Thread by @Delturone

#Police #Team22 #Recrutement L'article aborde bien certaines "dérives" et limites du recrutement dans la Police. Recrutement par lequel je suis moi-même passé. Voilà mon expérience, et ce que j'en pense aujourd'hui avec un peu de recul:
1/16

https://twitter.com/H_Radisson/status/1368916041066307587

Contexte: après les attentats de novembre 2015, toute la France est choquée. La menace terroriste est partout, du moins médiatiquement. La police se retrouve encore une fois en première ligne. Mais plusieurs années de diminution des effectifs ont laissé des traces.
2/16

Face au manque de moyens humains, le président @fhollande décide du recrutement de 5000 policiers et gendarmes pour 2016. D'où un concours exceptionnel, organisé pour la police le 10 mars 2016. 35 500 candidats, 2 800 places. Un ratio inédit.
3/16

Je suis alors étudiant, je veux rentrer dans la police, et compte passer le concours de septembre. Je saute sur l'occasion, et m'inscrit pour mars. On sait déjà que certaines épreuves seront absentes (de mémoire étude de texte, gestion du stress, épreuve orale d'anglais).
4/16

Ça m'arrange, je craignais surtout l'épreuve de gestion du stress. Bref, les épreuves écrites se déroulent plutôt bien, sous la forme de questions à choix multiples ou à réponse courtes. Ce sont les épreuves d'admissibilité, ouvrant la porte à la suite.
5/16

Viennent ensuite les épreuves sportives. Temps honorable pour le parcours professionnel, et je m'arrache les poumons pour le test de Luc Léger. Puis, les tests psychotechniques, et l'entretien avec le jury (une psy, un commissaire, un commandant).
6/16

Entre temps, j'ai été convoqué au commissariat concernant l'enquête de moralité. Casier judiciaire vierge exigé. Et puis, vient l'attente de LA lettre finale m'annonçant enfin mon incorporation à l'École Nationale de Police.
7/16

Je parlerai un autre jour de mon expérience de scolarité #GardiendelaPaix (pour ceux que ça intéresse @nicojet51 en parle bien mieux que moi - normal, il est formateur).
8/16

Mes impressions jusque-là, comme candidat: un processus long, avec des délais (semblant) interminables entre chaque lettre annonçant l'épreuve suivante. La peur de l'échec, surtout quand on veut à tout prix faire ce métier et qu'on est motivé. Mais il faut s'accrocher.
9/16

Un peu de recul maintenant, avec ce que j'en pense aujourd'hui: dès la première affectation, on se rend compte que cet afflux de recrues a créé un turn-over massif dans certaines unités. On l'entend à l'#ENP, j'ai dû le voir pour ressentir vraiment les effets.
10/16

Beaucoup de jeunes, peu d'anciens pour former et encadrer, encore moins de gradés. On touche à quelque chose de structurel. En un an, 3, 4 promotions qui passent. On se retrouve vite "ancien" à peine titulaire. Et c'est problématique.
11/16

Des collègues quasi-tous provinciaux, sortis d'école, "lâchés" dans tous les services de l'Ile-de-France, avec peu d'anciens pour recadrer, expliquer, et sanctionner quand il le faut.
12/16

Dans les affaires judiciaires impliquant des collègues (qui a dit violences policières ?), j'aimerais bien connaître le pourcentage de ceux ayant encore peu d'ancienneté (comme moi finalement). Je ne serai pas surpris si ce taux est élevé.
13/16

Entre ça et ceux qui rentrent maintenant dans la #Police avec un casier judiciaire... C'est là qu'on voit que la situation du recrutement s'est dégradée, notamment depuis cette vague en 2015. Et qui dit recrutement dit formation et encadrement à prendre en compte.
14/16

Un mot, enfin sur ceux et celles qui veulent s'engager aujourd'hui: bravo. Le contexte social et médiatique est bien plus défavorable à la police qu'en 2015. Vous avez du courage, accrochez-vous ! C'est une profession noble, au service de nos concitoyens.
15/16

Car je ne dénigre pas l'institution. Au contraire, la #police offre un panel unique de métiers, de spécialités, au service du public. Et si vous êtes intéressé, elle recrute. Il faut juste s'assurer qu'elle recrute... bien !
16/16