Thread by @SamusRipley4

POURQUOI NOUS SOMMES EN DICTATURE ?
Je vois sur ce réseau des gens qui de façon très (trop) assurée, voire hautaine, voire carrément méprisante et insultante, proclament fièrement, et souvent de façon détournée, "ne pas être en dictature". On trouve des "va en Corée du Nord", ou

même sans détour des insultes et du mépris écœurant. À vous, sachez ceci: la France vit sous une dictature. C'est un fait irréfragable et irréfutable. Démonstration.
1 - Qu'est-ce qu'une dictature ?
Le monde n'est pas noir ou blanc, il n'y a pas de frontière concrète entre une

République Démocratique et une violente dictature, ça se saurait. Il y a des nuances. Une dictature ce n'est pas uniquement le son des bottes de cuir dans la rue (même si on l'entend bien assez en France; voir les violences policières régulières). La dictature, c'est "qui a les

pouvoirs ?" notez le pluriel, car dans un Etat il n'y a pas "un" pouvoir mais plusieurs. 3 en fait; celui d'écrire la loi, celui de la faire appliquer, et celui de l'interpréter. Ces pouvoirs incombent respectivement au Législateur (Parlement), au Pouvoir Exécutif (gouvernement)

et au pouvoir Judiciaire (les tribunaux). Dans une société idéale, ces pouvoirs sont séparés, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas exercer d'influence les uns sur les autres, chacun à sa place. Cette idée de "séparation des pouvoirs" nous vient de Montesquieu (entre autres).

La séparation des pouvoirs permet d'éviter le contrôle totalitaire, tyrannique, dictatorial par 1 organe étatique. C'est ce que voulaient éviter les Constituants de 1789 quand ils ont balayé la monarchie absolue (ce régime dans lequel le Roi avait tous les pouvoirs, donc une

dictature = tous les pouvoirs dans 1 seule main). Une dictature c'est donc ça : un organe étatique qui a la mainmise sur les 3 pouvoirs, ou des pouvoirs non-séparés, des pouvoirs mélangés, confus. La confusion des pouvoirs, leur réunion en un endroit. C'est inacceptable.

2 - La France est-elle en dictature ?
Short answer : Oui. En détail ? Tout se trouve dans la Constitution de 1958, écrite par Michel Debré et Charles de Gaulle. J'aime à penser que ces hommes respectables n'ont pas voulu le résultat qu'on a aujourd'hui, peut-être est-ce leur

optimisme qui les a poussé à croire que les futurs présidents seraient aussi droits que de Gaulle. Peu importe cela dit, le résultat est là, 63 ans après. Où trouve-t-on des preuves de cette confusion des pouvoirs, de cette source de dictature ? En plusieurs articles. L'article

12 prévoit que le Président peut dissoudre l'Assemblée Nationale, ce qui donne à l'Exécutif un pouvoir certain sur le Législatif. L'article 16 prévoit de donner les pleins pouvoirs au Président de la République en situation de crise. Cela ressemble fort à ce que prévoit la loi

du 23 mars 2020 "dispositif d'état d'urgence sanitaire", qui permet de limiter les libertés des citoyens. L'article 20 prévoit la responsabilité du gouvernement, renvoyant aux articles 49 et 50; on se souvient du fameux "49-3", qui est utilisé par le gouvernement quand celui-ci

veut passer une loi de force. L'article 49-3 dit en gros que le gouvernement démissionne si le Parlement n'accepte pas le vote d'une loi. Le Parlement n'ose jamais refuser, surement en mémoire de l'instabilité gouvernementale de la 4e République. En gros, le 49-3, ça passe tjrs.

L'article 29 prévoit que le Premier Ministre peut réunir le Parlement quand il veut, et les membres du gouvernement peuvent être entendus quand ils le veulent. On entre ensuite dans le vif du sujet avec les articles 34/37 qui organisent une séparation entre le "domaine de la loi"

et le "domaine règlementaire". En gros, le Parlement vote des grands principes, le gouvernement fignole. Et quand on parle de confusion des pouvoirs, l'article 38 régale puisqu'il permet au gouvernement de demander au Parlement de prendre des ordonnances relevant, en principe,

du domaine de la Loi. Cela veut dire que l'exécutif (celui qui doit exécuter la loi, pas l'écrire)... rédige la loi, tout à fait contrairement à son rôle initial ! L'article 39 permet au Premier Ministre de soumettre un PROJET de loi; les assemblées elles n'ont droit qu'à des

PROPOSITIONS de loi; la nuance est fine mais elle est bien là. Un projet et une proposition, ce n'est pas du tout la même portée.
Tout cela donne un pouvoir écrasant de l'exécutif sur le législatif. Mais le fait que l'exécutif nomme aux fonctions publiques (ex: le Procureur)

et divers décrets donnant au gouvernement un droit de regard sur la Justice ne fait qu'accroître le pouvoir du gouvernement; et surtout la confusion des pouvoirs en ses mains seules.
Vous ne les voyez peut-être pas, mais elles sont là également, les violences policières,

des "arrestations préventives", des politicards impunis, etc. Tout cela forme une dictature extrêmement violente, car tous les pouvoirs sont à la main de l'exécutif. C'est un fait; ce déséquilibre des pouvoirs et l'usage de plus en plus fréquent de la violence et de la coercition

font qu'on ne peut pas appeler notre régime autrement qu'une dictature. Que vous vous en rendiez compte ou pas, l'acceptiez ou pas, peu importe: c'est écrit dans la Constitution et les "dirigeants" en profitent bien. #14Juillet #DICTATURE

PS : ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres "techniques" pour se foutre de la démocratie, mais faire revoter des amendements 3h après leur rejet, à 5h du mat, jusqu'à ce qu'ils soient adoptés, c'est anti- démocratique.

Le simple fait que les députés ne soient pas forcés d'être présents lors du vote d'une loi permet ce genre de contournement, faire passer des lois à 120/577 députés est anti-démocratique.