Il était une fois un collectionneur insatiable, sans doute le plus grand collectionneur de tous les temps, avec au moins 16 000 tableaux recensés dans son inventaire après décès : le cardinal Fesch, archevêque de Lyon, et oncle de Napoléon.⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️
En 1810, Fesch acheta, dans une vente parisienne, des tableaux provenant des saisies révolutionnaires effectuées dans les églises et les couvents de la capitale, comme cette Circoncision de Vignon (1627), de St-Martin-des-Champs, accrochée aujourd’hui à la primatiale de Lyon. ⬇️
En 1816, Fesch fut contraint de s’exiler comme tous les parents de l’Empereur déchu. Il trouva refuge à Rome mais garda son titre d’archevêque de Lyon. Il laissa une partie de ses collections en France, notamment à la primatiale et dans la maison des Chartreux, à Lyon. ⬇️
C’est dans ces circonstances que le cardinal Fesch fit don au @mbalyon de quatre tableaux dont celui qui ornait sa chapelle à l’archevêché, la Crucifixion (1636-1637) qui avait commandée à Simon Vouet pour le maître autel de la chapelle privée du chancelier Séguier. ⬇️
Parmi les tableaux laissés par le cardinal Fesch à la primatiale de Lyon, il y a cette Incrédulité de saint Thomas, par Arnould De Vuez, qui n’est autre que le tableau offert à #notredamedeparis, en 1693, par la corporation des orfèvres. ⬇️
La tradition d’offrir, le 1er mai de chaque année, un tableau à #notredamedeparis s’est perpétuée de 1630 à 1707 (sauf deux années). D’où le nom de Mays donné à cet ensemble de 76 toiles. ⬇️ grham.hypotheses.org/4864#more-4864
Le 28e May (1656) est aussi conservé à Lyon : Saint Paul défendant la Foi devant Agrippa et Bérénice, par Étienne Villequin. L’œuvre, achetée lors de la vente parisienne de 1810, a probablement été cédée par la primatiale à l’église Saint-Pothin, dans le 6e arrondissement. ⬇️
Depuis ce 2 avril 2021, il faut ajouter un nouveau May de #notredamedeparis à la liste des œuvres repérées. Cette toile, d’environ 3 x 4 m, est conservée depuis le XIXe siècle dans l’église Saint-Nicolas de Givors (Rhône). ⬇️
Il s’agit de L’Adoration des Mages, de Joseph Vivien (1657-1734), commandée par les orfèvres de Paris pour être exposée à #notredamedeparis le 1er mai 1698. Né à Lyon, Vivien se forma à Paris où, sa réputation de portraitiste, l’amena à travailler pour des cours allemandes. ⬇️
Outre l’Adoration des Mages de Vivien, deux autres toiles conservées dans l’église St-Nicolas proviendraient de la collection Fesch. L’une d’elles, Le Christ mourant, par Pierre-Charles Jombert, datée de 1787, vient de bénéficier d’une restauration : ateliervicatblanc.fr/redecouverte-a… ⬇️
Si vous voulez apporter votre obole à la restauration des tableaux de Givors, c'est ici : fondation-patrimoine.org/les-projets/eg…
Et si vous souhaitez connaître les détails de cette découverte d'un nouveau May de #notredamedeparis, il vous faudra lire le prochain n° de notre Lettre (mai 2021).
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Ce thread vous est offert par notre consœur Henriette Pommier qui, à la faveur du confinement, a retrouvé dans ses notes ces extraits relatifs à la peste de 1628-1629, à Lyon. Toute ressemblance avec ce vous lirez dans votre quotidien préféré est fortuite. (Merci à F. Pothier.)
"ils étoient agietz [agitez] de crainte : Les uns couroient aux Apothicaires pour s’armer des préservatifs: les autres troussoient bagage pour s’enfuir en leurs metairies, & se mettre à couvert de l’orage chez leurs amis, ou parents : plusieurs fermoient leurs boutiques" (p. 21).
"La plus grande partie des habitans demeuroit enfermée dans les chambres, & regardoient des fenestres, ou à travers les fentes des boutiques ceux qui passoient" (p. 35-36).