Au sein de l'Europe, certaines inégalités entre pays perdurent tout au long de cette pandémie. Pour illustrer cela, on peut comparer deux pays: la Belgique et la Bulgarie.
Le premier niveau de réponse a été de pouvoir rapidement développer une capacité de tester. Car une capacité de testing importante est la clé de voûte de toute stratégie de contrôle (on doit savoir ce qu'il se passe pour proposer des interventions adaptées et proportionnelles)
Le nombre de tests par 1.000 habitants a augmenté tout au long de la pandémie dans ces deux pays, mais on remarque que la Belgique a pu atteindre son niveau actuel 8 mois après le début de la pandémie. Il a fallu 18 mois pour la Bulgarie.
Ce délai nécessaire pour mettre en place une capacité de tests suffisante a eu pour impact une sous-notification importante du nombre réel d'infections durant les premiers mois de la pandémie. Cette sous-notification a probablement duré plus longtemps en Bulgarie.
L'adéquation entre la capacité de tests et les besoins réels peut être illustré par le taux de positivité. La capacité de tests en Belgique a été largement dépassée durant la 1ère et la 2de vague. En Bulgarie, la capacité était encore insuffisante durant la 3ème vague.
Un deuxième indicateur important est la mortalité parmi les cas confirmés, reflet d'une interraction complexe entre la qualité des soins et la surcharge hospitalière. Vu le sous-diagnostic durant les premiers mois, la comparaison se limite aux mois plus récents.
Un troisième point de comparaison important est le niveau de vaccination. Il est aujourd'hui à 70% en Belgique, et à moins de 20% en Bulgarie.
Le taux de vaccination, combiné avec la qualité du système de santé, a un impact important sur le nombre de décès notifiés, alors que le nombre d'infections, le "R" et taux de positivité des tests sont aujourd'hui comparables.
Il est par ailleurs intéressant de noter que la Bulgarie a largement utilisé l'Ivermectine depuis le mois de Février 2021. Cela ne semble pas avoir eu d'impact ni sur le nombre de cas notifiés, ni sur le nombre de décès comparé à la Belgique qui n'utilise pas cette molécule.
Par contre, la Belgique a lancé une campagne de vaccination très active depuis le mois Janvier 2021. Depuis-lors, on remarque une diminution très significative du nombre de décès.
Sur base de ces observations, il semble évident que promouvoir l'ivermectine tout en déconseillant la vaccination est une erreur fondamentale pouvant mener à un nombre de décès important. Et quand ce message est diffusé par des médecins, c'est extrêmement problématique.
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Le Mouvement Réformateur est un parti ancré dans l’Histoire de notre pays et ayant joué un rôle majeur en donnant la voix à une partie de la société qui aspire à un projet libéral ancré dans des valeurs de démocratie. Aujourd’hui, son président promeut ouvertment le fascisme.
Ce qui est en train de se passer est un signal d’alarme grave, qui dépasse largement le niveau des querelles politiciennes ou des problèmes internes à ce parti. Car ce que Georges-Louis Bouchez est en train de faire, c’est aspirer une partie de notre société dans le repli sur soi
En faisant la promotion du site fasciste français le plus populaire, Bouchez fait l’aveu qu’il est incapable de réinventer un projet libéral face aux défis que vit notre société. Il est dans l’attaque perpétuelle car il n’a plus rien à apporter. Alors il glisse vers l’extrémisme
En Belgique on parle de sacrifier une partie ressources nécessaires pour maintenir notre société en bonne santé. On parle de remettre les malades plus vite au travail. On parle de diminuer les moyens de l’assurance maladie-invalidité.
On parle d’encaisser le coût des maladies chroniques comme si c’était une fatalité par rapport à laquelle on ne peut répondre qu’avec des budgets et des médicaments. Alors que nombreuses d’entre elles peuvent être prévenue, au moins en partie.
Mais ce matin on ne parle pas d’investissements pour éviter que les gens tombent malades, en modifiant nos modes de vie ou en facilitant le recours aux soins pour les personnes qui reportent leur consultation par peur de la facture.
La situation au Danemark est interpellante et pose les termes d'une nouvelle phase dans cette pandémie.
En comparant à l'hiver passé,
➡️les cas ont 💥
➡️il y a plus de personnes hospitalisées
➡️Le nombre de personnes en soins critiques baisse
➡️ le nombre de décès augmente
L'augmentation du nombre des personnes hospitalisées doit par ailleurs être bien analysée. Car quand il y a une telle circulation du virus dans la communauté, toutes les admissions "avec COVID" ne sont pas des "COVID sévères".
Ce pays a décidé d'alléger les restrictions en place, misant sur une très large immunité de sa population et un flux de patients désormais "gérable", qui ne met pas en péril toute l'organisation des soins
Omicron est moins sévère que Delta: une personne non-vaccinée de 70 ans a 3,5 fois moins de chances d'être admise en soins intensifs.
Mais ce qui a terrassé la vague Omicron en termes de maladies graves, c'est la vaccination.
Aux Etats-Unis, on commence à chiffrer le nombre d'hospitalisations qui auraient pu être évitées si la couverture vaccinale de ce pays était similaire à celle d'Europe Occidentale.
C'est parlant.
En Angleterre, on commence à chiffrer le nombre d'hospitalisations qui ont pu être évitées en passant d'un schéma vaccinal 2 doses à un schéma à 3 doses.
Un système immunitaire fragile permet au virus SARS-CoV-2 de provoquer une infection prolongée, durant laquelle le processus de sélection de mutations est accéléré.
Le processus d'émergence d'un nouveau variant est un énorme défi si on prend le point de vue du virus.
Même si un variant peut émerger à cause "de la faut à pas de bol", il y a des circonstances qui peuvent augmenter massivement le risque d'émergence de nouveaux variants.
1) Quand il y a *beaucoup* de virus qui circule 2) Quand ce virus circule dans une population où il y a *beaucoup* de personnes immunodéprimées 3) Quand cette popultion est peu/pas vaccinée
Les derniers variants ont émergé quand ces trois facteurs étaient réunis.
Ce que je reproche à D. Raoult et d'autres gourous des mouvements anti-vax, ce n'est pas d'avoir émis des hypothèses qui allaient à contre-courant. Car c'est nécessaire que de telles hypothèses soient formulées et vérifiées rigoureusement.
Je ne leur reproche pas non-plus d'avoir "cru" en leurs hypothèses, car il faut un minimum de conviction pour initier un travail de recherche.
Je leur reproche plutôt d'avoir cherché à "faire croire" avant de pouvoir apporter des données crédibles.
Cette pandémie et la vitesse à laquelle nous devions nous adapter a demandé que les scientifiques communiquent leurs hypothèses avant qu'ils puissent communiquer leurs méthodes de vérifications, puis présenter et discuter leurs résultats.