Suite aux annonces de @R_Bachelot qui enterre les mesures du #RapportRacine, après 3 années intenses d'engagement pour mes pairs, je cesse tous mes mandats. Un tel mépris pour la parole des auteurs et autrices eux-mêmes et pour le dialogue social défit l'imagination👇
Le jour où la @LigueAuteursPro a franchi la porte d’entrée d’une salle du ministère de la Culture, pour rencontrer la mission Racine, @denisbajram et moi-même avions formulé une promesse à leur équipe. 👇
Si la mission Racine échouait, nous rendrions nos mandats. Non par défaitisme. Mais pour dire publiquement l’inaction des pouvoirs publics alors que ces derniers auraient, nous l’espérions, désormais toutes les cartes en main pour agir.👇
Alors que notre pays vit une crise économique et sociale profonde, que nos professions sont exsangues, il fallait avoir le courage de prendre des mesures d'envergure tirant les enseignements des erreurs passées. Cela n'a pas été fait. Même le chaos Urssaf n'est pas réglé👇
Le rapport Racine le démontrait brillamment : le cœur des enjeux est bien la reconnaissance d’une profession, et donc d'un statut. Tant que cette profession sera niée, tant que le mot travail ne pourra pas être prononcé, alors le déni de nos droits sociaux se poursuivra 👇
Voilà des décennies que les artistes-auteurs vivent des injustices qui défient l'entendement – spoliation des droits à la retraite, dégradation des rémunérations, absence de démocratie sociale, conflits d’intérêts dans la représentation, etc👇
Pour que rien ne change… il fallait enterrer les mesures Racine. C’est chose faite officiellement depuis les annonces de la ministre Roselyne Bachelot, qui a pris le parti de « reculer », comme l’indique @lemondefr 👇
Les pouvoirs publics ont une immense responsabilité dans la souffrance professionnelle des artistes-auteurs, par leur inaction qui correspond à un manque criant de courage face à des lobbies très installés 👇
Je quitte aussi le conseil d’administration du @LeCNL, où ne siègent pas des organisations professionnelles mais des « personnalités qualifiées ». : Il faut que des organisations professionnelles siègent dans les instances concernant les artistes-auteurs, et non des personnes👇
Il est essentiel que des syndicats d'artistes-auteurs siègent dans les différentes instances où l'on demande la position de nos professions sur tel ou tel sujet. De syndicats élus démocratiquement par les artistes-auteurs sur la base de positions claires 👇
Nous avons besoin de syndicats puissants, notamment quand il s'agit en face de devoir négocier avec les exploitants de nos œuvres. Les artistes-auteurs sont la partie faible car nous n'avons pas de défense collective construite, légitimée et financée 👇
On l’a vu avec l’affaire SGDL/Sfar : la violence de certaines institutions à l’encontre des auteurs eux-mêmes, des individus donc, a redoublé. J'ai moi-même fait l’objet de menaces et tentatives d’intimidations depuis le début de mon mandat – je passe sur les attaques sexistes👇
L'ensemble des créateurs et créatrices vivent une usurpation de leurs voix. La confusion entretenue dans les règles de représentativité permet à des groupes d'intérêts de s'exprimer en notre nom quand leurs intérêts divergent de ceux de notre profession 👇 ligue.auteurs.pro/wp-content/upl…
J’insiste sur l’importance de distinguer la défense du droit d’auteur de la défense de nos intérêts professionnels. Le droit d’auteur est fondamental, mais ne correspond pas toujours à la défense des intérêts professionnels des auteurs 👇
Le droit d’auteur, par essence, est un droit de propriété qui a en France la particularité de se transmettre aux exploitants des œuvres sans véritables garde-fou concrets pour que nous puissions en contrôler l’exploitation 👇
Rien ne change institutionnellement, et pourtant tout change dans nos mentalités. Car il existe désormais un mouvement inédit de solidarité entre artistes-auteurs. Une compréhension accrue des enjeux et des points de blocage vers l’obtention de droits sociaux 👇
C’est avec beaucoup d’émotion que je vois aujourd’hui la @LigueAuteursPro, simple collectif il y a 2 ans, mettre au vote sa transformation en syndicat. Car oui, il s’agit bien d’un combat. D’un combat syndical. 👇
Par sa représentation romantisée de l’acte de création, le monde de la culture tient à distance toute référence au travail pour les auteurs et autrices. Tout le monde dans ce milieu travaillerait, donc, sauf ceux et celles à l'origine d'un secteur pesant 2,3% du PIB français 👇
Cette richesse économique vient de créateurs et créatrices d’œuvres qui cotisent comme des professionnels et à qui l’on nie encore aujourd’hui des droits fondamentaux en matière de droits sociaux. 👇
Les raisons de ce déni ? Notre singularité de créateur et créatrice nous exclurait de facto de toutes les règles de droit commun quand il s’agit de protéger nos professions (mais étrangement, pas quand il s’agit de contribuer !) 👇
Cette singularité ferait de nous des individus à part, pour le pire socialement et non le meilleur. Cette singularité en viendrait à nier que nous sommes des citoyens et citoyennes français à part entière. 👇
Je quitte ma fonction de présidente avec espoir : l'espoir de voir tout ce travail collectif se consolider. La joie à ma petite échelle d’avoir contribué à ce combat collectif si essentiel pour l’avenir de nos professions plus malmenées que jamais. 👇
Je tiens ici à remercier du fond du cœur tous mes collègues artistes-auteurs engagés : sans vous, sans votre solidarité à toute épreuve, je n'aurais pas tenu une semaine dans ces instances pour effectuer la mission que vous m'avez confiée👇
J’éprouve aussi une tristesse profonde : celle de voir qu’aujourd’hui, l’argent du droit d’auteur, l’argent des auteurs donc, est utilisé dans un lobbying à l’encontre de leurs intérêts professionnels.👇
L’application des mesures du rapport Racine aurait pu changer la donne de façon inédite et historique, elle aurait pu avoir des effets très concrets sur la vie des créateurs et créatrices… Cette chance n’a pas été saisie par les pouvoirs publics. Le combat continue.
* PS : Veuillez excuser la faute, défie et non défit 😀 Le militantisme bénévole, ça fatigue !
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{THREAD} Après 2 jours non stop de concertations avec le @MinistereCC pour la @LigueAuteursPro, j'en appelle à vous collègues créateurs et créatrices. Merci de lire ce thread. Parce qu'il est vraiment temps qu'on nous donne des outils pour structurer le dialogue social 👇
La @GuildeScenar a publié un formidable document "L'impossible dialogue social" qui explique les raisons systémiques qui font que les artistes-auteurs peinent à voir consacrer un véritable statut protecteur, autant sur leurs droits sociaux que sur leurs conditions de travail 👇
C'est un document très courageux et étayé, qui vise à remettre de l'ordre dans ce qui est aujourd'hui un chaos laissé en friche depuis des siècles, et particulièrement depuis 45 ans : nous ne sommes pas reconnus comme une PROFESSION avec les droits allant avec👇
{THREAD} Mais enfin qui gère le compte twitter du @cpecrivains censé représenter de nombreuses associations ? C'est une lecture complètement faussée du #RapportRacine ! Explications 👇
Autrefois, il y avait des élections professionnelles : ces dernières étaient conditionnées au seuil d'affiliation de sécu, soit 9000 de droits d'auteur par an ! Ces élections sont gelées depuis 2013. Il s'agissait d'élire des INDIVIDUS et pas des ORGANISATIONS👇
Le #RapportRacine propose d'ASSOUPLIR les critères permettant aux artistes-auteurs de voter, notamment en ne limitant pas la définition de la professionnalité au seul critère du revenu ! 👇
{THREAD} La profession est privée d'élections professionnelles et l'Agessa est adoubée comme organisme de sécurité sociale malgré 50 ans de défaillances, pourtant certains s'en réjouissent dans cet article de @livreshebdo 👇 livreshebdo.fr/article/le-reg…
Cet organisme a "oublié" de faire son travail durant 50 ans, lésant 190 000 artistes-auteurs de leurs droits à la retraite ! Ce scandale social est grave, et pourtant aucune réparation de la part de l'État. @LaurenceHouot@ManonBotticelli@fabricearfi
Sur le sujet de la gouvernance, la SGDL se félicite et ne s'émeut pas du déni de démocratie sociale. Selon elle, les sociétés privées qui collectent des droits représenteraient de facto une profession... pourquoi donc des élections si on a déjà décidé pour nous ?👇
{THREAD} Ce que ce décret dit de la condition des artistes-auteurs... que nous sommes des professionnels, enfin parfois. On cotise comme des professionnels mais c'est l'État qui va choisir qui nous "représente" : pas d'élections contrairement à ce qui était promis !👇
Ensuite, qu'une association loi 1901 en charge du régime a pu "ne pas faire son travail" durant 40 ans, léser 170 000 auteurs et créer des drames sociaux pour leur retraite, mais que ce n'est pas grave : on garde cet organisme pour une réforme majeure 👇 francetvinfo.fr/economie/emplo…
Et enfin, la seule bonne nouvelle : la fin d'une incohérence entre Code de la propriété intellectuelle et Code de la sécurité sociale concernant la possibilité pour les revenus issus de l'auto-diffusion de tous les secteurs d'entrer dans le champ du régime, MAIS 👇
🚨Le décret relatif au régime social des artistes-auteurs est sorti aujourd'hui. 50 ans de bricolages, des scandales sociaux, des rapports qui tirent la sonnette d'alarme... On a retiré aux artistes-auteurs toute démocratie sociale en supprimant un mot, un petit mot : "élus" 👇
Ce sont donc les Ministères qui vont juger de qui "représente" les artistes-auteurs dans ce conseil d'administration ! Pas les artistes-auteurs eux-mêmes. Notez la nuance, le décret parle de "représentant" et pas de "représentativité", et voilà pourquoi👇
Pour établir la représentativité d'une organisation professionnelle, il faut passer par des élections professionnelles ! Et pourtant, ce décret renvoie au code du travail pour certains critères... mais pas tous ! Bref, c'est un déni de démocratie sociale hallucinant !👇
{THREAD} Mon bébé a 1 mois aujourd'hui 👶 j'ai plein de choses à vous raconter, mais hey ! Je suis autrice, donc je vais vous parler des énièmes aléas dus à mon statut-qui-n'est-pas-vraiment-un-statut, car j'espère que la prochaine génération de créateurs vivra au XXIe siècle 👇
Résumé des épisodes précédents : c'est un charmant roman de Kafka dont on finit par rire pour ne pas en pleurer. Et devinez quoi ? En congé maternité depuis fin juin, depuis DEUX MOIS DONC, je n'ai pas vu l'ombre d'une indemnité 👇
J'ai 10 ans de carrière, je n'ai pas à me plaindre, je suis entourée, donc je peux vivre en patientant encore. J'ai cette chance désormais, mais je ne l'avais pas au début de mon activité d'autrice, par exemple 👇