[#VeilleESR] "Faire de la France une économie de rupture technologique"
Rapport du collège d'experts présidé par Benoît Potier, remis à @BrunoLeMaire et @VidalFrederique
L'enseignement supérieur et la recherche fondamentale en sont absents.
La démarche s'appuie sur une croyance : « les
défis sociétaux vont générer de nouveaux marchés, auxquels les technologies apporteront des solutions
innovantes ».
Si cette croyance n'a pas de fondement, alors les risques sont grands de se planter durablement.
Sur la base de cette croyance, les rapporteurs proposent de lister 70 marchés, et d'en produire une liste réduite de 12+10 « appelant à une concentration des moyens ».
Parmi ces marchés, on trouve la « santé digitale » (sic), mais aussi l'e-learning et les ed-tech.
Globalement, c'est franchement poussiéreux. Ca fleure bon le XXe siècle et « dessine-moi l'an 2000 ».
Pour « accélérer la croissance des entreprises innovantes », bien sûr, les rapporteurs préconisent de les inonder d'argent public.
Comme d'habitude. Un jour il faudra accepter que ça ne marche pas. On n'y est pas encore.
Hormis ça, on a un discours indigent à propos des « compétences » et des « talents ».
Là encore on est dans la croyance, mais une croyance floue, hors sol, structurée seulement sur des éléments de langage.
Et la protection de la propriété intellectuelle. Je ne suis pas spécialiste, mais je soupçonne la même indigence.
Et puis c'est tout. On n'est pas sortis des ronces.
Après il y a des fiches pour chaque marché.
Voilà celle des ed-tech. Je vous laisse vous faire votre avis.
A gauche : les consommateurs d'argent public ;
Au milieu : les « experts » qui légitiment cette consommation (éventuellement contre les intérêts de leur structure) ;
A droite : les outils institutionnels pour organiser cette consommation.
Au moins c'est clair.
Ici la page où devrait se trouver la bibliographie. Cette absence systématique dans les rapports français me choque depuis que j'ai lu des rapports étrangers : en France, on rapporte sans présenter ses références.
Mais si on n'a pas de bibliographies, par contre on ce type de page scannées. La signature plus importante que la connaissance.
« Amicalement »
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"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.