Sur les énergies renouvelables qui sont "gratuites à terme", rappelons que c'est le cas de toutes les énergies (même le pétrole et le nucléaire).
[2/20]
Ce qu'on paye dans tous les cas, c'est :
- la propriété : des terres (là où on implante une éolienne, une mine, un puits de pétrole...), des équipements et matériaux ;
- le travail humain à toutes les étapes de la chaîne de valeur.
[3/20]
"mon expérience gouvernementale m'a montré que c'est un domaine qu'on ne maîtrisait plus, tant sur un plan économique que sur un plan technologique", puis de citer en exemple les accidents de Tchernobyl et Fukushima.
[4/20]
Tchernobyl, c'était en 1986 en Union soviétique. L'exemple n'est pas très probant pour dire que ça prouve qu'en 2021 en France on ne maîtrise plus l'énergie nucléaire...
[5/20]
De la même manière, Fukushima, c'était au Japon, sur un concept de réacteur (eau bouillante) différent de ceux exploités en France (eau pressurisée), et avec une approche de la sûreté différente.
[6/20]
Par exemple, les explosions d'hydrogène qui ont eu lieu à Fukushima n'auraient probablement pas pu se produire en France car les réacteurs français étaient déjà équipés à cette époque de recombineurs d'hydrogène (contrairement aux réacteurs japonais).
[7/20]
Sur le fait que la France devrait "enfouir" des déchets étrangers retraités à la Hague que les pays d'origine ne voudraient pas retraiter, c'est interdit par la loi depuis 1991.
Les seuls déchets concernés par une absence de clause de retour dans le pays d'origine concernent un volume limité de déchets anciens (contrats de retraitement signés dans les années 70).
Juger le nucléaire aujourd'hui à un problème corrigé il y a 30 ans, c'est limite.
[9/20]
Sur le fait que les EnR seraient économiquement viables, c'est un vaste débat. Pour l'hydro, ça ne fait aucun doute, pour le biogaz ce n'est pas le cas (et pourtant il faut quand même le développer, et de façon ambitieuse, car on en a besoin pour décarboner).
[10/20]
Pour l'éolien et le solaire, on ne peut pas comparer leurs coûts directement à ceux du nucléaire car il faut comparer à service équivalent, c'est-à-dire en intégrant les coûts systémiques (gestion de l'intermittence, renforcement du réseau, etc.).
[11/20]
En tenant compte des coûts pour le système, le nucléaire reste compétitif, comme le montre cette étude de 2019 de l'OCDE/AEN.
Sur les menaces qui pèsent à cause des risques climatiques, celles-ci sont bien prises en compte dans les études de sûreté des nouveaux réacteurs en France. Après je ne saurais pas me prononcer sur toute la planète (il y a probablement des pays moins sérieux).
[13/20]
Cela dit, ce n'est pas un argument pour empêcher la France (qui prend sérieusement ce risque en compte) d'utiliser l'énergie nucléaire.
[14/20]
"Si on devait utiliser le nucléaire pour répondre aux besoins de la planète, il faudrait construire une centrale pratiquement tous les 15 jours."
Personne n'a dit qu'il n'y avait QUE le nucléaire et qu'il fallait remplacer pétrole, charbon et gaz que par du nucléaire.
[15/20]
Cet argument n'a vraiment aucune valeur. Avec je pourrais dire qu'il faut sortir de l'hydroélectricité vu qu'elle ne peut pas suffire à répondre seule à la totalité des besoins de la planète aussi. Cet argument ne fait pas sens.
[16/20]
Aucune énergie bas carbone ne suffira à elle seule. Toutes les énergies bas carbone seront nécessaires et elles n'empêcheront pas de devoir faire preuve de beaucoup de sobriété (point sur lequel je rejoins @N_Hulot) pour atteindre la neutralité carbone.
[17/20]
Enfin attention à la confusion entre :
- efficacité : moindre consommation énergétique à service inchangé ;
- sobriété : baisse du niveau de service pour réduire la consommation énergétique.
Les deux concepts ne sont pas équivalents.
[18/20]
Pour conclure, contrairement à ce qu'il prétend, c'est bien un discours anti nucléaire primaire que sert @N_Hulot et c'est bien dommage car ça ne contribue pas à la qualité du débat sur l'énergie.
[19/20]
Rappelons, vu que c'est malheureusement encore nécessaire en 2021, que l'enjeu pour le #climat est de sortir le plus rapidement possible des combustibles fossiles (#charbon, #pétrole et gaz).
[20/20]
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EDF n'a pas encore perdu l'appel d'offre. Le gouvernement tchèque a annoncé hier entrer en négociations exclusives avec KHNP mais aucun contrat n'a encore été signé, ceux-ci devant l'être en mars 2025 (pour une livraison prévue en 2038).
2/10
Quelle différence vous demanderez-vous : EDF semble bien avoir perdu si le gouvernement tchèque négocie exclusivement avec KHNP ?
En effet, même si la décarbonation de la mobilité devra passer par une réduction de la part de la #voiture dans l'offre totale de #mobilité (et par l'allègement des véhicules), il restera des voitures dans 30 ou 50 ans.
2/10
Celles-ci devront être électrifiées pour se passer du #pétrole. C'est un impératif, à la fois en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de préservation du service de mobilité face aux risques de choc futurs sur l'offre de pétrole.
Ce n'est pas ce que dit RTE dans son étude Futurs énergétiques 2050, qui montre que les scénarios de décarbonation avec nucléaire coûtent moins cher que ceux sans nucléaire, du fait des coûts de flexibilité et de réseau.
On pourrait ajouter que les scénarios sans nucléaire sont également plus risqués car ils tablent sur des trajectoires extrêmement ambitieuses de déploiement des EnR, avec un fort développement en parallèle de centrales à gaz (entre 20 et 30 GW).
2/7
(en violet ci-dessous)
Centrales à gaz qui devraient fonctionner en 2050 avec de faibles facteurs de charge, uniquement avec des gaz bas carbone (biogaz, H2), ce que RTE qualifie de "pari technologique lourd" (en faisant référence au stockage de H2 à grande échelle).
En 2019 et 2020, les importations d'uranium naturel de la France ont été plus que compensées par les exportations d'uranium enrichi. Le bilan net se chiffrant à quelques dizaines à quelques centaines de millions d'euros.
3/9
Tout d'abord, l'Allemagne qui fait pression sur l'Afrique du sud pour qu'elle abandonne le #charbon, c'est un peu comme si ExxonMobil faisait pression sur Shell pour qu'elle abandonne le #pétrole.
2/18
Certes, la place du charbon et le soutien des autorités sud-africaines au charbon en Afrique du sud sont très problématiques vis-à-vis du réchauffement climatique.
Mais s'il y a bien un pays qui n'a rien à dire, c'est l'Allemagne.
Tout d'abord, atteindre la neutralité carbone suppose un effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre à la fois significatif et parallèle à tous les secteurs. Autrement dit, aucun secteur ne peut s'affranchir d'efforts.
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En 2019, le secteur aérien français a émis 23,4 millions de tonnes de CO2, soit 6,4% des émissions nationales, et ces émissions sont croissantes (+2,6% en 2019 par rapport à 2018 et +24,6% entre 2000 et 2019).