Thread by @alex_lenoir

Il y a quelques jours, je publiais ici la photo du sabotage de la moto d'un ami alors qu'elle était stationnée dans Paris.

https://twitter.com/alex_lenoir/status/1401322306027282437?s=20

Je précisais également que plusieurs autres motos avaient subi le même sort. Que s'est-il réellement passé ? On déroule. 🔽

Avant tout, je dois avouer à quel point j'ai été surpris par l'ampleur qu'a pris ce tweet, tant par le nombre d'interactions qu'il a généré que par leurs contenus. En fait, plus que surpris, j'ai le plus souvent été extrêmement déçu.

Je ne vais pas citer tel ou tel tweet plus qu'un autre, mais si je dois résumer, en dehors de quelques réponses sobres et/ou réfléchies qui ne qualifiaient que l'acte en lui-même, j'ai été le premier témoin d'un torrent de haines.

Tout ça confirmait bien l'idée qu'aujourd'hui, on ne vit plus, en France et dans cette mégapole, ni ensemble, ni avec, mais surtout contre.

Se sont donc rapidement détachés 2 groupes. D'un côté, ceux qui ont vu dans cet acte la main d'un extrême-cycliste. De l'autre, des extrême-cyclistes qui ont répliqué en justifiant l'injustifiable (le sabotage du premier élément de sécurité d'une moto).

https://twitter.com/alex_lenoir/status/1401833104541687814?s=20

À ce stade, je précise que j'appelle extrême-cycliste celui qui ne tolère ni personne ni rien d'autre que sa propre personne sur son vélo, comme un ancien fumeur qui passerait sa vie à faire chier celui qui continue à fumer.

Je précise aussi que je n'ai pas de 2RM, que je me déplace selon mes besoins en auto, en vélo, à pied mais que j'ai une constante : je déteste me déplacer dans Paris, peu importe le moyen. J'évite cette ville que j'ai aimée, habitée, et juge comme devenue folle. Reprenons.

Donc, si la moto avait été sabotée, c'est sans doute qu'elle devait bien faire du bruit (genre, stationnée…). Spoil : mon ami a la soixantaine, c'est une moto de route un peu ancienne, faite pour voyager et pas faire du wheeling dans les banlieues. Elle est tout sauf trafiquée.

Certains ont d'ailleurs remarqué l'étrier de frein Brembo qui, pour les non connaisseurs, est un spécialiste du freinage auto-moto. Cet ami est professionnel de santé, spécialiste aguerri aussi de tout ce qui roule et sur tous les terrains ; en aucun cas un casse-cou.

J'ai aussi eu droit à des analyses poussées façon CSI-sur-Seine sur la réalité de la photo, que peut-être c'était pipo, que sans doute le flexible avait simplement été mal monté… Bref, qu'il y avait sans doute une volonté de nuire derrière cette image.

Si seulement ceux qui s'était empressés de mettre en doute l'image avait jeté un œil sur l'un des tweets qui a suivi le premier, ils auraient vu que plusieurs motos avaient subi le même sort.

https://twitter.com/alex_lenoir/status/1401456178987782144?s=20

Depuis, la réalité des faits a été établie. Au moins une plainte a été déposée et la police a fait son travail. Alors, qui est le coupable ? PUB.

Je vais commencer par qui n'est pas coupable : aucun cycliste n'a été impliqué dans ce sabotage. Aucun piéton non plus, pas plus qu'un quelconque parisien excédé par le bruit. Non, c'est bien plus con et inquiétant que ça en fait.

La personne responsable de cela (je ne donnerait pas son genre volontairement) dirige une boutique renommée (ok, de luxe) dans Paris. Cette personne ne supportait visiblement pas de voir des motos stationnées à proximité de son échoppe. Qu'a-t-elle fait ?

Rassurez-vous, elle n'est pas allée se salir les mains elle-même. Non. Elle a simplement enjoint l'un de ses vigiles d'aller couper les freins de ces motos. Genre, z'êtes moches, n'y revenez plus et tant qu'à faire tuez-vous.

Manque de bol (enfin, si, par chance), quelqu'un a repéré le manège. Plainte a été déposée et le vigile interrogé s'est rapidement défaussé sur sa hiérarchie.

Voilà. Les anti-vélos seront peut-être déçus, les extrêmes cyclos peut-être un peu péteux.
Mais ça n'en est pas moins très grave. Une personne – dont la lâcheté n'a d'égale que la connerie – a saboté des motos, juste parce que c'était des motos.

Mais, tout aussi terrifiant, des gens en ont accusé d'autres sans preuves, et certains de ceux qui se sont sentis accusés ont trouvé le moyen de justifier l'acte par un empilement de bêtises.

Moi je n'ai qu'un truc à dire : respectez-vous !
Vos convictions n'ont pas force de loi et vos choix de vie n'ont pas à s'imposer aux autres par la force, jamais.

Pourquoi ? Parce que, simplement, cette façon d'agir porte un nom : le terrorisme.

Merci d'avoir déroulé jusqu'au bout.