Thread by @YannFossurier

Petite analyse rapide du compte de résultat et du bilan du #LOSC communiqué ce mercredi par la DNCG #Thread 🔽

Malgré le premier confinement, les recettes hors ventes de joueurs sont passées de 64.2M€ à 95,4M€ (presque +50%). C'est l'effet Ligue des Champions qui tire vers le haut les droits TV perçus (+56%) mais aussi la billetterie (+36%). 🔽

En revanche, l'arrivée de Boulanger en sponsor maillot principal n'a pas provoqué qu'une hausse modérée des recettes de sponsoring (+12%). Progression de +102% des "autres produits" (dont merchandising), qui atteignent désormais 7M€. 🔽

Cette hausse des recettes commerciales s'est accompagnée d'une hausse des dépenses qui frôlent les 190M€ (+21%). Le déficit d'exploitation est donc resté stable mais élevé : -94M€ en 2019/20 ; -92M€ en 2018/19.🔽

Sauf que cette fois, les grosses ventes de joueurs, notamment celles de Pépé (80%) permettent d'avoir presque 125M€ de résultats de mutation (ventes net de joueurs) contre 53,8M€ la saison précédente (+132%). On obtient donc un bénef de 22M€. Mais (car il y a un mais...). 🔽

On se souvient que le LOSC a changé de norme comptable la saison dernière. Avant, l'exercice allait du 1er août au 31 juillet. Celui-ci va du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Il inclut donc toutes les ventes effectuées à l'été 2019. 🔽

Sur les dépenses : masse salariale (+24%), dotations d'amortissement achats de joueurs (+63%), commissions d'agents (+172%). Sur ce dernier point, les achats effectués à l'été 2019 (Osimhen, Yazici, Sanches...) ont forcément tiré les honoraires d'agents vers le haut. 🔽

Sur les autres dépenses (stade, factures Luchin, etc...), le LOSC a réduit la note de 19,5%, mais (car il y a un gros mais...) 🔽

On voit au passif du bilan que les "autres dettes" - qui comprennent la dette fournisseurs - ont augmenté dans le même temps de... 21% (78M€ quand même au 30 juin 2020, ce qui est beaucoup). 🔽

D'autant que ces "autres dettes" s'accompagnent d'une très forte hausse également de la dette sur mutations (+350%). En gros, ce que doit le LOSC aux clubs auxquels il a acheté les joueurs. On est passé de 17,5M€ à 78,9M€. 🔽

Là encore, c'est la conséquence des gros achats de l'été 2019 (Sanches, Yazici, Osimhen, etc...) dont les paiements ont été échelonnés dans le temps. 🔽

Le LOSC a pu ainsi "préserver" temporairement sa tréso, qui était à +15M€ au 30 juin 2020. Mais au regard de ses charges et ses dettes, c'était un matelas très mince. Surtout dans le contexte Covid 🔽

La dette financière - qui avait fait l'objet d'un refinancement début 2019 - est passée de 128M€ à 60M€. Mais, encore mais... 🔽

Une partie de la dette du LOSC est en fait remontée dans ses holdings, notamment L Holding, Lux Royalty et Victory Soccer qui ne figurent pas dans le périmètre pris en compte par la DNCG. 🔽

Rappelons que juridiquement Lopez a perdu en fait en décembre la propriété de Lux Royalty - la holding qui avait contracté la dette et qui détenait le LOSC via sa filiale L Holding. 🔽

Le LOSC de son côté n'avait que 25M€ de créances sur mutation (argent à percevoir sur les ventes de joueurs) et avait encore dans son bilan des capitaux propres dans le rouge, avec une situation nette négative de -46,8M€ (contre -69M€ la saison précédente).🔽

Conclusion : malgré une année quasi optimale (LDC + ventes de joueurs records), le LOSC était loin d'être autosuffisant, avec une situation financière dégradée, des dettes élevées (pas seulement financière) et des liquidités insuffisantes.