Alors non, dénoncer une classe dominante c'est s'inscrire dans une position anticapitaliste. Alors que restreindre la dénonciation à la seule "Finance", et a fortiori en la personnalisant par "le Financier", c'est un mécanisme archi-classique du discours antisémite, déjà étudié
Moishe Postone en parle déjà très bien en 1982, dans « Antisémitisme et national-socialisme » dont l'idée va être résumé dans l'itw ici : cairn.info/revue-cites-20…
Se passer d'une critique du capitalisme pour se centrer sur "la finance"("les banquiers", les "banksters", "Wall Street", "les multinationales") c'est faire une critique tronquée du capitalisme en s'empêchant de le penser comme une totalité (patronat, propriété privée, actions..)
En se penchant sur la domination abstraite du capitalisme (flux financiers) et en ignorant la domination concrète (exploitation patronale) on met en cause la sphère de circulation mais pas la sphère de production. Hors en voulant personnaliser cette sphère de la circulation, on
Entretien l'idée que ce système ne fonctionnerait donc que à cause de l'apparition et de la prise de contrôle par quelques riches malfaisants qui decideraient tout depuis la Bourse. Alors que le capitalisme est un ensemble d'antagonismes, de rapports de forces.
Dès lors, il faut donner un nom à ce groupe qui serait parasite, apatride, malfaisant y compris avec le patronat industriel et la petite bourgeoisie. Et dès le début du mouvement ouvrier balbutiant, cette critique a mené des pans entiers de la gauche et du socialisme (ou des
mouvements se voulant populaires contre les élites) vers l'antisémitisme. Proudhon, Boulangisme, Drumont, et plus tard Émile Janvion, Doriot...
La critique de la seule finance amène à l'antisémitisme, quand elle ne le constitue pas déjà.
Cette critique a largement été
Développée vis-à-vis d'une partie de l'altermondialisme et les combats centrés sur la dénonciation de traités (ACTA, CETA) ou organisation (FMI, OMC). Ça ne veut pas dire que tout militant d'ATTAC ou anti-CETA ou toute personne qui critique "la finance" est nécessairement dans
L'intention antisémite. C'est plutôt pointer les limites et les risques d'une telle démarche. Ça ne veut pas dire non plus que l'on ne puisse pas s'attaquer à une institution ou une banque dans une spécificité d'un combat plus large. Juste il faut avoir conscience des enjeux.
Par exemple c'est bien quand une critique détaillée de la dette grecque nous aide à construire des solidarités avec les travailleurs-euses grecques. Par contre, comme anticapitalisme tronqué ça peut être instrumentalisé pour désigner cet ennemi insaisissable/apatride/... que
Serait "la finance" et amener vers quelque chose de plus clairement antisémite.
La question de départ donc, le discours de Mélenchon : quel ennemi et auprès de qui souhaite-t-il le désigner quand il parle "du Financier" (et non pas du capitaliste ou du patron) en opposition
"Au musulman" ?
Jean-Luc Mélenchon est cultivé et à des décennies d'expérience politique.
Il sait où il va.
Ce ne sont pas des mots maladroits au hasard d'un militant de 16 ans sur sin mur fb.
Il est bien malheureux qu'une partie de ses soutiens ici n'y voient qu'une calomnie contre leur leader car :
-Ça ne le concerne pas que lui mais un large spectre de la gauche et des mouvements sociaux.
- les dégâts du non-traitement de ce sujet sont réels et vont durer.
Je concluerai par un message de soutien aux personnes juives qui ont ici critiqué ce propos et se prennent un déchaînement de haine/d'aveuglement.
Force à vous.
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(Premier point, pas de pot, le délit d'écocide a été vidé de sa substance suite à de grosses pressions du patronat)
Mais on a une ministre qui annonce que *attention* le "glaive de la justice" va s'abattre. Sur qui ? Pas sur les initiateurs du barrage de #Caussade en tout cas.
C'est quoi la retenue de Caussade ? Un sacré scandale environnemental et judiciaire qui dure depuis des années :
Par contre cette déclaration antisémite de Mélenchon, c'est quand même typiquement la continuité de l'antisémitisme catholique et bourgeois multi-séculaire. Je vois pas trop ce que viendrait faire "l'islamo-gauchisme" là dedans.
D'une façon générale, "l'islamo-gauchisme" ça renvoie à pas grand-chose de concret. Et quand bien même sur la forme on accepterait par simplification d'utiliser ce qualificatif, il ne va pas du tout à Mélenchon.
D'une façon générale l'antisémitisme de gauche (des soc-dem à l'extrême-gauche) tient d'ailleurs beaucoup plus de l'antisémitisme traditionnel français (avec parfois une tentative d'habillage "populaire") que d'une éventuelle importation d'un antisémitisme musulman.
Vous vendent le contraire (avec une étiquette anar-insurrectionnaliste, appeliste, maoïste, gilet-jaune ou un mélange de tout ça) sont consciemment ou inconsciemment des escrocs en politique.
NON 100 000 personnes ultra-déterminées ou même 500 000 qui descendent dans la rue ne
feront pas tomber à elles-seules un gouvernement (ou un "système") et on pourra gilet-jauner chaque samedi jusqu'en 2027, ils degageront pas.
Le rapport de force, que ça soit pour mettre en échec un gouvernement mais surtout ses actions, c'est en agissant sur l'économie par la