Les boites noires, ou traitements algorithmiques. [Thread] sur une petite histoire du temps, ou comment étirer le provisoire vers le pérenne. Et au-delà. #LoiRens#PJLRens2
Pour mémoire, à l’aide des données de connexion, ces outils sont censés détecter les menaces terroristes.
Si la lumière rouge s’allume, il peut être procédé à l’identification des personnes derrière ces données, avec attentions des services et autres surveillances individualisées
L'instrument est codifié à l’article 851-3 du Code de la sécurité intérieure. legifrance.gouv.fr/codes/article_…
La flemme de cliquer ? Hop, capture, mais je vous préviens, le texte est un peu indigeste :
L’idée ? Ne rendre applicable l’outil de surveillance que jusqu’au 31 décembre 2018, avec rapport intermédiaire remis par le Gouvernement au Parlement au plus tard le 30 juin 2018.
Expérimentation codifiée à l’article 25 de la loi publiée au #JORF. Là : legifrance.gouv.fr/jorf/article_j…
La suite, vous la devinez, pas vrai ? Non ?
Hop, je continue.
La loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure a repoussé ces échéances de deux ans :
- Test étendu jusqu’au 31 décembre 2020
- Rapport au Parlement au plus tard le 30 juin 2020
L'article 25 revu et corrigé (en jaune ci-dessous) :
Pour la petite histoire, c’est un amendement du gouvernement assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendem… qui avait modifié le compteur, l’exécutif jugeant « prématurée », « la date de 2018 retenue par le législateur au moment de l’examen du projet de loi relatif au renseignement ».
2020, rebelote !
A 7 jours du terme, la loi du 24 décembre issue d’un projet de loi gouvernemental assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/… relative à la prorogation de cette disposition, use une nouvelle fois de la gomme et du crayon : "2020" devient "2021".
J'ai mis en rouge, pour changer :
Ce week-end, à qq jours de la présentation du #PJLRenseignement2, @GDarmanin annonce que le texte va désormais être pérennisé. nextinpact.com/lebrief/46892/…
Argument largué dans le JDD : si Facebook et les autres le font, pourquoi pas le Renseignement ? Ben oui !
Avant de vous laisser, retour aux débats de la loi Renseignement.
« Compte tenu de ce que l’expérience nous enseigne, je crains que ce qui est annoncé comme une évaluation ne soit surtout l’occasion de pérenniser des pratiques contestables ».
Six ans plus tard, presque jour pour jour, je vous laisse conclure.
Fin du [thread], bon lundi !
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Comme @POLITICOEurope, j’ai obtenu les captures adressées au Conseil d’Etat par le gouvernement pour justifier le blocage de #TikTok en #NouvelleCalédonie. Les voilà :
Blocage de #Tiktok en #NouvelleCalédonie : le Premier ministre affirme dans ses écritures que c'est le 14 mai 2024 qu'il a pris la décision de ferme le réseau social. Soit la veille de la déclaration d'urgence.
Il soutient que "l'interruption du fonctionnement de cette plateforme a permis de limiter les contacts, échanges et fournitures d'instructions entre émeutiers".
Mais dans le même temps, il souligne que cette restriction n'est pas si grave car elle n'a pas empêché "l'utilisation par la population locale des autres médias et en particulier (...) Facebook, Snapchat, YouTube ou X"
#Nouvellecaledonie la veille de l'audience au Conseil d'Etat, le gouvernement sort du bois sur les raisons justifiant le blocage de Tiktok. 1/x
Selon lui, l'organisation des exactions en NC "a été largement facilitée par l'utilisation des réseaux sociaux, et particulièrement, du fait de ses caractéristiques spécifiques, du réseau social « Tiktok »"
Le GVT relève que 1. Les internautes ont pu utiliser d'autres réseaux sicuayx (Facebook, Snapchat, Youtube ou X) 2. Et ont pu contourner facilement cette mesure (par VPN, notamment)
Vous avez vu le rapport sénatorial sur les émeutes survenues à compter du 27 juin 2023 ?
1. La mission plaide pour "la création d’un cadre général de blocage de certaines fonctionnalités des réseaux sociaux, sous de strictes conditions"
C'est à dire ? Elle propose le blocage de certaines fonctionnalités des réseaux sociaux, "tels que la géolocalisation en direct ou les lives", décidé par les préfets (sans juge donc)
2. elle veut aussi faciliter l’identification "des délinquants par le biais des réseaux sociaux et supports numériques", comment ? Easy : en levant le caractère « privé » de boucles de messages réunissant un grand nombre d’individus ou des individus sans communauté d’intérêts
3. Elle veut aussi "permettre un accès des services de renseignement et d’enquête aux échanges se tenant sur les boucles des messageries privées, dès lors que leurs conditions d’accès et le nombre de personnes y accédant les rendent assimilables à des services de communication au public en ligne"
Plutôt que vous focaliser sur ces fausses questions d’anonymat-en-ligne-qu’il-faudrait-lever, n’oubliez pas que le projet de loi SREN, en commission mixte paritaire demain, introduit l’obligation pour les sites diffusant du X, de contrôler l’âge de tous les internautes, sous menace de lourdes sanctions financières voire d’un blocage d’accès chez les FAI et les services de résolution de noms de domaine. Des mesures que déciderait l’Arcom, sans intervention du juge. assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/…
C’est un changement majeur dans l’accès aux services en ligne, puisqu’en cherchant bien, on trouve du X (vidéo, photo, texte, et même audio) dans bien des endroits du web.
En bref, le bruit autour du projet visant à lever l’anonymat (qui n’existe pas) sature les canaux d’information, qui oublient un peu vite la réalité de cette révolution en gestation.
La @cnil a évidemment fait le déplacement. Comme rappelé dans l’actu @LInforme_ , elle a donné son feu vert pour l’hébergement des données de santé entre les mains de Microsoft. Non sans le regretter.
Salle presque comble. L'audience débute (en espérant que les micros soient connectés)