Ce thread vous est offert par notre consœur Henriette Pommier qui, à la faveur du confinement, a retrouvé dans ses notes ces extraits relatifs à la peste de 1628-1629, à Lyon. Toute ressemblance avec ce vous lirez dans votre quotidien préféré est fortuite. (Merci à F. Pothier.) 
"ils étoient agietz [agitez] de crainte : Les uns couroient aux Apothicaires pour s’armer des préservatifs: les autres troussoient bagage pour s’enfuir en leurs metairies, & se mettre à couvert de l’orage chez leurs amis, ou parents : plusieurs fermoient leurs boutiques" (p. 21).
"La plus grande partie des habitans demeuroit enfermée dans les chambres, & regardoient des fenestres, ou à travers les fentes des boutiques ceux qui passoient" (p. 35-36).
"j’ay traversé toute la ruë Merciere, sans rencontrer personne, que les Hospitaliers & les morts, tant la desolation estoit grande : l’on treuvoit à chaque pas des corps au devant des maisons, & au milieu des ruës, couverts d’un linge, ou dans leurs habits" [fig. : lyon-en-1700]
"des Commissaires […] pour reprimer l’audace de ceux qui font leur interêt du
malheur public, mêmement d’une troupe de la lie du peuple, qui sous le nom
d’Engraisseurs, avoient pris resolution de voler les maisons des riches,"(p. 35-36).
malheur public, mêmement d’une troupe de la lie du peuple, qui sous le nom
d’Engraisseurs, avoient pris resolution de voler les maisons des riches,"(p. 35-36).
"& les magasins de ceux qui s’estoient retirez aux champs » (p. 23).
"Aussi vit-on l’Hôpital si fort peuplée de ceux qui y abordoient à châque moment, que non seulement les chambres étoient pleines, mais la cour, & les jardins, tous couvers de ces pauvres gens couchez les uns sur les autres,"
"exposez aux injures de l’air, accablez de faim, & de douleurs si cuisantes, que ce spectacle eût arraché les larmes à de plus barbares & insensibles" (p. 24). [fig. : lyon-en-1700]
"[…] en temps de contagion l’ont est contraint de se servir de jeunes Chirurgiens, temeraires & ignorans, qui n’ont point d’autres intention[s] que de gaigner quelque piece d’argent, & d’apprendre leur mêtier aux depens
du malade"
du malade"
"d’ailleurs durant tout le temps, que nous fûmes si excessivement affligez le Ciel étoit beau et serein, la Bize souffloit sans violence" (p. 14).
