LIVE: Nous sommes au tribunal de #LonsLeSaunier pour suivre le procès de l'agression à caractère raciste contre #Adil et sa famille à #Dole. Nous allons essayer de vous permettre de suivre le procès en tweet live (suivez ce thread) / @radiobip_fr / @m25_fr
Avant le début de ce procès, retour sur notre enquête concernant cette affaire. Le procès commence dans quelques instants.

L'avocat de la famille, Maître Schwerdorffer présente succintement l'affaire. @SOS_Racisme le @MrapOfficiel sont parties civiles. L'agresseur présumé n'est pas présent dans la salle pour l'instant
La victime est appelée à la barre, pour répondre de faits "d'injures publiques, violence sur l'agresseur présumé Bernard M., et détérioration de la voiture", (voiture qui a été utilisée pour lui foncer dessus)
La parole à l'avocat de la victime. L'agresseur présumé a fourni une excuse médicale déclarative, personnelle, non authentifiée par un médecin, pour ne pas comparaître devant le juge ce jour
Maître Schwerdorffer demande la comparution, y compris par la force de l'agresseur présumé. Les avocats des parties civiles s'associent à cette demande
Le procureur de la République défend l'excuse médicale comme étant valable et rejete toute obligation de présence au tribunal pour l'agresseur présumé. L'avocat de la défense, explique que l'absence de son client n'est pas obligatoirement excusable que par un document médical.
Le deuxième avocat de la défense, s'interroge sur l'attitude des avocats de la partie adverse, qui ressemble d'emblée à un procès d'intention...
Le juge va se retirer pour décider de la tenue ou pas du procès dans ces conditions
Les avocats de la défense sont Maître Varlet Damien (Chalon-sur-Saône) et Maître Maître David de Stefano (Paris). La séance reprend
Le juge rejete la demande des avocats de la famille d'Adil S. Le procès continue. Maître Schwerdorffer demande à ce que la vidéo de la compagne d'Adil S. soit diffusée
Me. Schwerdorffer revient sur les faits qui sont visibles dans la vidéo. Une accélération volontaire de l'agression présumé, des insultes à caractère raciste qui précèdent cette action. Il souhaite requalifier en tentative de meurtre et le renvoi en correctionnel
Il insiste sur l'importance du visionnage de la vidéo en séance. Un autre cas est évoqué pour faire une analogie au cas de figure présent pour appuyer sa demande de changement en tentative d'assassinat
Les avocats des parties civiles sont en accord avec la demande de Me. Schwerdorffer
L'avocat de @SOS_Racisme s'interroge sur la gestion de cette affaire par la police. Une semaine après les faits seulement, l'agresseur présumé a été entendu par la police. S'interroge quant au traitement "communautaire" du fait de l'origine de la victime."Est-ce que le traitement
aurait été différent si l'origine de la victime n'était pas Marocaine ? Comment l'agresseur présumé a pu s'en aller tranquillement après avoir foncé sur la victime avec sa voiture. Il aurait pu le tuer. "
Le procureur de la République, prend la parole
Il explique qu'il n'entend pas dans la vidéo une quelconque phrase qui indiquerait une volonté de tuer par l'agresseur présumé.
Il revient sur des cas qui peuvent donner raison à ce choix, des analogies qui expliquent "qu'on peut pas rechercher ce qui n'existe pas". "L'agresseur présumé a été entendu par la police et n'a pas exprimé aucune intention".
La parole à la défense
L'avocat parle de deux vidéos. Une qui aurait été récupérée par la police sur le portable de la compagne d'Adil S. qui comporterait 8 secondes de plus et l'autre, coupée, qui a été publiée. Il s'étonne de la défense de la victime, qui présume du fait que si c'était l'inverse, le
traitement aurait été différent. Il nie l'existence de l'insulte de "sale bicot". Il explique que la phrase "sale bicot tu va passer sur le capot" n'existe pas. Il parle d'un élément de language tenu par Demougeaut B., car il veut en découdre: "amène toi devant la voiture".
Il explique que si lui avait entendu la phrase "tu passe sur le capot" la première chose qui lui aurait venu à l'esprit, ça aurait été de s'éloigner
Il continue. L'agresseur présumé a reconnu les faits. Il nie pas ce que l'on voit dans la vidéo. Cependant il demande des éléments objectifs pour juger ce cas.
"Faire des témoignages de la partie civile un élément objectif, est une ineptie". Il revient sur les témoins auditionnés. Deux témoins "visuels" ont fait des témoignages écrits, alors qu'ils avaient été auditionnés. Il remarque une différence entre les deux témoignages
Il trouve qu'un élément essentiel est différent. "Le conducteur a essayé de partir" et l'autre témoignage rajoute "l'homme a fait marche arrière pour réitérer l'action pour le tuer". L'avocat parle d'altération de la vérité concernant ce témoignage. Il se demande s'il y a eu
subordination de témoin. Il parle d'un acharnement qui n'existe pas.
** Le juge arrête temporairement la plaidoirie de la défense pour demander à ce que je montre la carte de presse, car il n'accepte pas l'utilisation d'un portable pendant la séance **
Carte de presse montrée, la séance reprend.
L'avocat rejeté toute tentative de "revenir pour le tuer", mais que son client, repart tout simplement.
Le deuxième avocat de la défense prend la parole
Il revient sur les jurisprudences évoquées par le procureur. Il ne trouve aucune jurisprudence qui correspond à l'accusation de la partie adverse. Il nie tout intention de tuer de la part de son client.
Il demande au juge de ne pas qualifier en tentative de meurtre. Les juges se retirent pour prendre une nouvelle fois la décision de poursuivre dans les conditions actuelles ou de requalifier en tentative de meurtre et renvoyer en correctionnelle.
Le procès reprend. Le procureur demande la poursuite du procès dans requalification. L'avocat de la victime, revient sur les témoignages. Il n'y a pas de faux, ni usage de faux dans les témoignages. Les pièces sont valables et valides pour les avocats des parties civiles
La séance est levée à nouveau. Retour dans quelques instants
La question qui se pose pour l'instant porte sur les témoignages et sur le fond avant que les juges puissent prendre une décision quant à la requalification en tentative d'assassinat
*sans la requalification
Pour clarifier : "avocats de la défense" = les avocats de l'agresseur présumé
La séance reprend. Les juges demandent un débat contradictoire sur le fond des deux parties pour pouvoir prendre une décision. Le juge relit le procès verbal. Il revient sur l'origine du contentieux initial : les photos. Il fait diffuser la vidéo filmée par la compagne d'Adil S
Ils montrent la première vidéo (récupérée par les policiers après l'agression) dont l'avocat de la défense alertait sur un éventuel découpage de 8 secondes. La vidéo est identique avec celle publiée par la victime.
La seule différence avec la vidéo publiée réside à la fin, ou la victime, sous le choc avait proféré des insultes contre l'agresseur présumé, après que la voiture avait foncé sur eux. Les deux vidéos commencent au même moment. Rien n'a été coupé au début
Les cris et le bruit de la voiture qui leur foncé dessus résonnent dans la salle qui s'est murée dans un silence froid
Le juge continue avec la lecture du procès verbal.
Le juge montre les photos prises par l'agresseur présumé avant l'altercation. Des photos sélectionnées par le juge ou l'on voit des prises de vue des endroits autour de la maison de la victime. La maison se retrouve dans l'un des clichés où l'on voit Adil S. devant la maison
Des photos prises par la police, après les faits sont montrés à la salle. On y voit la voiture avec des traces sur la capot, le pare-brise cassé ainsi qu'une vitre latérale. La victime est appelée à la barre
Le juge demande les distances estimées par Adil S. concernant la position du photographe. Le juge essaie de comprendre si le moment de la prise de photos correspond avec le témoignage de la victime.
Le juge estimée que le photos qui auraient été prises des enfants, n'existaient pas. La victime explique que l'agresseur présumé aurait effacé des photos car l'agresseur présumé est retourné avec son appareil à la maison, avant que son appareil soit vérifié par la police
Le juge demande des clarifications quant à la phrase "tu passes sur le capot". Adil S. explique que l'agresseur présumé a commencé direct avec cette phrase après avoir été interpellé pour la prise des photos. Il explique avoir appelé la police, suite à cette phrase
Le juge lit les déclarations des témoins. "Le papy a carrément foncé sur le jeune avec la voiture" dit un témoin. Un autre témoin parle d'une insulte d'Adil S. de "sale facho" dans sa déposition et rappelle le même scénario avec la voiture.
Le juge demande pourquoi il l'a insulté de "sale facho". Adil S. explique : c'était un constat, pas une insulte. Il venait de dire "bicot tu va passer sur le capot". C'est lui qui a insulté, j'ai fait seulement un constat
Le juge revient sur la vidéo. Il demande des explications quant au coup de pied léger que l'on voit en début de séquence. Adil S. explique : il venait de me frapper avec son appareil photo. Le juge demande à Adil S., pourquoi l'agresseur présumé demande d'arrêter...
La présence de l'agresseur présumé aurait été salutaire, car les questions le concernent.
Le juge demande pourquoi son épouse dit "Adil ça filme". Adil S. explique, c'était pas ça qu'elle disait. Elle a dit "safi", c'est un mot arabe qui veut dire ça suffit.
On revoit la vidéo par séquence. Cette fois ci le juge essaie de retranscrire les mots de l'agresseur présumé : "approche toi le bicot" "tiens met toi devant la bagnole". L'avocat demande pourquoi le mot "bicot" ne sont plus dans le procès verbal, remplacé par "inaudible"
On remarque dans cette audience l'importance d'une vidéo dans ce genre de procès. La vidéo est regardée image par image
Les avocats des parties adverses ne sont pas d'accord sur l'interprétation de l'expression "comme je les adore... Met toi devant la bagnole"
Du côté de la victime on y voit la préméditation. C'est pas l'interprétation donnée par la partie adverse
Adil S. rappelle que l'agresseur présumé a déjà tenté de foncer sur une femme avec sa voiture. Elle a déposé un témoignage au dossier. C'était donc une préméditation a son avis
Adil S. explique ne pas avoir levé la main sur ce monsieur. Quand il arrive vers lui, il recule et il ne va pas au contact avec un homme âgé de 72 ans. Le juge revient sur la vidéo. Il demande des précisions sur le fait d'avoir essayé de faire rester sur place l'agresseur présumé
Les avocats de la victime, reprennent les déclarations de l'agresseur présumé. Il déclare avoir été frappé derrière l'oreille. A aucun moment ce coup de poing n'est visible. Pareil pour un coup de pied dans la voiture. Il s'avère que c'était le coup que l'on voit dans la vidéo
La chronologie n'est pas respectée dans le procès verbal ni dans les déclarations de l'agresseur présumé explique maître Schwerdorffer. Désormais, les juges vont devoir statuer sur la préméditation ou pas. Le juge revient sur les déclarations de l'agresseur présumé :
"je voulais le frôler et j'ai été ébloui". Adil S. doit expliquer comment cela s'est passé au moment de l'impact. Le juge veut comprendre si la victime était face à la voiture. Adil S. doit montrer comment il a dû sauter pour ne pas passer en dessous.
"Vous avez sauté sur le capot ?" demande le juge. "Oui, je me suis retrouvé sur le capot". Un témoignage versé au dossier concorde avec la déclaration de la victime
Le juge demande à nouveau le visionnage de la vidéo. Il veut comprendre comment la voiture lui a foncé dessus. Il recoupe avec les déclarations de la victime dans le procès verbal
Les questions se dirigent désormais sur la dégradation éventuelle de la voiture de l'agresseur présumé.
Le juge demande si la victime est restée sur le capot ou pas. Adil S. répond "la voiture m'a foncé dessus. J'étais terrorisé. Comment voulez vous que je me rappelle avec précision ces détails".
La victime fond en larmes. Il en peut plus. Il comprend pas. Comment est-ce que c'est possible. "Je travaille, je fais tout pour que mes enfants manquent de rien et on me traite de bicot et on me foncé dessus en voiture"
Le juge demande s'il est suivi par un psychologue. Il explique avoir un soutien psy. Adil S. revient sur la façon dont il a été traité par les policiers. Un ressenti d'agressivité dans les regards, dans les attitudes. Il fond en larmes
Le juge demande aux avocats de la victime s'ils ont des questions. Première question pour la victime : "est-ce vous avez la sensation qu'il y a quelque chose d'exceptionnel dans votre quartier qui mérite d'être pris en photo ?" Adil S. "pour moi il prenait les enfants en photo"
Le tour aux avocats de la défense : "vous déclarez que notre client a proféré des insultes racistes même devant la police. Les policiers ne relèvent pas celà dans leur constatation." Adil S.: "oui, ils n'ont même pas appelé les pompiers. C'est au bout de 15 min qu'ils ont demandé
si j'avais besoin des pompiers." Le deuxième avocat de la défense, demande des précisions sur la direction des prises de photos. "Vous déclarez qu'il prenait des photos dans votre direction. Pourtant dans les photos présentées pendant cette séance on voit pas cela"
Adil S. explique. Les policiers n'ont pas exploité les deux mémoires de l'appareil. Ils ont déclaré dans procès verbal qu'il y avait 50 photos alors que dans le dossier on y retrouve que 17.
L'avocat revient sur l'agression avec l'appareil photo. Il demande si l'agresseur présumé a utilisé la main droite ou gauche. Il explique qu'il y a un différence entre ses déclarations et le procès verbal. Il avait dit la main gauche, pas la droite.
L'avocat continue. "Puisque mon client vous a répondu qu'il n'a pas pris de photos des enfants. Pourquoi avez-vous insisté"
Il continue. "Si mon client avait déclaré "vous passez sur le capot" pourquoi vous vous mettez devant sa voiture. Pourquoi vous ne partez pas"
Adil S. "c'est ce que j'ai fait. Je suis allé sur le trottoir pour rentrer chez moi. Jamais j'aurais cru que ce monsieur aurait pu venir m'écraser. Personne peut croire ça !"
Le juge revient sur sa situation professionnelle. Adil S travaille avec son épouse dans leur propre entreprise en bâtiment. Ils ont 5 enfants.
"Monsieur, vous déclarez que vous avez du mal à reprendre le travail. Est-ce que c'est par peur de vos prospects ou c'est la santé". Adil S. : "Non jamais. Je n'ai pas peur. C'est la santé. J'attend les résultats d'un IRM pour savoir si je peux faire des efforts physiques"
Fin des questions pour la victime. Le juge lit un rapport médical concernant l'agresseur présumé. "Il peut être agressif suite à des traumatismes d'enfance."
Séance suspendue 45 minutes, pour se restaurer. Retour à 13.30
Avant de lever la séance, l'avocate de SOS Racisme fait venir à la barre une intervenante de l'association. Elle revient sur le mot "bicot". Une insulte coloniale utilisée par la police de Papon contre les Algériens.
Elle évoque la banalisation du racisme. Quand on prend la voiture pour foncer sur une personne au cris de "bicot", c'est pas pour apaiser les choses. C'est pour tuer.
Elle demande que le mobil raciste soit retenu. C'est la position officielle de SOS Racisme.
Encore un témoin est appelé à la barre, mais il n'a pas signé un document pour pouvoir s'exprimer. La séance est suspendue avec reprise à 13:55
La séance va recommencer.Les avocats sont arrivés dans la salle. L'absence de l'agresseur présumé a changé le cours du processus. Désormais il n'y a que les faits reprochés à la victime qui sont mis sous loupe, un moment éprouvant sur lui et sa famille qui se trouve dans la salle
La plaidoirie recommence dans quelques instants. Un autre dossier sera traité avant de reprendre le dossier en cours
La séance commence. Cela débute avec une plaidoirie pour les intérêts civils de la victime
"Cette procédure m'agace. Car on a l'impression que les quelques rides sur le front de l'agresseur présumé ont raison des blessures de m. Adil S. L'agresseur présumé a été entendu par la police et à aucun moment il n'a exprimé des regrets."
"Pendant des heures on a questionné une victime en lui montrant la vidéo, encore et encore alors que l'agresseur présumé a pu rester chez lui tranquillement. On a une sensation qu'il y a une inversion des rôles. Car m. Adil S. est la victime et pas l'inverse"
"Au moment où la scène avec la voiture arrive, il n'y avait plus rien. Peu importe l'altercation, il n'y avait plus rien. Il aurait pu partir. Mais le contraire se passe. Il va revenir avec la voiture pour lui foncer dessus."
"Dans ce procès il va falloir expliquer pourquoi l'agresseur présumé est en liberté. Il va falloir expliquer à la population le mot "bicot". Il va falloir expliquer pourquoi c'est acceptable de foncer volontairement avec la voiture dans la maison quelqu'un"
"La partie adverse a demandé où se trouvaient les enfants. Si vous l'avez pas encore remarqué dans la vidéo - on voit une petit tête - vous avez le son. De plus la victime doit attendre des résultats médicaux pour estimer l'impact réel sur sa santé. Dans l'état actuel on demande
la somme de 7000€ pour m. Adil S. Et 3000€ pour son épouse. Son épouse et ses enfants on ont dû penser à la mort de m. Adil S. et c'est un traumatisme important aussi.
Débute la plaidoirie de l'avocate de SOS Racisme qui est partie civile.
Elle dénonce ces 2 heures ou la victime a été entendue comme si c'était le prévenu dans ce dossier. "Le mot "bicot" rend ce dossier très clair. C'est une agression raciste caractérisée. "
La plaidoirie continue du côté de la victime. Un rappel d'un autre cas d'agression à caractère raciste. Une analogie pour faire comprendre que le mot "bicot" vient avec une charge raciste sans équivoque. "Comment voulez-vous que la victime explique cela à ses enfants"
"comment vous voulez que leur père explique le mot "bicot". Comme leur père peut expliquer pourquoi ce monsieur est en liberté ?" "Vous pensez vraiment que toutes les associations qui sont parties civiles sont là pour la communication ?" demande l'avocat au juge
"l'agresseur présumé dit clairement j'ai pris entre 45 et 50 photos. Les policiers vont ajouter au dossier 17 photos. Comment peut-on expliquer cela?"
"Depuis ce matin on parle des détails lexicaux.On est en train de parler de "bagnole" ou "voiture", de "sale bicot" ou "bicot".Mais de quoi on parle?Comment c'est possible de pinailler sur ces détails et de le demander à la victime alors que l'agresseur présumé reste à la maison"
"Quand on voit que la voiture va partir et revenir pour foncer sur la victime, c'est uniquement ça qui m'intéresse. C'est une tentative de meurtre. Et c'est celà qui m'intéresse dans ce dossier"
"On a un climat qui se développe en France dans le racisme. Il suffit de regarder un peu. Et pendant ce temps là on fait un traitement policier minimaliste sur une telle affaire".
"Monsieur président. Ce qui m'intéresse le plus c'est votre jugement pour la compétence du tribunal. Le reste est secondaire."
La demande de l'avocat porte sur le renvoi devant le correctionnel et la requalification en tentative de meurtre
"On est en train de juger la victime sur les dégradations de la voiture d'un homme qui lui a foncé dessus, en s'arrêtant dans sa maison, avec ses enfants à côté, mais on marche sur la tête là ?!!"
La parole est au procureur de la République : " La justice est la somme de deux choses : la vérité et le droit".
"La vérité c'est que m. Adil S. est victime. Sans doute. Mais que la police serait raciste est faux. Les policiers vont faire leur travail correctement. La garde à vue est dans les règles, l'appareil photo a été saisi de suite mais pas exploité immédiatement"
"M. Adil S. éprouve une certaine peur de l'étranger. Dans le sens "de l'autre".Dans sa déclaration il dira qu'il a vu un monsieur bizarre qui prend des photos". "On est dans la défiance. Il va dire à m. Bernard D. : dégage de chez moi" Alors que ce vieux monsieur, on l'a vu
ne prend pas des photos de sa maison." "Était-il en droit d'interpeller ce monsieur en le prenant pour un vieux pédophile ?"
"Dans ce cas il y a deux violences. On peut parler aussi de défense légitime de la part de m. Bernard D. Il est en colère, car m. Adil S. voulait pas le laisser partir. Il était en colère, certes, mais il a déclaré avoir juste voulu le frôler"
"Je l'ai dit ce matin et je le maintiens.Le fait d'utiliser un véhicule pour le diriger vers une personne, c'est un acte prémédité."
"Cependant il faut regarder les faits".Concernant m. Adil S. je demande une amende de 350€ pour l'injure, 500€ avec sursis pour les dégradations"
"Pour m. Bernard D. je demande 6 mois dont 2 avec sursis (donc, 4 mois à la maison sous surveillance) et 6 mois avec sursis pour violences"
Me. Schwerdorffer prend la parole. "C'est assez incroyable de voir qu'un homme donne une gifle au président de la République et prend 18 mois, alors que dans ce cas on a une situation d'une victime qui a des blessures physiques assez graves et l'agresseur présumé est en liberté"
"Comment c'est possible que les policiers aient dit à la victime qu'il n'a pas besoin de voir un médecin légiste le jour même alors qu'on sait que s'il ne le fait un pas de suite celà ne peut plus être reçu. Certes, la police n'est pas raciste, mais il y a des policiers racistes"
"On voit dans cette vidéo, derrière la palissade, la tête d'un enfant" - il montre la photo à la salle et au procureur - "mais apparemment on s'en fout" dit-il en regardant dans les yeux le procureur.
"3 semaines après, la victime reçoit une citation à signer pour un rappel à la loi. Il va pas la signer, évidemment, car il reconnaît pas ce que l'on lui reproche et tout d'un coup, on considère que ce que l'agresseur présumé a fait, n'est plus grave"
Sur l'infraction d'injures de la part de la victime. On a reproché d'avoir coupé la vidéo. Alors que c'est à la fin que l'épouse de m. Adil S. a fait tomber le téléphone, car la voiture a foncé dans son époux et que la palissade lui est arrivée dessus.
Vous lui excuserez de ne pas avoir filmé jusqu'au bout, car son téléphone est tombé et a arrêté de filmer...
Pour l'insulte, c'est basique c'est dans le droit, c'est l'excuse de provocation. Vous m'insultez de "sale bicot" je vous répondrai "sale facho". C'est l'excuse de provocation.
"On remarque des incohérences dans le témoignage de l'agresseur présumé. Je veux bien qu'on me dise qu'il a reçu un coup de poing derrière l'oreille, mais ça devient deux coups par la suite et ça se transforme en coup de pied à la fin. De plus je trouve aucun certificat médical
dans mon dossier. J'ai beau à chercher mais il n'y a pas.On peut douter de ce que ce monsieur affirme." Le témoignage d'une personne qui passait par là confirme le déroulé : un vieux monsieur qui prenait des photos, se fait interpeller par un homme plus jeune, le vieux monsieur
va porter un coup au jeune homme, je vois les mains du jeune le repousser. Celà correspond au déroulé déclaré et on est dans la légitime défense. M. Adil S, avait raison de se défendre.
Je souhaite qu'on retienne que c'est lui qui a dit à son épouse d'appeler la police et pour bonne raison, car il se sentait menacé. C'est l'agresseur présumé qui a commencé avec la phrase "sale bicot tu passes sur le capot".
On a ici un monsieur qui va prendre la voiture, accélérer, monter sur le trottoir pour percuter un homme presque dans sa propriété. L'histoire de l'éblouissement, comment dire... on la connait celle là...
Quand on voit ce qu'on demande à m. Adil après avoir été percuté par un homme qui lui foncé dessus, alors qu'il a la gueule cassée, il est en sang, ses enfants crient et qu'il voit un homme qui essaie de reculer avec sa voiture. Et on lui demande d'être calme !!! ????
Heureusement que m. Adil S. n'est pas un homme violent. Il va juste lui jeter son barbeque sur le pare-brise alors qu'il aurait pu être extrêmement violent dans ce cas de figure. Et on va mesurer la taille de la fissure dans le pare-brise de l'agresseur présumé !!!??
Rectification : 6 mois de suspension de permis a été demandée contre l'agresseur présumé et 6 mois de prison dont 2 avec sursis et 4 sous bracelet. La séance est suspendue pour délibéré. Reprise à 16.30
Reprise de la séance. La parole aux avocats de la défense
"Je remarque dans ce dossier qu'on essaie d'utiliser l'absence de mon client contre lui. Il y a là, à mon sens un procès dans le procès. Et je suis pas l'avocat des policiers"
"M. Adil S. nous dit que le procès verbal lui a été caché avec la main par un policier pendant sa signature, il montre une défiance sur tous les éléments apportés. A ce compte là, comment avancer."
Mais dans tous ces éléments, on ne parle que des policiers. On s'est trompé de procès. À aucun moment on parle de m. Bernard D. Il faudrait peut-être aller jusqu'au bout et porter l'affaire contre les policiers au civil. Mais là c'est pas la question.
Mais si on regarde les déclarations du prévenu, car m. Adil S. est aussi prévenu dans ce dossier, il nous parle d'un seul coup de la part de m Bernard D. Avec l'appareil photo. C'est le seul coup qui est dénoncé.
La deuxième chose on nous dit qu'il y aurait une mauvaise exploitation de l'appareil photo. Mais de quoi on parle? L'appareil a été saisi le jour même. On est dans "le faire croire que..." Il s'agit d'être précis. Il n'y a pas d'élément matériel pour prouver tout ceci
L'avocat, reprend les témoignages qui auraient changé entre temps. Une différence qui semble essentielle à ses yeux, car tout d'un coup on aurait un nouveau terme devant la phrase "le conducteur a reculé", à laquelle s'ajoute "pour revenir et le tuer"
"Pourquoi dans ce cirque médiatique, on déclare dans la presse des choses qui n'existent pas". "La phrase " toi bicot tu passes sur le capot" n'existe pas. Une phrase qu'on utilise comme un faire valoir. Et que la réponse "sale facho" ne serait qu'une réponse"
Son épouse dit dans sa déposition : "je n'ai pas entendu ni vu ce que le monsieur et mon mari m'a dit d'appeler la police".
Alors je vais dire sérieusement quelque chose. M.Adil et son épouse sont des personnes très bien. Mais je vais aussi vous dire que les époux ont pris leur
peur imaginaire pour de la réalité" Il le dis lui-même. Il a pris des photos dans la direction de ma maison. Il dit pas "il a pris la photo de mes enfants". Si moi je vois un homme qui prend les photos de mes enfants, je lui saute dessus pour vérifier. Et ce qu'il a fait sans
le savoir. Et celà s'appelle "des préjugés". C'est pas un dossier de pédophile ou de ratonnade d'extrême droite, c'est 0asnle dossier !
Et pourquoi son épouse dit "ça suffit Adil"? Pourquoi elle dit ça suffit ? C'est parce-qu'il porte un coup de pied. Il y a un papi qui est empêché de partir, il y a le bras, il y a le coup de pied et le coup de poing. Et il y a les insultes dont la preuve est incontournable.
C'est m. Adil S. qui va à l'encontre de m. Bernard D. C'est lui qui est sorti de sa maison pour l'interpeller. C'est lui qui le traite de "sale facho". Il n'y a pas d'excuse de provocation. Sauf à tordre le faits et détourner la vérité.
Les témoins parlent de deux coups de pied de m. Adil S. Il y a des coups. Il y a la main dans le sang.
Donc l'enchaînement de faits excluent toute légitime défense.
Comment conclure cette affaire ? On rend pas service à la lutte contre le racisme. Pas comme ça. Pas en disant
qu'il y a du racisme dans le pays. On peut comprendre le sentiment de racisme de la partie adverse et mon client sera jugé. Mon client ne conteste pas la connotation raciste. Mais il l'a dit après avoir ressenti une agression.
Aucun élément ne démontre ici l'acte de volonté. Depuis quand le sentiment d'une personne prend le dessus sur les faits. Il n'a jamais redémarré la voiture pour revenir l'écraser. Même si c'est la sensation de m. Adil S.
Fin de plaidoirie du premier avocat, mais avant la fin il se retourne vers la famille et il dit "je souhaite vous dire les mots que m Bernard D. m'a mandaté de vous transmettre, il vous demande pardon"
Deuxième avocat de la défense à la barre. "Oui mon client est venu pour des enfants. Mais pour les siens. Il prend des photos qu'il transmet à ses enfants. Et il fait depuis longtemps cette activité et il n'a jamais eu un seul problème" "Il n'y avait pas de photos des enfants
mais il a été jugé coupable avant de pouvoir se défendre : "Non j'ai pas pris en photo vos enfants dit il a l'épouse d'Adil S. Si si vous avez pris, on vous a vu".
L'avocat dit "j'ai de la compassion pour ce monsieur qui vient gentiment, demander poliment a son épouse, dites lui d'arrêter"
Ce que je note c'est que ce monsieur essaie de partir à deux reprises. Et ceci parce-qu'il a senti que la situation s'envenime "
Là je comprends pas.Pourquoi il ne le laisse pas partir?Quel besoin de l'empêcher partir. Il n'y avait pas de nécessité absolue de le retenir.
L'insulte bicot a été dite pour faire mal. Presque aussi mal qu'un coup derrière l'oreille. Aussi mal que le terme facho. C'est identique
Il y a une question que je vais me poser. Pourquoi il y a deux vidéos. Pourquoi dans l'une on a retiré quelques secondes ? Là il y a une manœuvre.
Parceque vous voyez, m. Bernard D. s'est pas donné un coup dans le nez. Pourquoi on dit à m. Adil d'arrêter ?
C'est quoi le sous entendu derrière l'hypothétique modification des procès verbaux par les policiers? C'est quoi le sous entendu derrière le fait que si c'était à l'inverse, m. Adil S. aurait été déjà en prison. C'est quoi le sous entendu ? Tout ça me choque plus que le mot bicot
"Je vous demande m. le juge de ne pas céder aux sirènes des parties civiles qui parlent de tribune des généraux ou du racisme de la société. Je vous demande de juger sur les faits." Fin de plaidoirie de la défense
Fin du live tweet. Désolée pour les fautes de frappe. Merci d'avoir suivi ce live. On va revenir très vite avec un reportage qui retrace les moments forts de la journée. Suivez @m25_fr et @radiobip_fr

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16 Sep 20
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3 Aug 20
Thread: J'ai filmé cette vidéo lors de la manifestation pour le climat à Paris. Elle a été reprise très vite par l’extrême droite américaine et française.D'ailleurs l'équipe officielle de Trump, l'a volée et utilisée sans mon accord pour se vanter de la volonté de Trump de mettre
"l'organisation antifa" sur la liste des organisations terroristes, lors des manifestations suite à la mort de George Floyd. Personne ne connaît l'histoire derriere cette vidéo, mais ils l'interprètent à leur guise, tant que ça colle à leur propagande. La vérité est différente.
On m'a demandé comment j'ai pu avoir une séquence si claire de ce geste. C'est simple. J'ai fait un zoom sur le policier, car il m'a visé avec son LBD et je me suis dit, si jamais il tire, j'aurais au moins son visage. Voila pourquoi j'ai pu filmer cette séquence si bien.
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21 Feb 20
[Le saviez-vois? Thread] Olga Bancic, migrante roumaine, est la seule femme du groupe de résistant.e.s "Manouchian". Elle a été guillotinée par les nazis en Allemagne le 10 mai 1944, jour de l'anniversaire de ses 32 ans 🔽
Olga est née à Chișinău (actuellement en République Moldave, en 1912 appartenant à l'Empire Russe). Elle est active très vite et à l'âge de 12 ans elle est enfermée pour avoir participé à une grève dans son usine de matelas. En 1938 elle quitte sa ville pour s'expatrier en France
Elle va s'inscrire très vite dans la résistance contre le fascisme et participe au transport des armes pour les antifascistes Espagnols. En 1940 quand la France est occupée elle va rejoint le groupe "Francs-tireurs et partisans, main-d'oeuvre immigrée" géré par Missak Manouchia.
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7 May 19
[THREAD] « Comment le gouvernement ment et manipule la population » Démonstration « 100% factuelle »Le ministre de l’Interieur #Castaner vient de déclarer : « J’entends le reproche qui m’est fait d’avoir utilisé le mot ’attaque’ », a-t-il déclaré à la presse lors d’un déplacement
2/ à Toulon (ndlr : concernant l'affaire de l’hôpital), reconnaissant qu’il aurait dû utiliser le terme «intrusion violente ». Un autre exemple de ce qu’on appelle communément « plus c’est gros, mieux ça passe » que je vais détailler point par point. Pourquoi ?
3/ Parce que c’est une stratégie. Une méthode utilisée pour manipuler l’info, tout bêtement. Du coup je vais être factuelle et je vais prendre l’exemple de Mathias (jeune frappé à la tête par un policier à #Besançon , devant l’objectif de ma caméra).
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31 Mar 19
Je voulais parler vite fait de mon ressenti suite à l’agression du jeune (pacifiste) en gilet jaune par un policier hier lors de l’acte 20 à Besançon. J’ai vécu plein de choses depuis que je suis journaliste de terrain mais là ça m’a vraiment choqué. -1/9
J’ai littéralement eu un frisson froid dans le dos quand j’ai vu la scène se dérouler à 1 mètre de moi. J’ai vraiment cru que le jeune allait perdre conscience tellement il a été frappé avec haine et force. Ensuite je l’ai suivi, pas vraiment pour le filmer mais parce que -2/9
je savais qu’il ne pouvait qu’être désorienté et mal en point . J’ai remarqué que personne l’aidait vraiment. Tout le monde autour était de toute évidence en état de choc mais aussi il faut pas oublier qu’on était encerclés par des policiers, du coup j’imagine -3/9
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10 Dec 18
Petite devinette. Est-ce que vous savez ce que le dictateur Ceausescu à pris comme décision le 21 décembre 1989, quand la révolte populaire était déjà bien entamée? Je vous laisse le plaisir de regarder son dernier discours
Juste pour dire. Le « à pris » est évidemment « a pris » mais mon téléphone à pris la décision que c’était mieux ainsi 😤
Petit message aux macronistes qui n’arrêtent pas de m’insulter. Non je ne compare pas Macron à Ceausescu. J’ai juste relevé la similitude du discours et la date (mois de décembre). C’est bon maintenant, vous pouvez continuer à m’insulter, mais en connaissance de cause. Merci !
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