Nouveau thread sur #CharnierParisDescartes au vu de l'évolution de l'affaire. TriggerWarning: Body Horror. Je ne montrerai aucune photo mais c'est quand même atroce
J’ai fait mes études à la faculté René-Descartes. J’ai pénétré dans ces grandes salles de dissection, avec les autres étudiants, non sans un pincement au cœur ( comme on dit). C’était en 1976, de mémoire. Je n’ai rien vu d’anormal, alors. Mais j’en garde un souvenir troublant
Nous avions demandé d’où venaient les corps. Certains étaient des indigents ramassés sur voie publique, d’autres des dons. On savait que c’étaient des humains. Ca a l’air con à dire, mais on en avait conscience. Un cadavre n’a pas de rouge aux ongles des pieds. Un humain, si.
On était respectueux, bouleversés, on faisait attention. Bizarrement, on nous faisait dans ces grandes salles certains cours magistraux. Imaginez des dizaines d’étudiants assis sur des tabourets, écrivant sur leurs genoux ou ayant posé leur feuille sur la bakelite glacée
On retranscrivait les propos du prof, on notait tout, vite, et de temps en temps notre main venait toucher le cadavre allongé là, plus froid que la table elle-même. Je raconte ça pour dire que l’on n’oublie pas. On n’oublie pas non plus les séances de dissection.
Il n’y en eût pas tant que ça, on n’était plus au temps de Charcot et j’ai dû passer six heures au plus dans ces salles. Mais on n’oublie pas.
Quand @JouanAnne1 a sorti l’affaire du #CharnierParisDescartes en novembre 2019, j’ai été stupéfait, horrifié, et saisi d’une colère qui n’a jamais faibli. Je ne sais pas dire pourquoi. Peut-être parce que je connaissais au moins l’un des protagonistes de cette ignominie
Le Professeur Guy Vallancien, conseiller stakhanoviste des puissants, ministres, directeurs mutualistes, etc, que j’avais affronté quelques fois, pot de terre contre le pot de fer
Vallancien prônait partout la taylorisation du soin, donnait des conseils à la Terre entière sur la manière de faire entrer les process de l’aéronautique dans le soin
Plaidait le recours à l’industrie pharmaceutique, pour laquelle il n’avait que louanges, pour venir éclairer la lanterne de ces pauvres généralistes pitoyables qui n’avaient jamais la formation nécessaire pour la médecine du 21ème siècle qu’il envisageait en visionnaire
et, bien sûr, soutenait les franchises sur les soins avec son compère ultralibéral Claude Le Pen, et demandait pour les lanceurs d'alerte des poursuites judiciaires... lemonde.fr/idees/article/…
Je l’ai aussi affronté à @Franceinter au sujet du dépistage systématique du cancer de prostate, et des directives incohérentes de l’Association Française d’Urologie, qui continuait à prôner la détection des cancers par PSA sanguin sans prendre en compte les effets négatifs
Prompt à donner des leçons à tout le monde, Vallancien n’allait pas laisser mettre en doute sa propre spécialité : « Vous faites de la santé publique, monsieur, moi je soigne des malades »
Me rendre compte que ce donneur de leçons forcené avait présidé à cet ebay fr de la découpe des corps donnés à la science m’a dégoûté.
En février 2020, avec @Drmartyufml , j’ai rencontré @JouanAnne1 devant le CDC, j’y retournais pour la première fois depuis des années. Nous avons fait connaissance, au milieu d’une cinquantaine de parents venus célébrer la mémoire de leur défunt et demander, en vain, des comptes
Il y avait les parents de gens « célèbres », et les parents d’ « anonymes ». J’utilise ce terme que j’ai toujours trouvé abject, parce qu’évidemment tous avaient été traités de la même manière. Abjecte elle aussi.
Je ne vais pas beaucoup parler de @JouanAnne1 parce qu’elle n’aime pas qu’on parle d’elle ou qu’on tresse ses louanges. Elle fait son taff, point-barre. Enfin c’est ce qu’elle dit. Et elle ne cherche pas à se mettre en avant. Elle était troublée de voir tant de gens la remercier
La remercier de leur avoir dit la vérité, quel que soit le désarroi et le chagrin causés.
Nous sommes restés en contact avec elle, Jérôme et moi, et nous parlons de temps en temps de l’avancement de l’affaire. Inertie initiale de la justice, dénégations des principaux intéressés, bloquage sur Twitter quand nos questions deviennent gênantes, recasage de conseillers
Dès le départ s’était aussi posée la question de la responsabilité des médias. Le sujet est si délicat, le crime si atroce, que le premier réflexe est de détourner le regard, pas de porter la plume dans la plaie. On n’est pas chez Albert Londres. Les cadavres, c’est moyen sexy
Et il y avait un problème éthique majeur. Sans les photos de cette horreur, nous n’aurions rien su. Rien su. Beaucoup de gens dans les rédactions ont refusé de les voir, sous divers prétextes. « Pas nécessaire » «Pas besoin » « Voyeuriste ». Pas le courage, surtout.
Les familles les ont vues @JouanAnne1 les a montrées à divers témoins mais elle les traite comme on traiterait de l’uranium radioactif. Elle les sort quand vraiment il faut les sortir, et avec des pinces de protection. Nous en avons discuté depuis 2 ans, je ne les ai jamais vues
Correction : je ne les avais jamais vues
La question du respect qu’on doit aux morts, qui est le reflet du respect qu’on a pour les vivants, c’est quelque chose qui m’a toujours travaillé. J’ai écrit un livre « L’evangile selon Cain », à ce sujet, après avoir été bouleversé par les photos de Joel-Peter Witkin
TRIGGER WARNING 😫😫😫 ...( Google n’est PAS votre ami, croyez-moi) qui avait recréé des natures mortes immondes dans la morgue de Mexico
L’autre soir, @JouanAnne1 m’a appelé. Sous le sceau du secret, elle m’a révélé qu’elle venait de recevoir de nouvelles preuves. Les photos qu’elle avait, qui étaient parues, en partie floutées, dans @parismatch, dataient de 2016 et 2018
Une source venait de lui envoyer treize diapositives datées de 1988. Pires encore que les premières. Les photos étaient impubliables. Et pourtant elles constituaient un tournant. Elles signifiaient tant de choses terribles
Elles signifiaient que cette horreur durait depuis plus de trente ans. Qu’il ne s’agissait donc pas de la dérive de quelques mandarins lunatiques, mais d’un système organisé. Qui n’avait pu subsister sans l’omerta, le silence, de tous ceux et celles qui avaient su.
Elles signifiaient aussi que, nous avons fait le calcul, nous parlions maintenant de dizaines de milliers de corps, sur cette période. 18.000 personnes avaient donné leur corps. 18.000 familles seraient comme nos pauvres compagnons de février 2020 confrontées à l’horreur
Dans les films il y a souvent cette réplique-cliché « Le public a le droit de savoir ! » Oui. Le public a le droit de savoir. Mais comment faire ? Et faire savoir ? Beaucoup de rédactions n’ont pas voulu s’intéresser à cette affaire dégueulasse. Comment faire éclater la vérité ?
Pour la énième fois, nous avons reparlé des photos. Combien de fois avais-je dit à @JouanAnne1 que si elle ne pouvait pas les montrer, moi qui suis écrivain, je pouvais les décrire. Je pouvais l’aider à faire passer le message, dans les média, sur Twitter.
Et puis j’avais lu ensuite ses descriptions, sobres et terribles, et je m’étais dit qu’elle n’avait pas besoin de moi
Je ne sais pas pourquoi ce jour-là elle a dit « Ecoute, faut que tu comprennes à quel point ces diapos sont pires que les précédentes, je ne vois pas d’autre moyen que de te les montrer » J’ai dit OK. « Regarde-les vite, hein, ne t’attarde pas, ne les grave pas dans ta mémoire »
Je n’ai pas souri ni fait de blague, parce que ce n’était pas le moment. Mais bon. Je suis médecin. J’ai écrit ce bouquin. J’ai travaillé sur ces sujets. Le body horror, je connais. Ah Ah Ah ( rire glacé)
On est passés sur Whattsapp. Parce que ces photos on ne les envoie pas par fichier, on ne les laisse pas traîner. Uranium radioactif, comme j’ai dit
J’étais chez mon fils. Après une longue journée à vacciner. Crevé. On est passé en visio. J’ai vu un dossie, le téléphone bougeait un peu. Et @JouanAnne1 a commencé à dévoiler les photos, une par une. D’abord celles de 2016 , pour que je puisse comparer. Puis celles de 1988.
Et s’il y avait une bande- son de mon côté, ça aurait donné…
« Ok. Ok. Ok. Ok tu peux passer…… Ah oui, d’accord, Ok je l’ai vue… Ok Ok non mais tu peux passer plus vite.
Non mais c’est pas grave si c’est flou, tu peux passer, j’ai saisi le concept. Ok….. OK ! Ok passe !!! »
Et ça c’était seulement 2016
« Bon là je passe les tirages des diapos de 1988 », m’a-t-elle prévenu. Et là mon cerveau a switché. De mémoire, la première et la seconde diapo permettent d’identifier le lieu.
Le carrelage reconnaissable entre mille, les tables, les locaux, la Tour Montparnasse au loin par la fenêtre sur une diapo. Ensuite…
Ensuite je ne peux pas décrire ce que j’ai vu. Je ne dois pas, d’ailleurs, parce que dormir la nuit c’est important Mais quand j’écrivais « L’Evangile selon Cain » qui se situe en Colombie pendant une guerre civile atroce, je suis tombé sur « La colpe del florista » ( de mémoire)
Sérieusement. Il est encore temps d'arrêter. Interlude
Vous êtes restés apparemment
La coupe du fleuriste. Les groupes révolutionnaires armés qui s’affrontaient rivalisaient dans la terreur et l’effroi. Apocalypse now, quoi. Et ils avaient inventé « la coupe du fleuriste ».
On coupe la tête, les membres, et on positionne les membres dans le trou béant de la tête comme un bouquet de fleurs de sang monstrueuses
Et bien c’est l’effet que m’ont fait certaines de ces photos. Quelque chose d’au-delà des mots. Insane, indicible, lovecraftien. Quelque chose de proprement inimaginable pour l’esprit humain.
L’idée que ce genre de choses avait pu exister au quotidien au sein d’un temple de l’anatomie est inconcevable. Et pourtant...
Les préparateurs ont pété les plombs ? Ont commis des horreurs ? Comme c’est étrange ! Qui l’eût cru ? Le risque serait de s’arrêter à quelques clampins, bouc-émissaires. Ce qui s’est passé là, il faut en déterminer entièrement la chaîne de responsabilité.
Y compris pour ceux qui se font leur storytelling de saint de la dernière heure
Il y avait dans cet enchevêtrement d’horreurs une photo sur laquelle par mégarde mon esprit s’est arrêté un instant. Parce que je n’arrivais pas à saisir ce que je voyais. Et je n’arrivais pas à saisir ce que je voyais parce que comme l’écrit Lovecraft :
« La chose la plus miséricordieuse en ce monde est l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation toutes les informations qu’il contient »
Mon cerveau se protégeait en n’inscrivant pas sur le disque dur de manière indélébile ce qui passait en mémoire vive. Parce que, autre référence lovecraftienne « Some things can’t be unseen ». Une fois vues, certaines choses ne peuvent être effacées.
Lovecraft parle de choses indicibles, qui peuvent faire perdre la santé mentale, rendre fou. J’ai vu ce que je ne peux décrire brièvement que comme un tas de chairs. Je répète : Un tas. De chairs.
La haine et le dégoût que je ressens pour le système qui a permis ça n’est pas quantifiable. Ce que j’ai vu est immonde et n’a aucun sens. Ces fragments n’ont aucune utilité anatomique ou médicale. On ne peut pas poser ces choses dans un récipient en métal devant un étudiant.
La seule chose à faire c’était de toute envoyer à l’incinération, fermer le centre, effectuer les travaux et les réparations nécessaires. Il existe des CDC ailleurs, et ils ne sont pas tenus par des porcs, j'imagine
Je ne sais même plus en terminant, pourquoi j’ai débuté ce thread. Peut-être pour ceci, qui est la seule et unique cause de mon engagement. La société existe. Les autres existent. On n’a pas besoin de les aimer pour les soigner, ni pour respecter leur individualité.
C’est la base pour un médecin, le minimum. Or pendant plus de trente ans, fonctionnant comme une caste, en totale omerta, des médecins et des administratifs puissants, vissés aux postes de commande de ce navire de l’effroi, ont vogué sur cette mer de cadavres,
avec dans les cales de pauvres types qui harponnaient des bouts de viande pour les extraire des cuves.
Comment en est-on arrivés là, collectivement ? A ce qu’un don altruiste, le plus généreux qui soit, soit traité ainsi ? Par des gens qui pour certains n’en avaient rien à foutre ? Et d’autres qui carrément se faisaient du pognon avec ?
A quel moment ca s’arrête ? A quel moment la justice passe t’elle enfin ? A quel moment les responsabilités sont-elles énoncées ? A quel moment passe t’on de « oh c’est affreux détournons le regard.. » à « Faisons face, pour que plus jamais »
Mon soutien aux familles, à l’association @AssociationCdjd , à tous ceux et à toutes celles qui vont découvrir cette horreur et pleurer à nouveau la générosité de leurs disparus
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Comment foutre la merde en centre vaccinal, mini-thread
Au plan gouvernemental, tout a été mis sur la vaccination. Le reste: sécurisation des écoles, mesures de confinement, prise en compte de l'incidence et de la tension hospitalière, a été balayé. Il faut "vacciner, vacciner, vacciner" ( et tant mieux) mais il faut surtout
en période pré-électorale, DIRE qu'on vaccine, qu'on ouvre largement. Donc voici le communiqué de presse du ministère de la santé, le 30/04/21, destiné aux media, qui le déclineront pour la population:
A l’heure où Raoult, pour sauver ses fesses, admet enfin que l’hydroxychloroquine est de la merde, apres nous avoir fait perdre du temps pendant un an, et apres avoir deja menti devant l’Assemblée Nationale en pretendant n’avoir jamais recommandé l’HCQ, un rappel:
Tout ceci était visible des le début, où dans l’incertitude des 1ers temps l’immense majorité des médecins et des scientifiques, meme s’ils n’étaient pas d’accord, confrontaient leurs visions honnetement en respectant la méthode scientifique, pendant que les gourous s’enfermaient
Raoult essaie de limiter sa responsabilité maintenant, en prétextant n'avoir recommandé l'HCQ que "en sa qaulité de chercheur, mais pas comme médecin". Spoiler: ça ne le sauvera pas de sa responsabilité morale, et pénale. Il n'a cessé, lui et ses sbires perchés, d'expliquer que
En repensant à #holdup_ledoc , je me suis dit que vu l'air pénétré que prend la clique de décérébrés qui s'y étalent en sortant des aphorismes niais, c'est moins un documentaire qu'un jeu grandeur nature où on a filé à chacun une maxime de fortune cookie chinois
"L'OMS, c'est l'Organisation Mondiale de la Santé, pas de la Maladie" Huuuuuuuuuun? Repasa
"Pourquoi j'ai arrêté la recherche? Parce qu'en cherchant, on trouve..." Huuuuuuuuuuuun? Repasa
#TW#CharnierParisDescartes Vous êtes plus de 20.000 à suivre ce compte Twitter. Je vous en remercie et vous demande de #RT ce fil si comme moi, cette affaire indigne vous interpelle
Pendant des dizaines d'années l’université Paris Descartes @Univ_Paris a abrité un charnier : corps démembrés, empilés les uns sur les autres, putréfiés dans d’un tel état qu’ils étaient souvent inutilisables pour la science. Certains ont même fait l’objet d’un trafic
On en sortira pas. Ca fait des années que je suis conscient ( comme bcp de confrères et consoeurs) de l'emprise des firmes pharmaceutiques sur la formation des médecins, et la désinformation de la population. Je suis tellement vieux que j'ai vu apparaître le terme "Big Pharma"...
Quand John Le Carré a écrit "La constance du jardinier", en 2001. i-base.info/htb/4372 J'ai utilisé le terme longuement en 2002 dans "patients si vous saviez"
Avec la Covid, les intuitions barrées de Didier Raoult, à la tête de son IHU bien loti en conflit d'intérets masqués par une fondation, épaulé par Douste-Blazy qui fait semblant d'être lanceur d'alerte chez Onfray alors que Servier l'a arrosé pendant des années