📣 Cette semaine, j'ai préparé des slides qui résument les grands enjeux associés à la consommation de produits d'origine animale (POA).
Je partage ce résumé (à grands traits) de l'impact de la viande sur l'environnement, la santé et le bien-être animal. 🔽
On compte au moins 5 enjeux environnementaux.
Le 1er est l'utilisation des sols. Les POA (viande, fromage, lait) nécessitent une surface agricole bien plus importante que les produits d'origine végétale (POV).
Ceci est vrai rapporté par calorie mais aussi par gramme de protéine.
La disproportion dans l'utilisation des sols entre POA et POV est également vrai en France, qu'il s'agisse d'ailleurs d'agriculture conventionnelle ou bio (chiffres de l'ADEME).
Le 2ème enjeu est celui des gaz à effet de serre (GES). Les POA représentent 31% des émissions de GES liées à l'agriculture (émissions directes) ainsi que 16% des par émissions indirectes (land use).
Soit quasiment la moitié des émissions de GES liées à l'alimentation.
Ceci s'explique par les fortes émissions en GES (en équivalent CO2) par calorie ou par gramme de protéines des POA.
Les produits d'origine végétale sont bien moins émetteurs de GES. Les deux groupes ressortent fortement visuellement.
Ici aussi les données de l'ADEME en France confirment cette idée.
Même si la France était plus "propre" dans sa production de POA, on a significativement plus d'émissions de GES des protéines animale que des protéines animales.
Manger de la viande bio ne change quasiment rien.
Les parts du transport, du packaging ou de la vente dans les émissions de GES sont très faibles. Ce qui compte c'est vraiment ce qu'on mange : les POA émettent plus de CO2.
C'est l'idée que le manger local est beaucoup moins important que le manger végétal.
3ème enjeu : l'utilisation d'eau.
Ici aussi, les protéines animales utilisent bien plus d'eaux. Le fromage et les protéines animales marines sont très consommateurs.
Une exception : les noix sont aussi consommatrices d'eaux. Heureusement, on en consomme peu.
4ème enjeu : l'eutrophisation des sols et des eaux. Là encore, les plus polluants sont les produits d'origine animale, bien au dessus des produits d'origine végétale.
On a toujours ces deux groupes d'aliments qui s'opposent : protéines animales vs. végétales.
Le 5ème enjeu, que je classe dans environnement, est celui de la biodiversité.
Le rapport de la FAO de 2006 (Longshadow) pointe le rôle grandissant de l'élevage dans la destruction de biodiversité dont la déforestation, l'utilisation des sols ou encore la pollution.
En ce qui concerne la santé, on observe un fort gain associé à la végétalisation de l'alimentation. Dans ces calculs, il y a principalement deux effets : réduction des risques associés à la consommation de viande rouge et bienfaits des légumes, légumineuses, fruits, céréales.
La viande rouge est en effet associée à plus de cancers, de diabète, de maladies cardio-vasculaires.
307.000 morts en Europe serait imputables à la consommation de viande rouge selon le Lancet Countdown de 2020.
Au contraire, les légumes, légumineuses, fruits, graines, et céréales complètes auraient un rôle protecteur pour réduire ces trois grands type de risques.
Ceci contribuerait à la diminution de la mortalité qu'on observe dans les alimentations végétales.
Autre enjeu sanitaire : les zoonoses.
Manger des POA est utile dans les pays à faible sécurité alimentaire, car cela aide offre une meilleure nutrition.
Dans les pays développés en revanche, où l'apport en protéines végétales est possible, on a surtout les aspects négatifs.
L'augmentation de la consommation de POA est associée à davantage d'animaux élevés, ce qui augmente les risques de contact avec des pathogènes de la faune sauvage (élevage extensif) ou bien augmente les risques d'avoir des milliers d'animaux infectés d'un coup (élevage intensif).
Dernier enjeu sanitaire : la pollution de l'air. De récents travaux pointent du doigt le rôle de l'élevage dans la pollution aux particules fines à cause de l'ammoniac provenant des déjections d'animaux. Résumé par @Treich13 ici.
Le dernier enjeu, éthique, concerne le nombre d'animaux tués pour la production de POA. On assiste au niveau mondial à une explosion du nombre d'animaux tués (surtout les volailles). On est passés de moins de 10 milliards d'animaux tués par an en 1961 à 70 milliards en 2018.
On observe le même phénomène en France. Le problème : les volailles (et les porcs) sont (trop) souvent élevés en élevages intensifs.
Les bovins, moins touchés par l'élevage intensif, représentent moins de 0,5% des animaux tués en France. romainespinosa.com/dataviz-abatta…
▶️ Tous ces facteurs appellent aujourd'hui à une réduction significative de la consommation de produits d'origine animale au profit des protéines végétales. [Fin]
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📣We release today a new peer-reviewed study, in which we expose the unprecedented influence of the meat industry on science, public discourse & policy:
"The Dublin Declaration: Gain for the Meat Industry, Loss for Science"
After months of investigation, here is what we found🧵
In our study, we focus on the so-called "Dublin Declaration", a manifesto published in 2022 promoting livestock farming.
The document claims to give a balanced view on the topic of livestock farming, relying on scientific evidence.
1⃣ First, we analyzed the content of the Dublin Declaration.
We were surprised to see that most of its arguments contradict the current scientific consensus.
It goes against the repeated calls in the scientific community to sharply decrease meat consumption at macro level.
Loin d'être anodins, ces systèmes d'élevage pour les veaux sont en réalité critiqués par l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) en charge du bien-être animal.
Résumé d'un récent rapport d'une 20aine d'experts européens pour comprendre ce qui se joue sur ces images.⬇️
Après la séparation d'avec la mère, les veaux sont généralement déplacés vers des logements individuels.
Il existe plusieurs systèmes.
Sur les photos, on voit qu'il s'agit de système dit d'igloos extérieurs.
Les veaux peuvent y rester de 0 à 8 semaines selon les systèmes.
Les experts de l'EFSA discutent de l'impact de ces systèmes d'élevage sur le bien-être des animaux.
1⃣ La liberté de mouvement
2⃣ Stress d'isolement
3⃣Incapacité à effectuer un comportement de succion
4⃣ Incapacité de jouer
5⃣ Incapacité d'explorer ou chercher de la nourriture
Comment est-ce que les élus et élues du NFP pourraient voter pour leur Premier ou Première Ministre ?
Après des années à siéger dans des jurys de concours, parfois aussi tendus qu'au NFP actuellement (croyez-moi !), je vous livre la meilleure méthode que j'ai connue.⬇️ t.co/60A1k9afYo
Que ce soit au CNRS ou à l'Université, j'ai participé à des concours très très tendus, avec des discussions âpres où il fallait pourtant aboutir sur un classement.
La question de la procédure de vote n'est jamais neutre et pose principalement une tension entre deux principes.
Pour faire simple, on veut deux choses :
1) Une règle qui fasse en sorte que les votants soient 'sincères'.
On ne veut pas qu'ils/elles trichent. Par exemple, avec le vote d'approbation, on peut avoir intérêt à... ne voter "Oui" qu'à son/sa candidate. On perd tout l'objectif.
Cette campagne électorale aura fait ressortir l'asymétrie des critiques envers la cause animale : on demande aux animalistes d'être exemplaires sur toutes les questions de société, mais on ne demande jamais autant aux autres partis d'être exemplaires sur la question animale.
D'un point de vue politique, si le fond des critiques est légitime, très souvent, elles visent, ou du moins contribuent, justement à réduire au silence la question animale.
Bien entendu, c'est central de critiquer le racisme, sexisme, LGBTphobie dans tous les courants politiques y compris chez les animalistes. (Et tant mieux !)
Mais imagine-t-on un instant un autre parti se faire autant critiquer pour sa position sur la corrida ou l'abattage ?
Ce fil d'une députée € sur la consommation de viande comporte de multiples informations erronées.
Il existe un consensus extrêmement large dans la communauté scientifique sur la nécessité de réduire drastiquement la consommation de viande, pas simplement "en manger mieux". ⬇️
Tout d'abord, s'il existe en effet une très forte hétérogénéité vis-à-vis de l'impact CO2eq de la production alimentaire, les protéines végétales émettent quasiment systématiquement moins que les viandes les plus vertueuses.
La France n'est pas une exception : on voit bien les alimentations carnées émettent bien plus que les alimentations végétales, en conventionnel ou en bio. (Rapport pour l'ADEME)
🚨🐟 Une nouvelle étude publiée dans la revue Animal Welfare propose un nouveau calcul du nombre de poissons sauvages pêchés tous les ans dans le monde.
Pourquoi est-ce si compliqué ? Parce que l’agence de l’ONU dédiée à l’alimentation (FAO) publie uniquement des statistiques sur animaux pêchés sous forme de tonnes.
Pour savoir le nombre d’animaux tués, l’équipe de recherche calcule d’abord le poids moyen d’un animal pour chaque catégorie de poissons de la FAO (1725 espèces !) puis estime le nombre d’animaux concernés.