1-Le système de primaire, même "populaire", est un mode de pré-scrutin censitaire, qui mobilise des sortes de "grands électeurs" ayant la prétention de savoir quel candidat serait le plus susceptible de "rassembler" et de gagner. Ce n'est pas une réponse à la crise actuelle.
2- le site de la "primaire populaire" est très révélateur de ce caractère socialement situé et exclusif de la démarche de primaire. D'abord, il comprend le présupposé idéologique et de moins en moins répandu selon lequel il y aurait en France une "gauche"
3- Et qu'importe si cette gauche rassemble des fédéralistes européens comme Glucksmann ou des partisans d'un protectionnisme national comme Ruffin. Il y aurait ce fond commun du parti des "gentils", représentation de la politique qui ne parle qu'a une minorité diplômée.
4- Le site ne met en avant QUE les personnes. Exit les questions programmatiques. Le fond politique est entièrement contenu dans ces petits portraits dessinés façon chronique Style de l'Obs, tout le monde arborant un visage doux et radieux.
5- On n'apprendra donc pas que Christiane Taubira a toujours défendu des orientations libérales en économie, ce n'est pas ici le propos. frustrationmagazine.fr/taubira/
6- C'est très léger quand on prétend trouver LA ou LE candidat "populaire". Mais c'est le propre de la classe dite cultivée en France de se prétendre phare de la pensée pour finalement ergoter sur des questions de forme et de caractère. Le programme économique ?Pfiu quel ennui !
7-En toute logique on se retrouve avec un Top digne des pages musique des Inrocks, qui nous donne les préférences d'un groupe social au sujet de candidats qui ne le sont pas et dont on ne connaît pas le programme : hyper utile !
8- Qui est ce groupe social ?
- Ceux qui s'identifient à une gauche qui va d'Hidalgo à Ruffin.
- Ceux qui connaissent ces personnalités (je sais que Giraud est le social démocrate le plus hype du moment mais c'est un succès relativement confidentiel)
- ceux qui ont le temps
9- Bref, ce système de primaire ne nous dit rien d'autre que les goûts, modes et présupposés idéologiques("l'unité c'est la clef") du groupe des militant.e.s, diplômé.e.s dont on sait depuis au moins les gilets jaunes qu'il est profondément largué des mvts de fond de la société.
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1/Je suis gêné par l'énoncé "ne pas se dire de droite ou de gauche c'est être de droite" : c'est un poncif de gens très "politisés", très convaincus. La plupart des gens, en France comme ailleurs, ne se situent pas politiquement. Cela ne veut pas dire qu'ils sont de droite.
2/Chez nous, la part de gens qui ne se sentent proche d'aucun partis ou d'aucun bord politique augmente depuis dix ans. Les personnes qui se disent "de gauche" sont plutôt minoritaires, celles qui refusent de se positionner sont majoritaires.
3/Je différencierais donc bien les gens bien nés et aisés comme Vianney qui refusent ce clivage, comme Macron en son temps, parce qu'ils n'assument pas d'être de droite (et de vouloir moins de protection sociale, plus de pouvoir pour les patrons, moins de démocratie etc.)
1/ANTISÉMITISME ET ANTICAPITALISME : Quand nous analysons une domination de classe, nous proposons la seule grille de lecture qui ne permet fondamentalement pas l'usage de concepts racistes ou antisémites. D'abord parce que nous lions la domination à des paramètres matériels :
2/Si la bourgeoisie domine, dans le système capitaliste, ce n'est pas parce qu'elle est juive ou, surtout dans le cas français, catholique : c'est parce qu'elle vole le travail des autres depuis plusieurs générations, et parce qu'elle a profité pleinement de la colonisation.
3/La religion ne joue qu'un rôle secondaire, en justifiant, a posteriori, cette domination de classe. Le christianisme a pu justifier la traite négrière et la colonisation. Encore aujourd'hui, la famille Mulliez fait précéder ses assemblées générales d'actionnaire par une messe.
1/C'EST QUOI UN BOURGEOIS ?
Je suis content qu'on dise de plus en plus "bourgeois" . Mais en l'utilisant à tort et à travers, on vide le terme de sa portée critique. Moi-même ça m'arrive d'en faire un usage immodéré. Or, n'est pas un bourgeois votre pote qui a des goûts de luxe :
2/La classe bourgeoise est la classe dirigeante dans notre système capitaliste. Elle cumule direction du travail via les entreprises, direction de l’Etat et direction des médias. Cette classe sociale regroupe les personnes qui possèdent les moyens de production et leur famille.
3/C’est-à-dire tous ceux qui ont du patrimoine financier et immobilier productif : posséder des logements que l’on loue à d’autres, et pas simplement posséder son propre logement. Et assez d'actions pour avoir une place dans les orientations stratégiques d’entreprises.
1-POURQUOI LE BURN-OUT S'ÉTEND : Le burn-out, ou épuisement professionnel, est une maladie professionnelle non reconnue qui fait des ravages à mesure que les conditions de travail se dégradent. En France, les troubles psychologiques constituent le premier motif des arrêts longs
2-Tandis que les arrêts longs pour trouble psychologique ont été multipliés par deux en l’espace de trois ans, passant de 14 % à 32 % des motifs. Les réponses apportées sont individuelles et peu efficaces. Le gouvernement envisage de lutter contre ces arrêts plutôt que leur cause
3- En 2017, le gouvernement et sa majorité ont mis en échec la proposition de loi LFI de reconnaissance du burn-out, ou épuisement professionnel, en raison de son supposé manque de consistance. Il serait trop difficile à définir, à répérer. C'est parfaitement faux :
La question qu'on me pose à toutes les présentations de Parasites et Frustration : "comment peut-on politiser les gens et les amener à se révolter ?"
Ma réponse : arrêter de considérer que "les gens" ne seraient pas politisés ou révoltés. Parfois, ils le sont même plus que vous.
De nombreux éléments, surtout en ce moment, montrent que la plupart des gens savent bien ce qu'il se passe. Mais ils ne voient pas comment agir ou pensent que c'est foutu et que le mieux qu'ils puissent faire et de s'occuper de leurs proches et d'eux-mêmes. Comment les blâmer ?
Nous avons d'un côté des directions syndicales qui n'ont rien trouvé mieux, face a une mobilisation historique, de relâcher la pression un mois pour voir (on a vu, tous les sujets de la bourgeoisie et de l'extrême droite ont occupé le débat public laissé vacant)
Avant de qualifier la moindre personne critique de la (non) stratégie de l'intersyndicale de "hors sol" "loin du terrain" "qui n'a qu'à m'organiser la grève" renseignez-vous sur son background. Dans mon cas, je bosse pour les syndicats via les CSE et surtout
J'ai organisé deux tentatives de mise en oeuvre d'un rapport de force collectif pour obtenir des revendications. L'un a échoué : nous avons joué le jeu du dialogue, on s'est contenté de demander, et la violence de la réponse a tué le collectif.
Pour la suivante, j'avais retenu la leçon : négocier en faisant planer la menace de grève, en disant qu'on peut tout balancer à la presse, ça crée une autre ambiance de travail. Nous avons obtenu des augmentations de salaires et un treizième mois.