnès. La sorcellerie deviendra le prétexte pour éliminer toute personne gênante. Je suis toute seule au monde à comprendre les enjeux de sa mort.

#writever (21) (Bébé) : 1712, Boston, Massachusetts. Retour au temps présent, merci Papa. Il nous a ramenées gentiment. Si on doit tuer des chasseurs de sorcières, c’est à notre époque. «Salut les filles!» Une voix nous fait sursauter. «C’est moi, son bébé.» Mais… quel bébé?

#writever (22) (Je te survivrai) : «Je suis Sybilla, la fille d’Agnès. Avant que ma mère soit emmenée pour être noyée, elle m’a dit ces mots : je te survivrai. J’ai senti un truc bizarre dans ma tête. Je sais maintenant qu’elle est là avec moi, en moi, et on a soif de vengeance.»

#writever (23) (Fuis) : « Fuis pas, Maëlle! Je ne suis pas le diable, je suis juste une talentueuse sorcière. Moi aussi je peux voyager dans le temps, et je ne suis enchaînée à aucun Dieu, à aucun gardien des enfers. Je vais vous aider à éliminer ceux qui massacrent nos sœurs. »

#writever (24) (Petit coup) : Un petit coup de main de Sybilla, c’est bien, mais elle ne saisit pas que les personnes accusées de sorcellerie ne sont pas de vraies sorcières comme nous. C’est un combat contre les faux procès que nous devons mener. Ce qui ne l’intéresse pas.

#writever (25) : «Est-ce que tu viens pour les vacances?» Je fusille Sybilla du regard. La chasse aux chasseurs de sorcières, ce ne sont pas des vacances. Janafael, elle, trouve ça drôle. Déjà, on va commencer par implorer les esprits de rendre fous nos ennemis grâce au Ouija.

#writever (26) (Hygiaphone) : « Hygiaphone? Je t’invoque, ici et maintenant! » Sybilla prétend invoquer la sœur jumelle de Perséphone, déesse des enfers. Cette voyageuse dans le temps est vraiment bizarre. Elle pense nous faire croire à une sœur jumelle inconnue. Elle est folle.

#writever (27) (Douanier) : Face à un combat impossible à remporter, on se jette dans la gueule du loup. Sybilla a transigé notre survie avec Papa Legba, le douanier qui régit l’entrée en Enfer ou au Paradis. Tout sourire, les chasseurs de sorcières pointent leur fusil vers nous.

#writever (28) (Cendrillon) : Ils nous conduisent au bûcher dans une charrette indigne de Cendrillon. Sybilla me lance un clin d’œil complice, son plan est infaillible. On va mourir, mais on reviendra en tant que mortes vivantes. Notre mort sera désormais impossible. Infaillible?

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